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Bon sang de Brossard !
Publié le VENDREDI 07 JANVIER 2022


Avec 50 victoires au compteur en 2021, Denis Brossard a réalisé sa meilleure année depuis l’obtention, très jeune, de sa licence d’entraîneur. Nouvellement installée en Charente-Maritime, l’écurie s’appuie aussi sur la drive souvent décisive de Nicolas Brossard, le fiston promu meilleur apprenti de France, et le dynamisme de l’amateur Léa Lizée. De quoi faire renaître chez Denis des ambitions d’antan.

Première partante de 2022, première gagnante. Himalaya Narcy a fini en trombe lundi à Toulouse permettant à Denis Brossard de débuter sa saison sur un tempo identique à celui de l’année écoulée. A 5 ans, la fille de Prince Gédé arrive à maturité jusqu’à en éblouir un mentor qui en a pourtant vu d’autres. « Elle commence juste à comprendre son métier. Si tout se met dans le bon sens, elle n’aura aucun mal à prouver qu’il s’agit d’une bonne jument. Cela fait un petit moment qu’elle me tape dans l’œil », souligne le Charentais désormais installé dans le département voisin. « Il y a trois ans, nous avons acheté à Plassac un terrain plus grand, plus agréable que celui que nous avions à Blaye en Gironde. Nous possédons une piste de 900 mètres, une ligne droite de mille mètres avec vingt hectares de bois et autant de prairie. Une trentaine de trotteurs ont pris possession des lieux, parfois un peu plus avec les poulains ». Un environnement privilégié à mettre en corrélation avec les excellents résultats de l’écurie, notamment l’année passée. Tout le monde a souhaité mettre le paquet. Pas forcément un cadeau pour leurs rivaux. « J’ai cet avantage d’avoir les jeunes à mes côtés. Mon gamin, Nicolas, et Léa Lizée, qui court en amateurs, étaient décidés en début d’année à mettre les bouchées doubles avec l’objectif d’atteindre les cinquante victoires pour mon entraînement. Puis, on a perdu Cap de Narmont, notre petit champion, en début d’année. On a pris un sacré choc. Quelque part, ça nous a tous surmotivés pour atteindre notre but. Vous savez, j’ai bientôt 60 ans. Si je n’avais pas mes enfants pour me motiver, l’écurie aurait forcément subi un déclin. Je n’y mettrais pas toute cette énergie. Je le fais pour eux. Ils ont boosté le vieux ! » en sourit Denis, le professionnel aux plus de 1100 victoires en tant que driver et entraîneur au bout d’un long sentier de 34 ans d’activité. Tout le monde n’appartient pas au « Club des mille ». Denis Brossard en a parfaitement conscience. « Je me suis installé très tôt. Je n’étais même pas professionnel. Je devais avoir 23 ans et autant de courses gagnées. Imaginez le contexte ! A l’époque j’étais loin de penser à une telle carrière. Je n’avais qu’une obsession, celle de vivre de ma passion. Et puis, petit à petit, ça ne s’est pas trop mal passé pour mon affaire. Il faut du travail et un brin de chance. Ça semble simple, mais ça ne l’est pas. J’ai eu l’opportunité de croiser pas mal de bons chevaux comme Pépa, Une Belle Blonde, Muscade Blonde, Acacia du Hautvent, pour n’en citer que quelques-uns. Pour tenir le coup dans ce métier, il faut aligner des saisons quasi-semblables. Faire l’ascenseur ce n’est jamais bon. C’est pourquoi j’ai souvent longuement préservé des jeunes afin d’assurer une sorte de relève, de transition entre les générations. De fait, les vieux occupent une bonne place dans mon fonds de commerce ». Des soldats chevronnés, constamment sur la ligne de front dans le Sud-ouest, que le fiston, Nicolas, exploite en piste sans le moindre complexe. A tel point qu’il fut sélectionné, à l’âge de 18 ans en octobre dernier, pour participer au Championnat Européen des apprentis, avant d’être promu il y a quelques jours apprenti de l’année avec 17 réalisations.

"De la marge pour un deuxième titre de Nicolas"

Mission accomplie pour un papa attentif, aux petits soins. « En janvier, je l’avais prévenu que 2021 serait peut-être son année. Qu’il pourrait devenir le numéro un dans sa catégorie. J’ai donc joué sa carte à fond en lui confiant plus de partants. Il a une bonne main. Le sens de la course aussi.  Et puis, plus tu cours et plus tu progresses. Dans le cas inverse, c’est que tu es mauvais. Alors on va repartir avec la même détermination et essayer de remporter ce titre pour la deuxième année. Nicolas ne compte que 28 victoires, ce qui lui laisse encore de la marge avant de passer professionnel. On a cumulé 700 000 € d’allocations lors du dernier exercice, à nous de faire aussi bien », prévient le patron qui n’écarte pas l’hypothèse de revenir passer l’un de ces prochains hivers sur la Riviera. « J’ai fait le Meeting durant quinze ans à Cagnes. Je me suis à chaque fois régalé sur la Côte d’Azur. J’ai même terminé une fois deuxième en nombre de victoires. On y déléguait à l’époque une vingtaine de chevaux avec une certaine réussite. On préparait ça. On préparait « le » Meeting. Mais cela impose d’y siéger en permanence. Mes années les plus productives sont celles où j’étais constamment sur place. Cela exige également une grande organisation. Nicolas a envie d’y aller. Alors, rien n’est sûr, mais peut-être reviendrons-nous l’hiver prochain. Etre à Cagnes permet de passer l’hiver sans s’en apercevoir ». En attendant, Agen, Bordeaux et Toulouse sont au menu après la trêve des confiseurs. Un nouveau festin familial garanti. Les autres pourraient en payer l’addition !

Fabrice Rougier


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