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Thierry Gillet le diffuseur d’expériences
Publié le DIMANCHE 03 OCTOBRE 2021


Mardi Thierry Gillet s’est rendu à Compiègne pour découvrir les nouvelles lices et boîtes de départ.

Incontournable jockey des années 1990 et 2000, défendant les couleurs des plus imposantes écuries, Thierry Gillet, d’abord président puis secrétaire général de l’Association de Jockeys, accorde une bonne partie de sa « retraite » au bien-être de la profession. Le vainqueur de l’Arc en 2004 avec Bago a su rester proche des pistes d’entraînement et des hippodromes en vrai altruiste tout simplement.

« Je ne suis pas un grand nostalgique. Tout du moins pas au point de revisionner ma victoire dans l’Arc en 2004. Ce qu’il me reste de Bago c’est une Japonaise que je vais supporter dimanche. En effet, Chrono Genesis est l’une de ses filles. Un paradoxe pour quelqu’un comme moi qui est assez chauvin ». Sur ce coup, Thierry Gillet ne se fera pas que des amis. Même s’il est vrai que la participation française au départ de cette centième édition de l’Arc de Triomphe reste bien timide. Mais n’allons pas trop vite ! « Depuis des décennies, les étrangers n’ont jamais eu peur de venir se frotter à nous. Mais il est vrai, particulièrement cette année, que nos chances sont moindres. Quoi que… on verra. L’an passé on a cru qu’on allait se faire bouffer tout cru et on l’a gagné, il y a deux ans pareil. A t-on vraiment des propriétaires en France qui investissent autant qu’en Angleterre et en Irlande ? Là est la question. Si l’on propose si peu de partants tricolores dans l’Arc, ça rappelle avant tout qu’on n’a pas fait une année exceptionnelle, particulièrement dans les jeunes générations. Il ne faudrait pas que ce scenario se répète. Sinon, il faudra regarder la vérité en face. Dimanche, je serai bien évidemment à ParisLongchamp.  Ça fait du reste un petit moment que je scrute les engagés, les restants. Ma passion est restée intacte. J’adore suivre les belles réunions de plat, d’obstacle, mais aussi au trot. Je suis d’un village situé entre Angers et Saumur où exerce la famille Abrivard. J’étais à l’école avec Laurent, donc je connais toute la famille. J’ai même eu mes couleurs au trot à l’époque où j’étais encore jockey ». Un seul dénominateur commun : le cheval. Et s’il a fait le deuil de la compétition, Thierry ne manque jamais une occasion de se remettre en selle. « J’aime toujours autant monter à cheval. Je me rends de temps en temps sur les pistes d’entraînement. Cet été j’ai fait quelques lots chez monsieur de Balanda. J’allais aussi auparavant chez monsieur Rovisse à Chantilly. Il a du reste offert un réformé des courses à ma compagne, ce qui me permet de le sortir régulièrement. On se balade ensemble dans la forêt de Chantilly. Je ne me limite pas au sport hippique. Regarder les grosses compétitions de CSO, c’est impressionnant » poursuit Thierry dont l’investissement au sein de l’Association des Jockeys ne s’élime pas depuis quinze ans. « Quinze ans ? Tant que ça ? » s’interroge t’il. Et oui, les jours défilent comme il enchaînait autrefois les victoires. Plus de neuf cents dans sa carrière.

"On a en France les meilleurs jockeys du Monde"

Une expérience qu’il met au profit de toute une corporation. « J’ai toujours aimé aider les gens, les jeunes, donner des conseils, même quand j’étais en activité. Accompagner mon prochain, c’est dans ma nature. Je me suis investi à 100% dans cette mission dans le but d’améliorer les choses. J’ai beaucoup appris. Rencontrer des personnes d’horizons différents sur des sujets divers et variés vous enrichit perpétuellement. Notre profession évolue sans cesse. Il faut accompagner ce mouvement. Notamment en termes de sécurité. Je suis quelque part assez fier d’avoir réussi à tisser un lien et des contacts permanents avec France Galop et les hippodromes pour améliorer le quotidien. Mardi, par exemple, je me suis rendu à Compiègne. On nous a présenté les nouvelles lices, de nouvelles boîtes de départ… En 20 ans, la sécurité des professionnels s’est améliorée et tant mieux. Malheureusement, on effectue un métier où le risque zéro n’existe pas. Des chutes il y en aura encore, mais d’avoir amélioré l’état des pistes et  les matériaux pour les délimiter a permis d’éviter des accidents bien plus graves. Je m’étais, rappelons-le, cassé la jambe sur une lice en fer. On peut donc parler de gros progrès. L’association a travaillé en parallèle sur les gilets de protection, sur les casques… on apporte des idées, des avis. On a aussi facilité les consultations chez les spécialistes. On peut désormais envoyer nos jockeys à Capbreton là où autrefois ils ne rééduquaient que des sportifs de haut niveau. Les jockeys n’y avaient jusque-là pas accès car on ne dépend pas d’une fédération. C’est un plus indéniable. On dispose d’un médecin conseil, François Duforez, spécialisé dans le sport et le sommeil. Il a longtemps accompagné la Formule 1 et les grands tennismen. Pour la petite histoire, son grand-père était un crack jockey vainqueur de l’Arc en 1943. Mais il nous reste beaucoup à faire. On a depuis juin une nouvelle équipe avec Bertrand Lestrade comme Président. Il va apporter sa propre vision, ses projets. Nous devons aussi nous efforcer à mieux faire connaître l’association vis-à-vis de l’extérieur et de nos cinq cents adhérents. Tout le monde a bien conscience qu’on est toujours là en cas d’accident, mais peu savent qu’on fait de la reconversion, qu’on effectue un gros travail dans les écoles de jockeys pour expliquer aux jeunes ce qu’ils doivent faire et surtout ne pas faire, qu’on travaille avec un cabinet juridique et des avocats du sport et bien plus encore », estime le secrétaire général. S’il est un point sur lequel il ne transige pas, c’est sur la qualité de nos jockeys. « On a en France les meilleurs du Monde. Partout où ils se produisent, ils terminent parmi les têtes de liste. On dispose dans l’hexagone d’hippodromes aux profils très différents. Nos courses sont très tactiques. Ils s’adaptent ainsi très vite à leur nouvel environnement. On bénéficie de surcroît d’entraîneurs qui sont d’excellents formateurs. Dans l’Arc, dimanche, si la Marseillaise ne résonne pas, ils sauront, je l’espère, ne pas me faire mentir ».  

Fabrice Rougier
 


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