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Quand Délia rencontre Délia...
Publié le VENDREDI 08 OCTOBRE 2021


Dimanche dernier, à Laval, la rentrée de Délia du Pommereux fut le théâtre de belles émotions. La pensionnaire de Sylvain Roger retrouvait une autre Délia, assurément sa plus fidèle supportrice. Qu’importe le trajet pour relier Lyon à la Mayenne. L’amour d’un cheval n’a pas de frontière. Entre sincérité et passion, petite escapade provinciale avant de se revoir cet hiver à Vincennes.

Dimanche 3 octobre. La capitale rhodanienne dort encore. Délia est déjà en mouvement. Direction Lyon Part-Dieu. Un train pour Paris-Gare de Lyon. Un taxi pris sur le pouce. En route vers la Gare Montparnasse pour sauter à la seconde près dans son wagon et se mettre sur les rails d’un moment incomparable de partage. Un nouveau taxi. Ultime étape avant l’hippodrome de Laval. Les retrouvailles approchent. L’excitation redouble d’intensité. Délia est enfin mayennaise pour quelques heures. La petite Auxerroise devenue Lyonnaise à part entière s’approche à pas de velours vers les écuries. Discrète, mais d’une humeur décidée comme toujours, dans la joie de retrouver la Championne et son entourage. Sans que quiconque ne s’en aperçoive, son cœur bat la chamade comme à chacun de ces rendez-vous. Voilà ! Délia est arrivée au bout de son périple. Face à Délia du Pommereux. L’amour d’une vie. « Et là, je lui fais des compliments. Je lui dis qu’elle est belle, que je suis heureuse et fière de la retrouver que je suis bien sûr venue l’encourager. Mais elle le sait, ou plus exactement elle le ressent. On a appris à se connaître, à se reconnaître aussi. Elle a appris aussi que je viens toujours avec des petites carottes pour son après course. Pour rien au monde, je n’aurai pu manquer sa rentrée. Elle courait dans la dernière, je l’ai alors longuement câlinée. Tout en douceur. Précautionneusement aussi jusqu’à ce qu’elle pose sa tête sur mon épaule. Puis elle a fermé les yeux comme si le temps s’était uniquement arrêté pour nous deux. Nos soudains silences en disaient long. Adorable ! ».  

"C'était Noël, j'étais aux anges"

La complicité s’est naturellement réinstaurée. Une formidable et belle histoire, pour cette femme que rien ne prédestinait à ce genre de rencontre. « J’ai pour habitude de regarder chaque matin les partants du jour. Et puis, le 10 janvier 2016, j’aperçois Délia du Pommereux sur le programme. Une fille de Noune du Pommereux et de Niky en plus. Waouh ! Je n’en revenais pas. Du coup, j’ai pris un autre café. J’ai bien entendu suivi ses débuts avec attention. Visuellement, lors de cette toute première course elle m’a plu. Je n’ai depuis manqué aucune de ses apparitions. D’abord à la télé. Puis, j’ai fini par monter la voir en grandeur nature à Vincennes. Tout en restant en retrait. Pas un seul instant je n’ai osé me présenter aux équipes de Sylvain Roger et encore moins à monsieur Lolic, son propriétaire. Je me sentais un peu bête. Pour moi, approcher cette championne de plus près, était déjà énorme. Ce manège a duré environ deux ans et puis, un jour, j’ai vu Jean-Luc dans les écuries, le bras droit de Sylvain Roger. Il avait un petit moment de répit. Je me suis approchée et après un timide « Bonjour monsieur » je lui ai simplement demandé si Délia allait bien et s’il était possible de la voir. Tout en lui disant que je me prénommais Délia comme elle et que je la suivais depuis ses débuts. Il m’a regardé, souriant et étonné, avant de me répondre « Mais bien sûr ! Elle est là ! ». Spontanément il a ouvert le box de la jument et, en moins de temps qu’il faut pour le dire, je me suis retrouvée face à elle. A un mètre. Ce moment restera gravé en moi jusqu’à la fin de mes jours. Ça m’a coupé le souffle. Contrairement à d’habitude, c’était elle qui me regardait. J’étais sans voix pour une fois (rires) en totale admiration, je n’en revenais pas. Puis, tout s’est enchaîné le plus naturellement du monde. Sylvain Roger est arrivé. J’étais en train de faire des papouilles à Délia et ça l’a fait rire. Délia est une jument extrêmement calme et douce. Sans cela notre rapprochement n’aurait pas été possible. Je ne suis rien. Je suis juste une passionnée. J’adore les animaux. Je n’ai pas eu la chance d’être maman donc ils ont toujours pris une place centrale dans ma vie. Pour moi ils sont un peu comme des enfants. Je suis quelqu’un d’entière, ce qui n’est pas toujours un avantage, mais tout ce que je fais, je le vis pleinement, à fond. J’ai besoin de m’imprégner des choses que j’aime. Cependant, et en toute honnêteté, j’ai la place la plus confortable qui soit. Je ne suis ni propriétaire, ni entraîneur, ni même salariée, j’ai juste à admirer, faire des bisous, à voyager avec des friandises dans mon sac pour la gâter après sa course. Ce n’est que du bonheur. Un rêve éveillé. L’an passé, alors qu’elle effectuait à pareille époque sa course de rentrée à Laval, un employé de Sylvain Roger me l’avait faite marcher. Pour moi c’était Noël. J’étais aux anges. Je serai toujours très reconnaissante pour tout ce que son entourage a fait pour moi. D’entrée, ils m’ont réservé le meilleur accueil, sans même me connaître. J’ai découvert bien plus qu’une jument. Des professionnels très attachants qui me donnent des nouvelles, m’envoient des photos comme lors de ses escapades scandinaves. Monsieur Lolic est aussi quelqu’un pour qui j’éprouve un grand respect et beaucoup de sympathie. C’est un ensemble. J’apprécie leur discrétion. Je n’aime pas le clinquant, le criant ».

Un petit Guy Roux version féminine

Tantôt dans les tribunes pour soutenir l’Olympique lyonnais, tantôt dans le ciel (elle possède sa licence de pilote privé avion) pour s’évader et canaliser son énergie, cette responsable comptable de profession franchit sans relâche le mur du son. « Je ne suis jamais à l’arrêt. Un peu fatigante, surtout pour les autres (rires). Bref, une passionnée. Donc quelque part un peu égoïste. Ce n’est jamais facile à vivre. J’adore découvrir et apprendre dans tous les domaines. Je suis Bourguignonne, un petit Guy Roux version féminine. Il n’y a pas de demie mesure chez moi, pas de filtre ». Retour dans la cité des Gones. Il est 23 heures. Délia se pose enfin. En se repassant le film de sa journée. Et en se rassurant car le Meeting d’hiver approche. Quand Délia du Pommereux se produira à Vincennes, l’autre Délia ne sera forcément jamais loin. Pour ne manquer aucune bouchée des délices d’une simple existence.

Fabrice Rougier


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