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L'after Eight avec Victoriane Goetz
Publié le DIMANCHE 10 AVRIL 2022


Totalisant trois podiums dimanche dernier avec ses trois partants sur trois hippodromes différents, Victoriane Goetz a surtout survolé la première étape du Trophée Vert grâce à Eight. Rencontre avec la fille de Valéry, entraîneur depuis trois ans, qui perpétue la tradition familiale. 

Qui n’a jamais croisé un dénommé Goetz sur un hippodrome ? Peu de doigts se lèvent… Depuis « Péji », et cette voix qui a longtemps pailleté les courses dans le petit écran, le cheval est devenu le dénominateur commun de trois générations. Dimanche, à l’L’Isle-sur-la-Sorgue, à mille lieues de leur Normandie, Valéry Goetz était à la tête de Eight, le lauréat de la première étape du Trophée Vert 2022. Presque aussi fier et heureux qu’à l’époque des exploits de Lys Pettevinière. Ces kilomètres de bitume, il les a engloutis pour sa fille retenue par la deuxième place à Vire de Happy Chichevet. Jeune entraîneur responsable d’une écurie d’une dizaine de trotteurs depuis 2019, Victoriane Goetz a donc vécu le week-end dernier sa passion à tout bout de « champs ». Pour être complet, son conjoint Thomas Beauchêne ramenait également de son court voyage à Saint-Aubin-les-Elboeuf un accessit d’honneur avec I Touch The Sky. Un tir groupé qui lançait réellement la saison de la petite entreprise familiale. « Nous n’avons pas trop de chevaux de Vincennes dans nos boxes. Jusqu’au mois de mars c’est donc une période toujours compliquée. Nous sommes, chaque année, impatients de voir le printemps arriver et les pistes en herbe rouvrir », précise la professionnelle qui s’est provisoirement installée au sommet du Tour de France des trotteurs sur herbe. Il aurait été dommage de manquer pareil engagement sur une piste vauclusienne bichonnée par ses bénévoles. « Cette victoire m’a fait énormément plaisir. C’est la plus belle de ma carrière. Remporter une étape du Trophée Vert n’est pas anodin. Eight avait connu un petit passage à vide avant sa troisième place rassurante à Cagnes-sur-Mer. Au travail, il montrait un net retour en forme. Il était nickel. On s’est alors dit qu’il fallait tenter le coup. Nicolas Ensch a bien fini le travail en lui donnant la course en or. Il n’a pas eu besoin de baisser les œillères. Eight ne soufflait même pas après la course. Poulain, il avait multiplié les pépins de santé et avait dû être arrêté. Nous l’avions donc récupéré et il a fait depuis son petit bonhomme de chemin. Mais là, il vient de franchir un palier. Malheureusement, il dépasse le plafond des gains lors de la prochaine étape à Ecommoy. Il pourrait alors prendre la direction de Toulouse pour une belle course le 20 avril » indique la jeune femme qui garde néanmoins son Calvados au cœur et au corps.

La plage en guise de pistes

Son établissement situé à Merville-Franceville n’a rien d’un simple paysage. C’est un décor, un tableau avec le bleu maritime en perspective. « Je travaille où entraînait déjà mon papa. Outre nos représentants à l’entraînement, nous proposons une pension à une dizaine de chevaux qui bénéficient des bienfaits de la baignade et plus généralement de la mer. Chez nous, il n’y a pas de pistes. Ils sortent chaque jour sur la plage. On y va directement à cheval puisqu’elle jouxte notre propriété ce qui est un atout indéniable. J’ai la chance d’avoir ma sœur Coppelia pour m’aider chaque matin. Thomas me rejoint quant à lui dès que sa journée de boulot est finie chez Arnaud Maillard ». Tout est planifié, parfaitement millimétré, avec ce souci constant du mot « soins » qui revient perpétuellement sur ses lèvres. « La plupart de nos trotteurs effectuent en ce moment leurs rentrées. On les reprend gentiment pour préparer et réparer. Tous ont eu des problèmes locomoteurs. On ne peut pas les travailler trop dur. On construit avec eux, avec leur moral, avec leurs problèmes. Sans brûler les étapes », poursuit-elle en assistant néanmoins à quelques belles surprises ces dernières semaines. Et ce n’est qu’un début. « Il faut oublier les trois courses de rentrée de I Touch The Sky. Il a souffert des poumons. Il est désormais sur le bon chemin et, sans être un champion, il gagnera son avoine sur l’herbe. Comme lui, Happy Chichevet devrait bien faire au niveau « réclamer ». On ne peut rien reprocher à Hydra de Beaulac. Elle a été préservée cet hiver pour ne pas finir surclassée. Elle a repris le boulot et pourrait faire son retour dans un petit mois. En tout cas, on l’a fait naître et on l’adore. Hedoniste d’Em donne entière satisfaction au travail. Ele est passée à côté de son année 2021. Même si elle reste caractérielle elle a souvent joué de malchance. Si elle s’assagit, sa candidature sera intéressante en province. Après deux courses de rentrée et des soins elle est en tout cas à 100%. Elle n’a pas du tout les allures pour être attelée, mais pourrait s’épanouir au monté. Juvacat de Caponet effectuera ses grands débuts cet été. Il s’agit d’une vraie jument pour porter la selle, bien qualifiée. Enfin, Figolu Frazéen est une excellente recrue. On l’avait hébergé au printemps de l’année dernière avant qu’il redescende chez Nicolas Ensch pour le meeting de Cagnes. Malheureusement il a « rebougé ». Ses propriétaires nous ont demandé si l’on souhaitait le louer. On n’a pas hésité une seconde. Pour l’instant, on s’affaire à sa jambe et on le reverra, j’espère, en piste aux beaux jours. C’est peut-être notre tube de l’été ».

Fabrice Rougier


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