Actualités
 < Voir toutes les actualités

Pleine activité sur le Haras de la Paumardière
Publié le VENDREDI 06 MARS 2020


Aux confins des hippodromes du Meslay-du-Maine et de Laval grandissent aux côtés des « Danica » les champions des courses hippiques depuis 35 ans. Au Haras de la Paumardière, en cette période, chaque journée apporte son lot de satisfactions, ses frissons, avec pour reliefs la première naissance d’Anna Mix et le premier produit de Davidson du Pont.

Au haras de la Paumardière, dans le petit village de Bazougers en Mayenne, les nuits se succèdent et se ressemblent. Dans la pénombre, avant d’accueillir les premières lueurs de mercredi, deux nouveaux pur-sang (discipline représentant 20% de l’activité) sont venus rejoindre les vingt-neuf premières naissances de l’année. Le rythme est effréné, usant, même si Carine Romarie, gérante de l’établissement précise. « Pour nous, avec mon conjoint Benoît Quesne, chaque naissance est entre guillemets devenue une routine. On en fait tellement qu’on connaît les bons gestes par coeur. Les jours qui suivent sont par contre beaucoup plus compliqués à gérer, plus stressants aussi. Notamment avec les juments qui n’ont jamais eu de bébés et qui ne savent pas comment s’y prendre ou encore avec les petits qui ont des soucis d’aplomb et qui n’arrivent pas à se lever ou à téter. La machine est désormais bien huilée depuis que nous avons repris la succession de mon père, Daniel Romarie, en 2009. Benoît s’affaire au poulinage et couvre principalement les nuits. Je prends de mon côté la relève le jour venu pour le travail de bureau, le suivi gynécologique pour les juments qui vont resaillir et le prélèvement des étalons chez Franck Leblanc. Nous possédons quatre salariés, trois côté chevaux (Alizé, Justine et Charly), et Didier qui assure la partie technique de l’établissement. Au total si on fait un lissage sur l’année nous hébergeons en moyenne 90 chevaux, soit au-dessus de 85% de taux de remplissage ».

"L'élevage intéresse peu de monde. Ça ne brille pas"

Une affaire qui marche, guidée par l’amour d’un métier souvent méconnu. « Il faut avouer que l’élevage intéresse peu de monde. Ça ne brille pas, c’est moins rutilant qu’une victoire à Vincennes, mais pourtant si excitant. A chaque fois qu’une saison redémarre on se met à rêver et on se dit tiens c’est peut-être elle ou lui le futur crack. On les élève avant qu’ils ne partent, bien souvent, vers l’âge de 18 mois. Chaque séparation était terriblement dure au début, mais avec l’expérience on se renforce et l’on crée surtout des liens avec les acheteurs. C’est le jeu, on sait en tant qu’éleveurs comment tout ça se termine », poursuit Carine à la tête de l’une des plus grandes maternités équines à ciel ouvert dévoilant l’an dernier pas moins de 230 produits. « J’espère que ce plébiscite est le fruit de notre abnégation et de notre passion. De notre amour du cheval également peut-être avant l’amour du client, si j’ose dire. On ne fera jamais du 100%, on n’échappera jamais à de la casse, on sait qu’on ne les sauvera pas tous, mais l’objectif est de faire le maximum et de n’émettre aucun regret », ajoute cette mayennaise au centre de cent-dix hectares de prairies sans jamais perdre de vue un seul de ses 98 boxes. C’est ici qu’a été mis au monde, le 18 février, le premier produit de la millionnaire Anna Mix saillie par Ready Cash. Nouveau départ. Nouvelle carrière. «  Il s’agit d’un joli poulain, bien droit, qui a pas mal de peps. Un beau petit mâle qui trotte déjà plutôt bien. Parmi nos beaux bébés, nous avons aussi la première fille de Davidson du Pont. Elle est plus fine et ressemble beaucoup à son papa. Il n’y a plus qu’à la laisser grandir et voir ce que tout ça donnera. L’hypothétique valeur du poulain n’est pas une priorité à nos yeux. Qu’il soit issu d’une saillie à 2000 € ou à 50000 €, qu’importe, ils méritent la même attention. Annoncer à un propriétaire que son cheval va mal ou qu’on n’a pas pu le sauver, ça reste des moments délicats quelle que soit la valeur du cheval. On ne fait pas de cas, même si pour nous il est bien entendu valorisant d’avoir le petit d’Anna Mix qui plus est avec Ready Cash, ou celui de Davidson du Pont, mais au final il sont traités comme les autres ».

Eclipse Danica, plus proche du soleil

Terre de futurs champions, havre de paix pour chevaux au repos et espace de soins, le Haras de la Paumardière est aussi le berceau, plus personnel, de l’élevage Danica (la contraction de Daniel, Nicole et Carine, ndlr). « On possède quinze poulinières trotteuses. On achète des parts d’étalons en essayant de monter un peu en gamme tous les ans. Notre top niveau à ce jour reste Eclipse Danica qui est à l’entraînement chez Pierre Vercruysse et qui a gagné son Groupe II l’an passé à Vincennes. On ne peut être que satisfaits de nos dix premières années d’exploitation. On a développé l’activité, les résultats en course s’améliorent et on a même eu la chance de faire un gagnant à Auteuil. C’est vraiment sympa. Nous pensons surtout avoir trouvé le parfait équilibre avec un personnel appliqué, qui se sent concerné. Le moins évident dans ce métier reste de trouver des salariés qui tirent dans le même sens que vous, regardent dans la même direction et qui s’entendent bien entre eux. Et là, on n’est pas mal du tout ! ». C’est pourquoi tout le monde l’appelle Carine de la Paumardière… avec cette particule qui trouve sa seule noblesse dans la certitude du travail bien fait.
Fabrice Rougier


Mentions légales Politique de Confidentialité
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies permettant la personnalisation des contenus, le partage sur les réseaux sociaux, la mesure d'audience et le ciblage des publicités. Votre navigateur ainsi que des outils en ligne vous offrent la possibilité de paramétrer ces cookies.