Flamme, Flamme, Flamme ![]() « Pour gagner le Prix de Cornulier, c’est cette année ou jamais » s’était confié Antoine Wiels avant le grand rendez-vous dominical. Le jockey qui connaît depuis des années une insolente réussite pour Jean-Paul Marmion, d’un naturel plutôt discret, s’est d’abord réfugié dans l’anonymat du peloton avant de demander à Flamme du Goutier de poursuivre son effort dans le dernier tournant afin de sèchement dominer les volontaires Granvillaise Bleue et Etoile de Bruyère qui manquent rarement une occasion de se distinguer à Vincennes. Bahia Quesnot et Gladys des Plaines, bien au-delà de leurs belles allocations, se distinguaient par une fin de parcours qui présage que l’une donnera tout jusqu’à ses dernières minutes de compétition et que l’autre pourrait un jour imiter cette belle lauréate de l’an 2021. Fait historique, cinq juments s’immisçaient dans la combinaison du Quinté + pour reléguer la valeureux Bilibili au sixième rang sans démériter. Une arrivée aux nombreuses similitudes avec l’édition précédente et une star, Flamme du Goutier, portée par une association fantastique composée de Thierry Duvaldestin et d’Antoine Wiels dont le succès n’est pas sans rappeler les exploits, jadis, de Prince Gédé pour le premier nommé et de Roi du Lupin pour le second. A une semaine de l’Amérique, la Flamme olympique est bien arrivée à destination.
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Dreamer de Chenu a fini de se taire ![]() Cleangame et Epsom d’Herfraie. Deux noms qui s’inscrivaient sur toutes les lèvres, samedi, au moment d’aborder le Prix de Brest. Les deux favoris sont pourtant tombés en rade. Une incartade de l’élève de Jean-Michel Bazire dans ce qui allait devenir un tour plus tard le dernier tournant, une faute toute aussi improbable de l’associé d’Eric Raffin dans le bas de la descente qu’il avait goulument avalée,… les deux chouchous du public, à trop se craindre, en oubliaient leur sérieux. En début de ligne droite, Epsom d’Herfraie éteignait les phares, Cleangame prenait un court instant l’avantage, mais le tenace Dreamer de Chenu, qui s’était contenté de longer le rail, ramassait tout ce beau monde pour certifier conforme le premier Groupe III de Louis Baudouin. Duel du Gers et Marcello Wibb, se permettaient également le luxe de dépasser le géant de l’écurie Bragato, seulement quatrième, suivi par Ce Bello Romain. Dans l’écurie Baudouin, partagée après la course entre bonheur et déception, Louis sort grand gagnant. L’éclair après le tonnerre.
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Prix de Cornulier 2022 : Bijoux et Fantaisie ![]() Elle n’a validé sa participation au Prix de Cornulier qu’il y a une dizaine de jours en remportant le Prix du Calvados. Si Fantaisie traîne dans ses bagages sept victoires consécutives, elle demeurera cependant avec Hirondelle du Rib la jument la moins riche au zénith du trot monté ce dimanche. Une fantaisie de plus pour l’écurie en verve du professionnel ornais Nicolas Bridault. Mais certainement pas une impossibilité !
Il ne faut pas avoir inventé la pouzzolane pour comprendre que l’édition du Prix de Cornulier 2022 s’annonce encore très ouverte. Avec Bilibili, en quête d’un troisième trophée, Bahia Quesnot, la tenante du titre, l’incandescence de Flamme du Goutier, la jeunesse et l’élégance de Gladys des Plaines, les revanches de Feeling Cash et de Freeman de Houelle,… les possibilités restent multiples pour succéder à la pensionnaire de Junior Guelpa qui grille en piste ses dernières cartouches. Des valeurs sûres, certes, mais également des incertitudes, et surtout quelques invités surprises comme Fantaisie, qualifiée sur le fil lors du Prix du Calvados (Grp. II) il y a seulement une dizaine de jours. Avec 333 400 € de gains cumulés après la dernière préparatoire, sa présence, dimanche, tiendrait presque du miracle. Même son mentor, Nicolas Bridault, apparaît sous le charme de cette fille de Un Mec d’Héripré qui a amassé sur une année la bagatelle de 240 000 € d’allocations, en alignant neuf succès et une deuxième place lors de ses dix plus récentes confrontations. « C’est vrai que c’est beau, précise le metteur au point originaire du Nord désormais installé dans l’Orne. Ses résultats sont le fruit d’un ensemble, mais force est de constater que le déferrage y est pour beaucoup. Il y a encore trois mois de ça, le Cornulier nous n’y pensions même pas. La jument gagnait ses courses, c’était sympa, mais de là à se retrouver au départ du championnat du Monde de la spécialité, il y avait de la marge. Dans le « Calvados », on partait un peu dans l’inconnu. C’était la première fois qu’elle affrontait les meilleurs, mais on s’est néanmoins décidé à le courir comme si nous avions une première chance. Elle avait été devant puis est, comme à son habitude, repartie dans la ligne droite. Elle a répondu à nos attentes et, au final, elle s’est imposée à la manière des forts. Dimanche, ça va partir fort. Elle figurera assurément dans le groupe de tête, car elle démarre très vite, puis jouera sa carte à fond. Elle est prête, parfaite de condition. Tout se présente pour le mieux, donc pas de stress. La jument est dure, courageuse, sans être plus démonstrative que ça le matin. Elle est toute simple et fait juste ce qu’on lui demande ». Une famille au plus proche du trotteur Alors si son jockey Yoann Lebourgeois lui demande d’aller chercher le plus prestigieux trophée est-elle en mesure de lui répondre ? Peut-elle monter cette ultime marche ? « J’espère. Il va même le falloir. Un ou deux concurrents se détachent, mais derrière ça reste très ouvert. Clairement, j’ai peur de Flamme du Goutier. Quant à Bilibili, il n’était pas déferré et sans doute pas encore à 100%. Cette écurie n’a pas son pareil pour préparer ces échéances-là. Alors je signerais pour finir dans les cinq. Et surtout que la jument rentre indemne car sa carrière ne s’arrêtera pas au soir du Cornulier. Si je peux vivre les mêmes émotions que Junior Guelpa l’an passé, ça me convient aussi (rires) ». Il est certain qu’à Beaulieu on a appris depuis quelques années à semer la terreur et à cultiver la gagne. Quarante-et-un succès rien qu’en en 2021 pour un effectif se résumant à une vingtaine de trotteurs après à courir. Ça en jette ! Et l’avenir s’éclaircit un peu plus avec Inoui Danica qui figure déjà parmi les meilleurs de sa génération, Eadshot Josselyn et Emone Cruz, de sérieux clients chez les 7 ans, Folie du Choquel et In Love du Choquel, représentant à eux seuls l’efficacité et la régularité de l’élevage familial qui alimente les pelotons depuis quatre décennies. On pourrait en citer d’autres car Nicolas Bridault le reconnaît, « nos chevaux sont bons. La qualité de l’écurie s’améliore sans cesse. Depuis notre installation dans l’Orne, nous bénéficions de bien meilleures conditions de travail. On voulait absolument acheter. Autant que ce soit en Normandie, là où tout se passe. On a réalisé pas mal de travaux, on a tout mis en œuvre pour améliorer nos résultats. Sur une trentaine d’hectares, on dispose d’une piste et d’une ligne droite de mille mètres, de cinquante boxes. Pour travailler, c’est l’idéal », poursuit le chef d’orchestre d’une famille soudée où chacun a trouvé sa place pour promouvoir la filière. « Mes parents, en devenant propriétaires puis éleveurs du label « du Choquel » nous ont plongés très tôt dans le bain des courses. Mon frère Christophe est courtier. Il manage l’écurie de Tanguy de la Bourdonnaye et celle de l’écurie Leomy. Quant à mon autre frère, Fabrice, qui fut driver amateur, il travaille à mes côtés. La famille est un socle. C’est important à mes yeux ». Chez les Bridault, pas de fantaisie. Enfin, si, au moins une… et pas la moindre. Une petite championne très trotteuse qui ne demande qu’à avancer. A marcher sur cette opposition de luxe qui monopolise la vitrine de la joaillerie du trot. Dans ce kiosque à bijoux, il lui suffira de jaillir de l’écrin. Fabrice Rougier
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Sir Boutin conserve son titre dans le Gastaud ![]() Ses trois dernières productions sur la Psf ne comptaient bien évidemment pas. Comme le stipulait Cédric Boutin dans notre édition datée d'hier, « Norwegian Sir est mieux placé en valeur 38 et surtout plus performant sur le gazon. Je le trouve en remarquable état à l’entraînement. Le terrain annoncé bien souple va parfaitement lui convenir ». Tout était dit et son jockey Alexis Pouchin n’avait plus qu’à éviter les problèmes de circulation dans la ligne droite. Tout n’a pas été simple dans les deux cents derniers mètres, mais Norwegian Sir plongeait côté corde pour venir démunir de la victoire sur le poteau la régionale Diva du Dancing et Carlton Choice qui avait constamment progressé à ses côtés. Hootton se classait quatrième - et évitait une déroute totale des favoris - devant The Live Freedom. Tenant du titre de ce Prix Charles-Gastaud avec Morsan, Cédric Boutin conservera donc son trophée pour une année supplémentaire. Sir Boutin comme on l’appellera bientôt à quelques miles de la Promenade des Anglais.
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Deko de Tilou, ça déménage ! ![]() Avec le dossard n°5 derrière la voiture il est parti ventre à terre emmenant dans son sillage Daguet Normand et De la Chenevière. Après trois gentilles courses de rentrée, Deko de Tilou, pieds nus, affichait cette fois d’emblée ses ambitions. Ses poursuivants n’étaient pas au bout de leurs peines. Christophe Martens déroulait, étirait considérablement le peloton, et remettait un coup de clé à l’entame du tournant final pour définitivement balayer ceux qui avaient osé le suivre dans le Prix d’Erbray, le Quinté disputé jeudi à Vincennes. Vous vouliez du sport ? Avec un chrono affichant 1’11’’1 de réduction kilométrique, vous en avez eu ! Devant une telle épreuve de force imposée par le représentant des diables rouges, Daguet Normand coinçait à mi-ligne droite et devait laisser De la Chenevière et le favori Draxter de Bomo, seul concurrent revenu de l’arrière, s’expliquer les accessits. Très plébiscité, Di Maggio devait quant à lui se satisfaire de la cinquième prime à très nette distance d’un lauréat qui peut, malgré ses 9 ans, croire en de joyeux lendemains.
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Débuts à Cagnes réussis pour Anastasia Wattel ![]() Il fallait faire preuve d’une certaine audace pour présenter un concurrent à Danilova, mercredi, à l’occasion du premier Quinté de plat du Meeting cagnois. En effet, son mentor, Henri-Alex Pantall, s’était accaparé ce Prix de Cannes depuis trois ans. Les premières heures azuréennes nous en indiquaient également davantage sur les velléités de cette écurie sans partage chaque hiver. Pour autant, rien ne semblait démotiver Anastasia Wattel qui enjambait la Loire avec Masterboy pour une première participation dans les Alpes-Maritimes. Avec Demuro sur la selle et la boîte cinq, cela motivait de relier les deux mers, d’autant plus que son protégé à la particularité de se transcender sur l’herbe avec une appétence pour le terrain bien souple. Bingo avec ce pénétromètre à 4,2 ! Maxime Guyon savait donc avant d’entrer en piste d’où pouvait provenir le danger. Et il arrivait très vite, dès le début de la ligne droite, quand Masterboy se présentait en quatrième épaisseur pour irrémédiablement dicter sa loi même si Danilova ne rompait jamais et résistait à Doctor Carl pour un tiercé composé de favoris. Soutenue au betting jusqu’au feu vert du starter, à en rafler une franche majorité des suffrages, la propriété de l’Ecurie « Treize Heureux » a engendré en fait bien plus de satisfaits. « On reviendra » a promis l’enthousiaste entraîneur de Deauville.
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L’envol de Goéland d’Haufor ![]() On aime les cogneurs, les courageux, les caïds, les costauds, les dominateurs,… alors on apprécie forcément Goéland d’Haufor. Un cheval qui ne dit jamais non, qu’importe s’il se trouve en deux ou troisième épaisseur. Un vrai battant à l’image de son mentor Christian Bigeon qui n’a pas son semblable depuis des lustres pour judicieusement préparer le Meeting d’hiver. Goéland d'Haufor a dû subir le banc de touche de nombreux mois pour redevenir titulaire dès que les choses sérieuses ont commencé. Quatre apparitions seulement depuis le 26 novembre dont trois francs succès après sa victoire en deux temps mardi dans le Quinté. Avec une accélération presque déjà décisive dans la montée pour déloger Usain Töll des commandes et un deuxième effort dans la phase finale pour repousser Cyrano de B. Charles Bigeon n'avait plus qu’à gérer la situation sans le moindre stress. Usain Töll reculait à la troisième place loin devant Gold Mencourt à propos duquel Jean-Christophe Germain n’avait pas tari d’éloges dans nos colonnes. En quelques battements d’ailes le Goéland mayennais s’est constitué un nid douillet de 65 000 euros. En attendant la prochaine couvée…
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