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Le trois en un de Dylan Salmon
Publié le VENDREDI 08 AVRIL 2022


Ses rêves de victoires à Auteuil s’écrivent aujourd’hui au passé. Dimanche, Dylan Salmon a remporté le Prix du Président de la République, le handicap le plus prisé au royaume de l’obstacle. Bien plus qu’un titre, le jeune professionnel au service de Julien Mérienne s’est enorgueilli d’un Groupe III et d’un premier Quinté grâce à Road Mix Tavel entraînée par Daniela Mélé.

Dimanche, derrière les élastiques, au moment du dépouillement, Dylan Salmon n’avait sûrement pas obtenu dans la précampagne le même temps de paroles que nombre d’autres candidats. Lui qui, à 21 ans, intégrait la colonne des jockeys pour la première fois de sa carrière dans un Groupe. A près de 40/1, le jeune jockey était donc l’oublié des instituts de sondages quand s’élançaient les dix-huit protagonistes du Prix du Président de la République. Auteuil, l’Elysée de l’obstacle, une pelouse mythique sur laquelle le Mayennais n’avait jamais réussi à s’imposer. Chaque chose a une fin. Chaque scrutin a sa surprise. « Dimanche matin, même si mes amis croyaient beaucoup en moi, je préférais ne pas trop y penser. J’étais persuadé sur l’ensemble de ses performances, notamment sa deuxième place dans le Montgoméry (Grp. III), qu’elle pouvait prétendre à un bon chèque. De là à gagner… Du reste, j’ai du mal à redescendre de mon nuage. Au fil des heures, je crois que je réalise un peu plus mon bonheur. C’est magique de tomber sur des chevaux comme ça. Elle restait sur deux chutes. Son entourage s’est posé beaucoup de questions. La jument a pris de la force cet hiver. Madame Mélé n’avait pas caché que sa protégée avait aussi évolué physiquement. C’est pourquoi ils ont décidé de la relancer. Bien leur en a pris », nous indiquait Dylan en milieu de semaine un brin opportuniste en suppléant Théo Chevillard. « Madame Mélé a fait appel à mes services à 72h de l’événement, la veille des partants. Mais ça suffit largement pour se mettre la pression », en rit-il, pas peu fier d’avoir balayé son premier rail-ditch and fence d’un revers de manche. « Quand on est bien dans sa course, on ne le sent pas venir. On s’aperçoit que c’est le prochain, on a deux secondes d’appréhension, et puis on s’approche sans vraiment réfléchir, on se concentre et on essaye d’assurer la foulée.  Elle l’a sauté à la perfection. C’est une demoiselle qui a gros de moyens et qui pouvait encore se négliger sur les petits obstacles, mais plus ils sont impressionnants plus elle prend ses précautions. Elle n’a couru que vingt-trois fois. Elle est toute neuve et possède de la marge d’autant plus qu’il s’agissait d’une rentrée. Elle va encore monter sur cette course et sûrement se diriger vers le Grand Steeple de Compiègne. Madame Mélé saura lui trouver le meilleur itinéraire », reprend le gamin de Château-Gontier qui avait néanmoins failli déclarer forfait la veille. « Quand Pharaon m’a envoyé au tapis la veille à Fontainebleau, je me suis fait galoper sur le bras. Je pouvais à peine le bouger et je me suis posé un tas de questions. Je n’étais guère optimiste quant au maintien de ma monte dans le « Président ». Le matin de la course quelques douleurs persistaient, mais je me sentais en capacité de courir. Quand on est sur la selle, c’est reparti et on oublie tout. J’en conviens, ce n’est pas un métier facile tous les jours ».

Le Lion d'Angers et Craon, hippodromes de jeunesse

Ni pour le jockey, ni pour son entourage, même si sa maman, la « première dame », n’est pas étrangère à cet exploit. « Avec ma mère, dans mon enfance, on allait souvent sur les hippodromes du Lion d’Angers et de Craon. J’ai voulu essayer de monter et ça m’a immédiatement plu. J’ai donc intégré la maison familiale hippique de Pouancé. Elle m’a depuis toujours suivi et vient m’encourager dès qu’elle le peut. Elle a quelques parts de chevaux. C’est une passionnée. C’est également un rêve pour elle de me voir gagner des courses comme celle-là.  Il n’y a rien de plus beau que de partager ces moments en famille », savoure Dylan, propriétaire pour un luxueux instant des balances d’Auteuil. La récompense, enfin, après avoir tout appris ou presque durant trois ans chez Etienne et Grégoire Leenders. Mais c’est Julien Mérienne qui en fera une révélation. « On a concrétisé un très beau meeting de Cagnes avec mon patron. Il me fait énormément confiance. J’en suis ravi. D’autres clients m’accordent vraiment leur confiance comme madame Mélé avec qui je travaille désormais régulièrement ou monsieur Nicolas Paysan qui m’a notamment beaucoup aidé l’année dernière. Des professionnels extérieurs me sollicitent aussi de plus en plus fréquemment. A moi d’être rigoureux et à leur écoute ». Quatre succès à Cagnes, deux victoires dans la foulée à Pau suivies d’un doublé à Angers, sans évoquer les deux trophées parisiens du mois d’avril, à Fontainebleau puis à Auteuil,… Dylan Salmon décolle. Prend de l’altitude et ira très haut. Bien plus haut que ce pays des rêves qu’il a atteint le 3 avril. « Mon objectif premier était de remporter une course à Auteuil. J’avais été battu une semaine plus tôt d’une courte encolure dans un Quinté avec Iban Roque pour l’entraînement de mon patron. Ce jour-là j’avais oscillé entre satisfaction et déception. Cela dit, je me suis bien rattrapé puisque j’ai à la fois remporté ma première victoire à Auteuil, mon premier Groupe et mon premier Quinté. C’est du trois en un ». Après Haut Folin, Le Garlaban, Imac Wood, Kadex et Road Mix Tavel la sixième lame commune, depuis le début de l’année, de Daniela Mélé et de Dylan Salmon paraît imminente. Attention, ce tandem déchire ! 

Fabrice Rougier


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