Actualités
 < Voir toutes les actualités

Le faire-part de naissance de Bélina Josselyn
Publié le VENDREDI 06 MAI 2022


Le 1er mai, Bélina Josselyn, lauréate du Prix d’Amérique en 2019, est devenue maman pour la seconde fois. Lysa Josselyn a ainsi fait connaissance avec son propre frère issu comme elle de Ready Cash. Au Haras du Bois Josselyn, l’attention atteint son paroxysme. Au stress et au grand bonheur de Pascal Bernard, son éleveur.

Au Haras du Bois Josselyn, dans l’Orne, le 1er mai restera à jamais bien plus qu’un jour férié. Il célèbrera désormais la naissance du deuxième produit de Bélina Josselyn, l’une des juments les plus adulées de l’histoire des courses. Si le nom du poulain reste un mystère, sa bonne humeur suffit à nous faire oublier qu’il incarne presque déjà la génération classique de 2025. Pascal Bernard, son éleveur, y réserve en tout cas son regard le plus doux. « Tout le monde va bien. Le poulain et la maman. Avec sa sœur ainée Lysa, il n’y a guère de différences. Ils ont à peu près la même robe. Le poulain est peut-être un peu moins grand que ne l’était Lysa. Ils sont de même père et de même mère alors avoir un gris et un roux est assez rare. Ce genre de naissance est toujours un peu stressante. Il s’agit de poulains d’une certaine valeur et d’une certaine qualité. Il y a derrière des enjeux économiques et des investissements importants. Avec ces sujets-là, il est impératif que tout se passe bien », rappelle le responsable du Bois Josselyn qui, une fois encore, s’est attaché les services de Ready Cash.

Bélina dans le bon timing

« Il est pour l’heure le meilleur étalon au Monde. Bélina est quant à elle une Love You. Si vous enlevez tous les étalons qui ont du sang de Love You et de Coktail Jet, il ne reste plus grand monde. En plus on avait une femelle l’an passé qu’on a bien évidemment gardé, là on a un mâle, c’est juste parfait. Bélina retournera du reste à Ready Cash pour la troisième fois cette année ». Bélina Josselyn, la jument qui a fait du possible la plus tendre réalité. Cette Ballerine qui, dans le off des hippodromes, a assuré la transition entre un père et un fils et qui, quelques années plus tard a fait d’Yvan Bernard l’éleveur le plus comblé en couronnant son immense carrière du trophée le plus noble du trot mondial, le Prix d’Amérique. « Ce jour-là papa a compris. Même s’il commençait à être très fatigué, on a vu dans ses yeux qu’il était ravi. Elle a tout fait dans le bon timing. Notre affaire s’est bien goupillée et on a gagné l’Amérique en 2019. Papa est parti deux ans plus tard, serein, tranquille, après 94 ans d’une vie pleine ».

"Comme un couillon j'ai levé le doigt"

Soulagé aussi de voir l’un de ses fils reprendre ce patrimoine qu’il avait mis tant de temps à construire. « En vieillissant, papa se posait beaucoup de questions sur l’avenir du haras. Mes deux frères, l’un médecin et l’autre résidant dans le Sud, n’étaient pas enthousiastes. Quant à moi, ça me perturbait de le voir vendre cette affaire qui lui tenait à cœur. Comme un couillon j’ai donc levé le doigt pour prendre sa succession, sans me rendre compte de ce que ça représentait. Je ne regrette toutefois absolument rien. Quand papa m’a donné les clés en 2007, il a totalement disparu. Mais à la limite ce fut la meilleure des formations. Cela m’a obligé à être sur le terrain. A comprendre, à écouter, car je ne m’étais jamais intéressé à ce secteur. L’année du Critérium des 3 ans de Nodesso, j’étais par exemple parti travailler au Club Med à l’étranger. Quand je suis revenu en France, près de dix ans plus tard, j’ai opté pour l’hôtellerie et la restauration, secteur auquel je suis resté fidèle puisque je dirige depuis deux ans une brasserie à Boulogne-Billancourt. Alors, hormis le fait de ne pas compter les heures, il y avait très peu de points communs entre les deux métiers. J’ai donc suivi sa méthode. Papa écoutait beaucoup, lisait beaucoup, puis il avait su s’entourer. Il a été proche assez longtemps de monsieur Dubois qu’il a longuement écouté et je pense que ça l’a beaucoup influencé dans ses choix. Il a rencontré des personnalités intéressantes comme Pierre Allaire, Georges Moreau, bien d’autres encore. On apprend tellement auprès des gens qui maîtrisent leur sujet. Si je reste un petit nouveau dans le métier, je peux vous dire que j’ouvre aussi mes oreilles. C’est le seul moyen d’évoluer quand on n’a pas baigné dedans petit », remarque un homme qui cultive encore le rêve.

Bernard/Fouilleul l'union sacrée

Quand on atteint l’Amérique, on n’a qu’une envie… celle d’y retourner. « Gagner un second Prix d’Amérique ce serait sympa. Mais plus précisément au titre d’éleveur. J’aimerai qu’un de mes acheteurs le remporte avec un produit de mon élevage. Cela démontrerait qu’on vend des poulains et yearlings. C’est avant tout ça notre métier. Je conserve trois ou quatre jeunes et quelques pouliches tous les ans pour prolonger l’élevage, mais sur les seize qu’on vend en moyenne, j’aimerai transmettre des chevaux de Groupes. Les courses c’est une histoire de partage avec de vrais passionnés qui investissent beaucoup d’argent, qui font d’importants efforts. Des gens simples qui parfois empruntent et s’endettent pour acheter une part de bonheur. Il faut leur rendre hommage. Tout comme aux industriels sans qui nous ne pourrions pas faire tourner nos boutiques. Je pense à des gens comme messieurs Urano, Séché, Barjon, qui ont investi beaucoup d’argent personnel dans la filière. Cela me réjouirait tellement de voir monsieur Urano gagner un Prix d’Amérique. Avec un Josselyn ce serait parfait ! ». Dans le triangle d’or du Merlerault, au nid de l’élevage français, Pascal Bernard s’appuie sur un éternel compère, Didier Fouilleul, et ses trois salariés. « Mon père avait recruté le papa de Didier en 1978. C’est une longue histoire d’amitié, de familles. Des heures, mois, années de travail.  C’est pourquoi je déguste encore ce Prix d’Amérique. Je sais que j’ai eu une chance extraordinaire. Au début de la ligne droite pourtant rien ne semblait fait. Puis ça s’est joué à cinq petits centimètres. Comme pour Davidson du Pont ! Il y a du génie Bazire derrière tout ça. Notre aventure commune avait débuté avec Himo Josselyn. Donc ça fait 25 ans… En compagnie de Ozio Royal, Cédéa, Belina,… on a vécu ensemble de grandes périodes. Avec pour seul principe : prendre son temps avec les chevaux ». 

Fabrice Rougier


Mentions légales Politique de Confidentialité
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies permettant la personnalisation des contenus, le partage sur les réseaux sociaux, la mesure d'audience et le ciblage des publicités. Votre navigateur ainsi que des outils en ligne vous offrent la possibilité de paramétrer ces cookies.