Girly Béco la plus rapide des Elites Les poids plumes, comprenez les 3 ans, affrontaient dimanche dans le Prix des Elites, quelques poids lourds de 4 et 5 ans. Des aînés qui, sur ces dernières années, semblaient asseoir une certaine supériorité. Ici c’est Paris aurait pu bouleverser la logique, mais le représentant de Philippe Allaire perdait toute chance dès la descente. Inouï Danica prenait alors les choses en main, ses responsabilités aussi, François Lagadeuc l’emmenant très loin… mais pas suffisamment. Dès l’amorce de la phase rectiligne, le poteau à l’horizon, Girly Béco, qui s’était infiltrée par la corde, assommait ses rivaux et trouvait l’énergie nécessaire pour parer in-extremis l’estocade de la favorite Granvillaise Bleue. L’instant est magique pour l’entraîneur Maxime Bézier, le jockey Guillaume Martin et le propriétaire Hervé Guérin qui d’une pierre trois coups savouraient leur premier Groupe I. Il leur restera à l’esprit un parcours de rêve, un final de haute volée et surtout pour au moins un an le record de la course. En affichant 1’10’’5, la petite « Girly », intraitable sur les parcours de vitesse, fait légèrement mieux que Feeling Cash qui avait trotté sur le pied de 1’10’’6 l’an passé. Oui, cet entourage appartient bien désormais à l’Elite.
|
Monsieur Eddy… du Vivier Avant d’effeuiller les épreuves classiques, le Prix d’Ancenis conviait dimanche à Paris-Vincennes quelques trotteurs de 7 à 10 ans devenus familiers pour les turfistes. Parmi eux, Eddy du Vivier était l’un de ceux à s’être le plus fait remarquer ces dernières semaines. Une troisième place sur le parcours du jour après avoir été ligoté le long de la corde quand les choses sérieuses débutaient, un accessit d’honneur dans la très relevée étape du GNT à Pornichet, sa candidature éblouissait le tableau des partants. De Pornichet à Ancenis, il n’y a de surcroît qu’un pas. David Thomain, que rien n’arrête, connaît très bien la route. Surtout celle qui passe par les 2850 mètres de la Grande Piste. Longtemps dans la seconde moitié du paquet, le pensionnaire de Patrick Terry a sucé toutes les bonnes roues pour se retrouver au coude à coude à l’entrée de la ligne droite avec Eagle Meslois qui lâchait soudainement prise. La cause était entendue et « Monsieur Eddy » paradait devant Espoir d’Elphigny, doué dans les deux disciplines, et Cimarron, un fils de Oiseau de Feux, qui vole encore de branche en branche à 9 ans. Dame Denfert et Cadet fermaient le ban. « Ici c’est Paris-Vincennes » pourrait clamer haut et fort le driver lauréat. Le Prix des Elites (Grp.I) lui répondra t’il tel un écho ? Réponse immédiate…
|
Drop Flight surclasse un Violon II dans ses cordes Dans le Prix Violon II, l’un des points « d’orgue » de la réunion programmée samedi à Auteuil, se présentait dans nos jumelles une « batterie » de chevaux d’âge estimés. Tâche ardue cependant de « lyre » au moment du papier la bonne combinaison dans cette listed jouée sur le steeple. L’expression « Qui va piano va sano » n’appartient pas au registre de Drop Flight qui prenait immédiatement le volant en comptant bien ouvrir le « balafon ». Histoire de mettre certains ambitieux en « sourdine ». Le rythme imprimé étirait un peloton rapidement en « accordéon ». Un effet amplifié par de nombreuses chutes tout au long du parcours et notamment sur le gros open ditch qui envoyait au tapis Diffly River Ann et par répercussion Feu d’Artifice et Fleur de Brueyre. Drop Flight, accompagné par Pierre Dubourg, très appliqué dans ses sauts, réaccélérait, faisait boire la « timbale » à ses poursuivants et offrait un succès « clarinette » et précis à Arnaud Chaillé-Chaillé. Encore plus facilement que dans le Prix Cacao qu’il s’accaparait il y a un an sur le même parcours. Vingt longueurs plus loin Doux Dingue apportait de la cote et résistait à Galet des Fosses qui avait très longtemps musardé à l’arrière garde. La favorite Road Mix Tavel et Dernier Cri suivaient dans une hiérarchie bien établie. Sans « tambour » ni « trompette », le fils de Martaline s’adjuge aussi son premier Quinté sans « luth ». Vu le style, personne ne lui en voudra qu’il intervienne « cithare ».
|
Charley Mottier toujours plus proche des Elites Vingt et vingt-six ans après les deuxièmes places de Instant Gédé et de Cactus de Tessé dans le Prix des Elites (Grp. I), Charley Mottier, installé comme entraîneur depuis quatre années dans un cocon familial, tentera de marcher sur les traces de son papa, Patrick, en présentant dimanche Hilyrose d’Icelea, épatante lauréate dans le Prix Cénéri-Forcinal. Le jeune professionnel mayennais évoque cette candidature et un début de carrière bien au-delà de toutes promesses. Ténébreux ou convivial, irrité ou apaisé, Charley Mottier ne fera jamais l’unanimité. Pour s’ériger face à sa réussite, certains iront même jusqu’à le stigmatiser, le brimer. Le professionnel mayennais fait le dos rond. Laisse passer l’orage. Il préfère se soucier des siens. Enchaîner les succès. Cinquante-deux rien que depuis le début de l’année, ce qui en fait après quatre ans d’installation dans l’écurie familiale sa meilleure saison. Et pourtant, rien ne laissait présager un tel début de carrière. Certaines étoiles brillent donc plus que d’autres sur le Haras de Perroux. L’espoir comme toujours passe par leurs lueurs. « Il est vrai que je n’avais pas beaucoup de chevaux à mes débuts. Mais il en faut parfois peu pour que tout se passe bien. L’année 2019 avait déjà été au-delà de nos espérances. On pensait donc faire difficilement mieux en 2020 et au final on a doublé notre contingent de victoires. C’était énorme. Happiness Ellis nous a projetés sur le devant de la scène. J’ai eu énormément de chance de tomber d’emblée sur des trotteurs qui allaient bien. Preuve en est avec Gimhagine Nobless que j’ai personnellement débourrée. Pour une première expérience, je pouvais difficilement imaginer qu’elle me permettrait quelques mois plus tard de remporter mon premier Groupe III. A l’aurore de ma carrière d’entraîneur, Empress Pat m’avait aussi très vite permis de gagner ma première à Vincennes. C’est de la bonne récup’. Cette soudaine réussite m’a emmené d’autres chevaux, de nouveaux clients aussi. Je ne suis pas de ceux qui se tracent des objectifs, mais force est de constater qu’il me reste encore plein de marches à monter. Il faut déjà profiter de ce qu’il nous arrive. Je suis bien conscient qu’aux courses rien n’est éternel » précise Charley dont la petite entreprise (une quinzaine de compétiteurs en continu grâce au turnover) se gère dans la plus stricte intimité. « Avec Alexis Grimault, mon beau-frère, nous travaillons ensemble. Si chacun gère son propre effectif, on utilise la même méthode. Ma sœur et ma maman s’occupent de la partie administrative, ce qui m’allège d’un gros poids sur les épaules. Seul, je serais incapable de le faire. Disons que c’est à la fois agréable et utile. On a été élevés comme ça, dans un esprit très familial. C’est très important dans ce métier d’avoir des liens sur qui on peut en quelconque circonstance s’appuyer. Jules Leroulley nous a rejoints en mars. Alexandre Bodin effectue chez nous son apprentissage depuis deux ans. On s’entend tous très bien. On exerce dans la bonne humeur, ce qui est bénéfique pour le personnel et les trotteurs. Vous le voyez, ce n’est pas bien grand chez nous, mais l’on s’y sent bien. La piste, notre principal outil de travail, ne fait que 750 mètres. On s’adapte et les résultats le prouvent », poursuit le cousin de Mathieu Mottier. Fabrice Rougier |
Icône de Castelle totalement réhabilitée Après une année de 2 ans absolument parfaite, où elle avait aligné cinq succès consécutifs, Icône de Castelle, bien que courant convenablement à chaque fois, n’avait pu s’immiscer par la suite au sommet des semi-classiques. Uniquement précoce la pouliche entraînée par Laurent-Claude Abrivard ? On pouvait en douter à la lecture de la carrière de son frère utérin Duc de Castelle qui brillait encore du côté de Cagnes l’été dernier à l’âge de 7 ans. De plus, le mentor sarthois avait fait de ce Prix de Taverny (Grp. III) une priorité. Alors toute la famille a souhaité répondre présent au rendez-vous et l’on retrouvait presque logiquement en plaine les deux candidats de l’écurie à la manoeuvre, Icone de Castelle relayant Inmarosa, soit Alexandre qui brûlait la politesse à Léo. Italienne suivait tant bien que mal dans le tournant final, I Want You mettait à leur extérieur le nez à la fenêtre, mais Icône de Castelle laissait ses deux adversaires circonspectes quand Alexandre « le Grand » relançait la machine pour enlever ce Groupe III réservée aux pouliches de 3 ans avec de la marge. Encore plus facilement qu’avec Hanna des Molles qui, rappelons-le, avait fait sien le Critérium des 3 ans trois mois plus tard. Laurent-Claude Abrivard conserve donc son titre. En attendant certainement mieux !
|
Flaya Kalouma prend le chemin de Trebol Récemment cinquième à Vincennes, sans avoir connu le meilleur des parcours, Flaya Kalouma retentait mercredi sa chance dans le Quinté picard disputé sur l’hippodrome d’Amiens. Si la jument amorçait en cette occasion un net regain de forme, Gabriel Angel Pou-Pou, de son côté, lui aurait bien accordé un parcours de plus avant le grand rendez-vous. La belle 6 ans, signée par Royal Dream, jouissait cependant de conditions très favorables pour ne pas dire idéales. Un compte en banque supérieur à ses adversaires, la force de l’âge face à de vieux briscards, un bon numéro derrière la voiture, il lui suffisait d’un scénario bien ficelé pour jouer les vedettes. Pour l’expérimenté entraîneur-driver espagnol, installé en Mayenne, ce fut un jeu d’enfant. Vite en tête avant d’être relayée par Fawley Buissonay, « Flaya » a repris les commandes à un tour de l’arrivée, en vraie dure, pour étouffer toutes les attaques en face avant de reprendre un départ dans la ligne droite. Officer Stephen et Franck Nivard s’accrochaient à l’accessit d’honneur que leur subtilisait sur le fil Carlita Girl qui recouvrait ses jambes de l’été quand elle s’imposait à Arras dans un excellent lot. Fawley Buissonnay, quant à lui, cédait d’un rien sa place dans le trio. Le huitième Quinté de Flaya Kalouma aura donc été sacralisé. La jument rejoint Caliu des Bosc et l’épouvantail Trebol, les seuls performers de l’écurie jusqu'alors à ce niveau. Ce dernier avait dans la foulée remporté deux Kymi Grand Prix (Grp. I) en Finlande et le Prix du Luxembourg (Grp. III) à Vincennes. Flaya Kalouma et son entourage s’en satisferaient.
|
Valenteene au rendez-vous du Calabrais Déclarée non partante vendredi dernier dans le Prix Sapin, Valenteene s’est laissé néanmoins tenter quatre jours plus tard par le Prix Calabrais, un handicap Quinté pour femelles labellisé listed. Avec très peu de juments de 5 ans face aux pouliches, Sylvain Dehez décidait de rejouer son va-tout à ce niveau. Et il a parfaitement senti le coup. La fille de Saint des Saints, observatrice dans le sillage du groupe lancé à la poursuite de Kolina Has, dont l’écart grandissait jusqu’à vingt longueurs, avait encore un sacré bout de chemin à combler sur la fuyarde à l’avant dernière difficulté. Mais une fois la portion plate dévoilée, les espoirs d’Angelo Zuliani se fissuraient au fil des mètres avant de se briser non loin du poteau sous le dernier effort demandé par Nicolas Gauffenic à son associée. Troisième, Neli Has signait un excellent retour à la compétition. Si le clan Dehez a réussi un vrai coup de poker, l’entourage de Folie Passagère vit quant à lui des heures bien sombres après la chute de sa protégée qui par répercussion entraînait dans son malheur Gemohio, Gardez La Monnaie et Fiumicina. Entre excitation et peur, sourire et larmes, de l’appétit au dégoût, la discipline de l’obstacle, si noble soit-elle, sait aussi parfois être cruelle. Après tout qu’importe le résultat… si tout le monde revient aux écuries…
|