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Bruno Beaucamp : Seuls les chevaux font le différence
Publié le VENDREDI 11 MARS 2022


En gravant son nom au palmarès du Challenge de Marolles-en-Brie, Bruno Beaucamp a frappé un grand coup cet hiver. A la meilleure des portes. Celle de Vincennes qui l’a promu meilleur apprenti du Meeting 2021/2022. A 22 ans, le Mayennais au service de Charles Dreux a franchi un nouveau cap alors qu’il n’est plus qu’à quelques encablures d’un passage chez les pros.

Dans cet environnement hippique où les apprentis et les amateurs sont trop souvent relégués en bout de rayon, tout en bas et au fond de l’étagère, son plus beau titre de noblesse est presque passé inaperçu. Et pourtant, sortir major de la promotion des apprentis à l’issue d’un long Meeting d’hiver de Paris-Vincennes n’est pas à la portée de tout le monde. A 22 ans, Bruno Beaucamp a enrichi son palmarès, au-delà de ses trente-huit victoires, du trophée du Challenge de Marolles-en-Brie, dans la catégorie des drivers. Première vraie récompense pour ce jeune homme du sérail qui démarre sa huitième année de licence. « Remporter ce challenge au sortir de l’hiver, c’est carrément génial. C’est le plus bel hippodrome de France, l’endroit où il faut être pour se faire voir et si possible se mettre en valeur. Chaque année, les meilleurs entraîneurs convergent vers Vincennes. Je n’émets qu’un seul regret, celui de n’avoir pu triompher pour mon patron, Charles Dreux, associé à Galant de Bruyère. On se rattrapera le prochain coup ! », précise encore amer Bruno après un exercice presque parfait. Car à Charles Dreux le jeune mayennais doit beaucoup. Voire plus encore… « Le 3 mars, notre collaboration est entrée dans sa septième année. Il existe entre nous une bonne complémentarité au quotidien. Nos caractères s’accordent et les résultats sont là. Charles m’a permis de progresser, de gagner des courses, ce qui favorise aujourd’hui les appels de l’extérieur. Il n’y a rien de plus important que d’avoir la confiance d’un entraîneur et par extension celle des professionnels qui font appel à vos services. On apprend ainsi plus vite, on mène de bons chevaux et la chance vous rejoint. Ainsi, les victoires appellent les victoires. Et comme on le sait tous, les entraîneurs préfèrent s’entourer de gars en réussite. Mais attention ! Il ne faut pas vivre uniquement de ses acquis. C’est en écoutant, en observant les autres qu’on en apprend chaque jour. Certainement pas en prenant le melon. Seuls les chevaux font la différence ».

"Se tester dans quelques années"

Rassurez-vous, Bruno a bien conservé les pieds sur terre. Sur terre oui, mais en terre mayennaise. Bien enraciné dans une ruralité qui l’a vu (beaucoup) grandir. « C’est la terre familiale, avec mes parents, mon frère, mes sœurs, mes amis, tout le monde. Et puis c’est une terre de cheval avec de beaux champs de courses. Tout ici joint l’utile à l’agréable. Ma famille est du métier et j’ai toujours désiré m’y inscrire. Avec mes parents, on ne partait pas en vacances, mais pour nous ce n’était pas grave car on savait, quoi qu’il arrive, qu’on irait aux courses le dimanche. C’était notre évasion, notre moment plaisir. L’été, avec le beau temps, les pelouses prises d’assaut pour pique-niquer, les tribunes pleines, je vivais chaque réunion comme une invitation à la rencontre de l’autre, à la convivialité. Ici, la population a toujours accompagné, vibré pour les courses ». Tout est dit ! Bruno pourrait presque postuler pour devenir ambassadeur de la Mayenne en Normandie ou à Grosbois. Mais de cette vie dans de luxueux bureaux bien rangés, il ne souhaite guère. Nos existences trouvent parfois leur éclat dans une douce simplicité. « Les trotteurs c’est toute ma vie. Celle que j’ai choisie. Qui rythme de longues journées sans laisser le temps à un quelconque loisir. Pour me couper du monde hippique, quand cela est possible, je peux compter sur les amis. J’aime trinquer avec eux autour d’un bon repas. Pour m’aérer l’esprit il n’y aura jamais rien de mieux », reprend l’apprenti à qui il manque douze réalisations pour passer professionnel. Un carrefour dangereux. Mais Bruno conservera coûte que coûte sa ligne de conduite. « Au début, mon avenir je le vois plutôt ou toujours chez Charles Dreux. Normalement, à ses côtés, j’aurai quelques opportunités de drive chez les pros, ce qui est déjà le cas du reste. Ensuite, pourquoi pas tenter une installation ? Dans quelques années.  Il est toujours intéressant de pouvoir se tester. De savoir si on en est capable ou pas. Voir son nom dans la colonne des entraîneurs et gagner une course à Vincennes c’est quand même beau ! En tout cas, j’en ai envie. Ça ne se construit pas du jour au lendemain mais je considère que c’est l’aboutissement d’un travail ». Pour l’heure, le dernier des « Beaucamp » savoure quelques jours de repos avant un retour programmé lundi aux aurores dans la cour de Saint Berthevin, patrie des « Fouteau » si chère à André Dreux. Une authentique signature mayennaise. Et là, comme on le dit dans la contrée lavalloise, y’a pas Fouteau !

Fabrice Rougier


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