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Une immense haie d’honneur ce dimanche à Auteuil
Publié le VENDREDI 05 NOVEMBRE 2021


Ce dimanche 7 novembre, en plein cœur des 48 heures de l’obstacle, quelques champions de renom ayant bouclé le chapitre de la compétition pour d’autres plaisirs se produiront lors d’un défilé à Auteuil, théâtre de leurs nombreux exploits. Une initiative originale et toujours appréciée du public organisée par l’Association Au-delà des Pistes.

Les Prix Cambaceres (Grande Course de Haies des 3 ans), Prix Maurice-Gillois (Grand Steeple-chase des 4 ans) ainsi que le Prix La Haye Jousselin (meilleurs sauteurs d’âge sur le steeple) sublimeront ce week-end, s’il en est encore nécessaire, les 48 heures de l’obstacle à Auteuil. Il faut redouter plusieurs vagues d’émotion sur la Butte Mortemart. Une succession de cracks est annoncée. Mais ce copieux programme masque bien d’autres friandises. Par peur peut-être d’un subtil cocktail de nostalgie et d’amour. Dimanche, en effet, l’association Au-delà des Pistes convie les amoureux d’histoire et de notre patrimoine commun à sa quatrième parade des Champions après deux années blanches liées au contexte sanitaire. Entre deux épreuves se retrouveront au rond de présentation Bipolaire, Crystal Beach, Milord Thomas, Remember Rose et Un de Sceaux. Cinq chevaux de légende qui réussissent à totaliser pas moins de 64 victoires. Le must de la discipline. Non, on ne demandera pas à ces vieux routiers de sauter la rivière des tribunes ou le juge de paix, juste de profiter quelques instants d’un défilé pour se replonger dans cette atmosphère qui a nourri leur notoriété. Carole Desmetz, chargée de communication et d’événementiel à l’association Au-delà des Pistes, compte sans pression particulière les heures qui nous séparent de cet événement. « Tout est ok. Il a fallu s’assurer de leur venue, vérifier que les vaccins soient à jour, que les couvre-reins soient brodés à leurs noms, que les tapis soient prêts, les transports assurés,… nous sommes désormais plus excités à l’idée de les revoir qu’inquiets en termes de préparatifs. Quand ils le peuvent, tous ces gens qui s’occupent de ces cracks aujourd’hui répondent favorablement à notre invitation. Si certains chevaux la déclinent, il y a forcément derrière une raison compréhensible. Beaucoup de passionnés m’ont apparu déçus de ne pas revoir Shannon Rock, mais il est en compagnie de poulains et il apparaissait délicat de changer les habitudes de tout ce petit monde. Nous avons sollicité une petite dizaine de chevaux au total pour cette initiative, nous n’en aurons que cinq mais que ce soit par rapport à leur âge ou à leur importance au quotidien, on ne peut pas non plus tout chambouler juste pour une représentation de 5 à 10 minutes à Auteuil. On a eu par exemple la chance d’avoir la présence de Solow lors d’une manifestation à Deauville. Parce qu’il était le local de l’étape, dans son champ. Après l’avoir pomponné, lui avoir fait son petit brushing, il a fait sa parade et deux heures plus tard il était de retour chez lui. Quand ils le peuvent, je le répète, les propriétaires ou les personnes qui ont la garde de ces monuments du sport hippique participent avec grand plaisir ». Un bonheur infini des deux côtés de la lice. La joie des uns de revoir ces génies de l’obstacle, l’adrénaline des autres qui reviennent sur les terres de leurs exploits. « Il ne faut pas oublier que la dernière fois qu’ils se sont produits ici c’était pour gagner. Je crois qu’ils expriment un peu comme nous, les humains, une forme d’enthousiasme et de stimulation. Ils ont beaucoup été applaudis dans leur carrière et gardent une relation avec le public comme n’importe quel athlète de haut niveau. Je les sais contents dans leur pré ou sous la selle de leur cavalier pour la réforme, mais ils se rappellent aussi avec une certaine délectation du chemin qui les mène sur l’hippodrome. D’autant plus cette année puisqu’à part Remember Rose et Milord Thomas, les autres sont de jeunes réformés qui sont quelque part restés athlétiques. Je suis vraiment impatiente. Des moments vous marquent. Quand Milord Thomas avait participé à sa première parade il y a trois ans, les spectateurs l’attendaient comme s’il allait courir La Haye Jousselin. Ces cracks sont accueillis avec la même ferveur, la même passion. Quand tu es un champion, tu le restes à vie », reprend Carole. Acteur majeur de la réforme des chevaux de courses, Au-delà des Pistes ne rate jamais une occasion de mettre en valeur notre patrimoine commun. L’association créée en 2016 sur une idée de Lisa-Jane Graffard et de Nemone Routh, respectivement racing managers de l’écurie Godolphin et des Aga Khan Studs), a franchi bien plus que le bullfinch pour devenir la référence dans le domaine de la reconversion des chevaux de course, sans omettre de sensibiliser le public et les acteurs de la filière sur le potentiel de ces compétiteurs.

France Galop, une aide précieuse

Auteuil offrira alors une belle vitrine pour mettre en lumière ce travail de l’ombre si nécessaire. « En marge de cette parade, on se veut aussi pédagogues pour expliquer et rappeler l’importance de la reconversion et de la restriction d’exploitation c’est-à-dire l’interdiction de recourir et, ça va de soi, d’abattage. Tous les chevaux, qu’importe leur niveau, doivent bénéficier d’une suite de carrière, que ce soit pour du loisir, de la compétition, ou même pour devenir cheval de compagnie. On veut aussi casser les stéréotypes du sauvetage. Beaucoup de gens nous appellent pour nous demander s’ils peuvent à leur niveau sauver un cheval. Il faut qu’ils sachent qu’aucun couperet ne plane sur eux, qu’ils sont bien traités. Ils changent simplement de métier. Comme un être humain qui cumule plusieurs emplois dans une vie. Que ce soit un crack ou pas d’ailleurs, après sa carrière sportive le cheval ne disparaît pas, il continue d’exister, à être nourri et entretenu, il découvre une autre forme de compétition tout en étant choyé.  Au-delà des pistes s’impose comme le dernier maillon de la filière des courses hippiques, une passerelle vers un nouvel avenir. Il faut en prendre conscience. Les pur-sang qui arrêtent leur carrière à 3 ou 4 ans ont encore 25 ans à vivre ». France Galop l’a en tout cas bien compris en montant dans le train il y a trois ans pour devenir partenaire officiel et membre du conseil d’administration de l’association. « Quand on a une question, la société mère est toujours là pour nous aider. C’est un vrai soutien dans l’organisation d’événements et sous certains aspects de la communication. Pour la partie administrative aussi comme pour cette fameuse restriction d’exploitation. Elle devient possible de manière rapide et peu couteuse car France Galop nous aide à 100% sur ce dossier, ce qui permet vraiment de protéger les chevaux. Enfin, au niveau des soins et des placements, sur présentation de factures vétérinaires ou de divers justificatifs, France Galop nous rembourse dans la limite d’une enveloppe décidée en début d’année. Ce n’est pas no limit, toutefois le Président Edouard de Rothschild est un fervent défenseur du bien-être animal. Néanmoins, ça ne suffit pas. L’enveloppe permet d’aider x chevaux et la demande est exponentielle. Nous n’effectuerons pas de levée de fonds dimanche, là n’est pas le but, mais nous lançons un appel aux âmes généreuses ». En revanche, l’association organisera des visites dans les écuries. Située sous des oriflammes à l’entrée des balances, l’équipe attend que les turfistes viennent spontanément la voir pour découvrir le off d’un spectacle qui n’a nul autre pareil. 
Fabrice Rougier


Que sont-ils devenus ?

Remember Rose 
:
2.041.555 € de gains - vainqueur du Prix Ferdinand Dufaure (2007), du Grand Steeple-Chase de Paris (2009), du Prix La Haye Jousselin (2008 et 2009). Aujourd’hui retraité chez Mr Denis Bourez, à la tête du Haras de Saint Roch et père de Bertrand Bourez, son dernier jockey.
 
Un de Sceaux 
1.911.491 € de gains - Multiples vainqueurs de Gr1, 2 et 3 en Angleterre (à Cheltenham, Ascot, Sandown) et en Irlande (à Leopardstown, Punchestown, Fairyhouse, Cork). Il remporte également le Prix de la Barka, le Prix Leon Rambaud, le Prix Hypothese sur l’hippodrome d’Auteuil. Il vit aujourd’hui au pré sur son lieu de naissance et d’élevage au Haras de la Rousselière chez Nelly de la Guillonière et tient compagnie aux foals.
 
Milord Thomas :
2.505.475 € de gains – triple vainqueur du Prix la Haye Jousselin (2014, 2015, 2016), du Grand Steeple-Chase de Paris (2015) et du Prix Maurice Gillois (2013). Après une courte retraite sur ses terres natales au Manoir de Coupesarte en Normandie, il est aujourd’hui en cours de reconversion vers une carrière de dressage et de saut d’obstacles sous la selle de Maelys, compagne de son éleveur, Thomas Leboucher.
 
Bipolaire : 
1.561.355 € de gains - triple vainqueur de la Haye Jousselin (2017, 2018, 2109), vainqueur du Prix Héros XII (2017). Aujourd’hui Bipolaire est en retraite, il passe ses journées en pleine liberté dans les grandes espaces du Domaine du Pont où il est né, chez Thierry Cyprès. Il fait le maître d’école pour les jeunes poulains.
 
Crystal Beach 
391.270 € de gains – Vainqueur du Prix Murat (2019). Placé dans le réseau Au-delà des Pistes par Bertrand le Métayer, représentant du propriétaire la famille de Monsieur James Douglas Gordon (JDG Bloodstock), Crystal Beach est en fin de convalescence avant de débuter sa reconversion aux Écuries Valentine, structure référencée de l’Association.


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