Actualités
 < Voir toutes les actualités

Alexis Hureau fait main basque sur l’entraînement
Publié le VENDREDI 04 NOVEMBRE 2022


Depuis sa cinquantième victoire début juillet à Biarritz, avec un pensionnaire de Thierry Duvaldestin, Alexis Hureau a déjà parcouru du chemin. Mais une seule destination : la Mayenne. C’est chez lui, à Meslay-du-Maine, qu’il a lancé depuis quelques semaines sa nouvelle activité d’entraîneur. Premier partant attendu pour début 2023 !

« Gagner sa cinquantième pour Thierry Duvaldestin quand t’es un gamin qui sort de nulle part c’est une immense fierté. Un bel aboutissement. Je me suis donné tant de mal en plus de dix ans pour y parvenir. J’ai eu cette chance d’avoir des patrons qui m’ont souvent fait confiance en course ». Il n’en fallait pas plus pour que Alexis Hureau prenne ses affaires en main. A peine redescendu de son petit nuage biarrot, le jeune détenteur de la licence d’entraîneur public entend rapidement revenir sur les hauteurs du trot. Comme boosté par un été féérique sur la côte basque. Transcendé, revigoré, optimiste à souhait. « Mon installation était prévue depuis le début de l’année. A la base je devais démarrer mon activité au mois de juin. Mais, durant mon stage d’entraîneur, j’ai reçu une proposition de Thierry Duvaldestin qui a tout changé. Il me proposait de faire le Meeting de Biarritz pour lui avec une antenne de sept chevaux basés à Castera-Verduzan. Ça valait donc bien entendu le coup de différer mes projets. D’abord afin de travailler quelques semaines pour le meilleur entraîneur de France, pour bénéficier d’un bon coup de pub et enfin pour mon enrichissement personnel concernant le travail du matin. Je suis donc parti travailler à la campagne, dans l’Orne durant un mois, avant de prendre la route du Sud-ouest. J’ai beaucoup appris. S’il est pour moi le numéro un de sa corporation, c’est avant tout un formidable dresseur et c’était vraiment une super expérience. En y réfléchissant bien, cela aurait été une belle connerie de m’installer avant de travailler là-bas », reconnaît Alexis. Les dieux des pistes lui ont donc donné raison. Sept chevaux, treize victoires, dont neuf au sulky, pour récolter 150 000 € de gains. Plutôt bien joué. Ou bien vu en s’attirant tous les projecteurs même si l’Hippodrome des Fleurs ne jouit pas lors de son meeting estival de la même exposition médiatique que Cabourg ou Cagnes-sur-Mer. Et c’est bien dommage ! Deux mois plus tard, les souvenirs ont été chassés par un nouveau défi. Une brasse toute trouvée entre l’Atlantique et le plongeon dans le grand bain. Aujourd’hui, même par temps clair, il lui est difficile d’apaercevoir l’océan.

"Je n'ai pas perdu mon temps"

Et pour cause, Alexis fourbit ses armes à Meslay-du-Maine. « C’était le plus pratique pour moi. S’installer nécessite un gros investissement de départ. Il faut avoir un tracteur, une herse,… mais surtout le temps que tu passes à travailler ta piste tu ne le consacres pas à tes chevaux. Comme au début tu n’as pas de personnel, il faut opérer des choix. Je suis certes limité en nombre de places, mais ça m’évite de prendre n’importe quel partenaire. Je dispose de cinq box et de six poulains dont deux « J » déjà qualifiés issus de Boccador de Simm et de Alto de Viette. Thierry m’avait proposé de les descendre dans le Sud-ouest, mais j’ai préféré les préserver encore un peu afin de les déclasser pour ma première année d’activité. Les quatre autres sont des 2 ans, dont deux achetés aux ventes qui appartiennent à mon beau-père, un vrai passionné. J’en profite pour remercier mes beaux-parents qui m’accompagnent dans cette aventure et qui me permettent de travailler des athlètes qui bénéficient d’un peu de papier. Si j’ai du Cash and Go, du Briac Dark, du Captain Crazy c’est aussi grâce à eux. J’ai également une affectueuse pensée pour Charlotte, ma compagne, ainsi que pour mes parents qui ont toujours été là pour me soutenir et me redresser dans les instants difficiles. Comme je le répète souvent, je ne suis pas issu de ce milieu. Je n’ai pas de famille là-dedans, vraiment personne. Pour trouver des clients ça complique les choses. On sait tous comment ça marche. En mettant une annonce sur les réseaux sociaux, je vais recevoir vingt propositions dès demain, mais il s’agira de vingt locations et je n’ai pas envie de me mettre la corde au cou. Il me manque un client ou deux. J’ai reçu deux élèves en pension grâce à mon stage chez Thierry Duvaldestin. Je me suis notamment occupé de Gaston des Monts, ce fameux représentant de madame Houillier, qui m’a permis le 2 juillet de passer professionnel. Dès que sa propriétaire a pris connaissance de mon projet, elle a souhaité me donner un coup de pouce. J’espère de tout cœur lui rendre cette confiance qu’elle m’accorde. Recevoir des pensions c’est une assurance. D’autant plus à cette période de l’année ou Vincennes et les meetings écrasent la petite province. Je savais les quatre prochains mois compliqués. J’ai donc mis un peu d’argent de côté pour me permettre de passer plus sereinement l’hiver » assure Alexis. L’hiver, oui, mais seulement à Meslay ! Pas peu heureux et fier comme tout bon mayennais de reprendre racine au pays. Face à ses responsabilités après avoir écumé en plus de dix ans d’importantes écuries. « Je n’ai pas perdu mon temps. J’ai quand même travaillé dans de bonnes maisons à commencer pour celle de Stéphane Bourlier qui est un grand monsieur, puis en passant tour à tour chez David Bekaert, Mickaël Ruault, Sébastien Hardy, Louis Baudron, Maxime Bézier et finir par un bouquet final pour Thierry Duvaldestin. De superbes périodes toutes aussi enrichissantes les unes que les autres qui ont construit le compétiteur dans l’âme que je suis. J’ai hâte de voir le printemps arriver pour que tout commence ». Après la pollinisation, tout laisse croire en une belle récolte.

Fabrice Rougier


Mentions légales Politique de Confidentialité
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies permettant la personnalisation des contenus, le partage sur les réseaux sociaux, la mesure d'audience et le ciblage des publicités. Votre navigateur ainsi que des outils en ligne vous offrent la possibilité de paramétrer ces cookies.