Actualités
 < Voir toutes les actualités

Jean-Christophe Sorel, le Kof-fort du Sud-est
Publié le VENDREDI 10 SEPTEMBRE 2021


Un dimanche incomparable à Salon pour Jean-Christophe ici avec son fils Hugo. (Photo Jean-Michel Tempier)

Après avoir rangé dans l’armoire sa casquette d’entraîneur en 2014, Jean-Christophe Sorel s’est pleinement réhabilité en devenant l’un des cash-drivers les plus sollicités du Quart Sud-est. Son coup de quatre réalisé dimanche à Salon-de-Provence témoigne de ses ambitions retrouvées. Kof est plus que jamais de retour. Et personne ne s’en plaindra !

Dimanche, à Salon-de-Provence, Jean-Christophe Sorel, « Kof » dans la plus stricte intimité, signait en qualité de driver son premier coup de quatre d’une carrière aussi épanouissante que mouvementée. Entre espoirs et moments plus sombres. Entre objectifs et désillusions. Le Varois sait renaître de ses cendres. Qu’importe la situation. Il s’appuie même souvent sur les braises pour réchauffer un avenir que beaucoup de ses supporters lui ont toujours vu flamboyant. « Il aura fallu attendre 25 ans pour vivre ce genre de sensations. Ça peut paraître long, ça peut paraître beaucoup de courses, mais on rentre quand même dans un cercle qui est assez fermé. Tout le monde ne l’a pas fait. C’est ce qui donne à la perf un côté sérieux et sympa ». Intérieurement, Jean-Christophe déguste encore le moment. Une jouissance intérieure dont les seuls extraits suffisent à renvoyer tout cet amour qu’on lui a adressé depuis ses débuts. « J’ai toujours été très soutenu. Par ma famille proche et d’abord ma femme et mes gosses qui ont toujours été là pour moi. Mais aussi par mon frère Junior, mes parents. Quand on prend un coup dur, c’est important la famille. Et ça fonctionnera toujours dans les deux sens. Ce métier est parfois si impitoyable que si l’on n’est pas bien encadré, protégé, on va rarement loin », reprend le pilote qui a déjà passé à 31 reprises le poteau en tête depuis le début de l’année. Un homme reboosté. L’opposition ne peut que constater les dégâts.

"Je dois tout à Stéphane Guelpa"

Quand Jean-Christophe Sorel est serein, ça fait très mal sur les pistes du quart Sud-est. Il enchaîne les titres comme au début d’une carrière où il accompagnait des trotteurs d’exception comme Ico Kiki, Hamster Doré, Hypérion et bien d’autres. Les années d’insouciance aussi. « Reparler de ces chevaux me ravit toujours autant vingt ans plus tard. Je dois tout à Stéphane Guelpa. Je dirai même 100% de ce que je vis aujourd’hui. C’est un excellent formateur. Il est hors normes. Il a été très atypique à mes débuts dans le sens où il ne s’est pas comporté comme beaucoup d’autres l’auraient fait. Il a été très coulant avec moi et je pense que j’avais besoin de ça. Si certains professionnels sont durs, abondent de reproches après une contre-performance leurs apprentis, lui savait donner de très bons conseils sans jamais accabler. Il m’a transmis une grande force alors que je manquais cruellement de confiance en moi. Il m’aurait enterré s’il avait fait l’inverse. Il sait comprendre les gens, s’adapter à la mentalité de chacun, et en l’occurrence la mienne ». L’hommage est à la hauteur des sentiments. Le petit a depuis bien grandi. S’essayant même, durant douze ans, au tumultueux métier d’entraîneur. Inondation de la propriété qu’il venait d’acheter, un après Pluto du Vivier délicat et soudainement tout s’arrête au milieu des années 2010. « Tous mes proches ont fini par me convaincre qu’il s’agissait d’une mauvaise expérience, que je devais m’en servir pour rebondir et non pas pour raccrocher les bottes. Réussir une telle année 2013 avec Pluto du Vivier qui remportait notamment deux Groupe III à Cagnes et cesser mon activité en 2014 pouvait pour certains apparaître un paradoxe. Mais on ne s’en sortait plus. Quelque part, ce fut un mal pour un bien. Je me suis régalé à entraîner, notamment « Pluto », ce cadeau du ciel, ce coup de cœur, cette chance inouïe qui aurait pu m’échapper et rejoindre une autre écurie, mais je pense qu’aujourd’hui je fais vraiment ce qui me plaît. Je suis un fataliste, quelqu’un de rarement affecté par ce qui arrive dans ma vie. Je demeure persuadé qu’à la sortie des mauvais jours surgira quelque chose de positif. Même quand on est au bout du rouleau. Même si c’est difficile à encaisser à l’instant T. Pour l’instant mon instinct ne m’a jamais trompé », confie-t-il encore sans oublier pour autant ceux qui au quotidien s’affirment pour lui permettre d’aligner les bâtons.

"Je défie quiconque dans ce métier de ne pas fonctionner au mental"

« Depuis le mois de mai, je travaille avec Yves Morin devenu mon agent. Il participe à mon actuelle réussite. Il m’aide beaucoup. Il est très investi, très impliqué. Il croit beaucoup en moi, c’est important. Je n’oublie pas cette joie de driver pour David Alexandre qui fait de trotteurs de seconde zone de vrais chevaux de course aptes à s’imposer. J’ai passé trois ans et demi chez lui. Il bosse beaucoup et surtout bien. Il est loin d’être fainéant et travaille avec sa tête. Il n’est pas exploité à sa juste valeur. Comme lui, Jérémy Cateline, même s’il débute, mérite à être connu. Ce sont de grands metteurs au point et je mets tout en œuvre pour leur rendre la confiance qu’ils m’accordent ». Driver, un métier à part entière, éprouvant. Ou les échecs s’enchaînent avant de vivre une apothéose. « Quand tout va bien tout se présentera bien, quand tout va mal c’est l’inverse. Je défie quiconque dans ce métier de ne pas fonctionner au mental. Il faut se forger un moral en acier trempé. Avec l’expérience on accepte plus facilement les périodes de vaches maigres, on relativise, on redouble de travail et la roue tourne. Dès lors je n’ai qu’un but, faire croître mon nombre de victoires d’une année sur l’autre ».

Fabrice Rougier


Mentions légales Politique de Confidentialité
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies permettant la personnalisation des contenus, le partage sur les réseaux sociaux, la mesure d'audience et le ciblage des publicités. Votre navigateur ainsi que des outils en ligne vous offrent la possibilité de paramétrer ces cookies.