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L’écurie Initial et ses lettres de noblesse
Publié le VENDREDI 12 JUIN 2020


Rhéa Silvia et Rhum Barbès, le souvenir inoubliable d’un jumelé gagnant pour l’écurie Initial à Compiègne.

Partis à huit, désormais à quarante, les copropriétaires de l’écurie Initial ont vu défiler, à très faible coût, quarante-six  gagnants depuis près de dix ans. Rhea Silvia, par qui tout a commencé ou presque, Adams, Django de Mongochy et aujourd’hui Fétiche Atout sont tour à tour devenus des vedettes. Derrière cette écurie, des passionnés rarement déçus des choix opérés par Rodolphe Hamon dont le but est de proposer des projets conviviaux clés en main. 

Neuf ans d’âge. Le cru a gardé tous ses arômes. Alors que les écuries de groupe s’égrainent les unes après les autres, l’Ecurie Initial ne connaît pas les maux. Cette bande de copains - allons-y cette petite famille – ne serait pour rien au monde sortie du champ. L’amitié n’a pas pris une ride. « On s’est retrouvé avec des potes un mercredi sur l’hippodrome de Dozulé. On a regardé une course à réclamer chacun de notre côté et à son issue on en a déduit qu’on avait repéré le même trotteur. On n’était pas là du tout pour ça. On a quand même discuté ensemble pendant dix minutes, puis on s’est dit « et si on mettait un bulletin ? ». On a appelé deux ou trois copains et on est partis à huit dans l’aventure. On en a acheté un deuxième dans la foulée au mois de septembre avec qui on a gagné aussitôt à Carpentras et, du coup, la demande extérieure est naturellement arrivée. Je me suis mis à la place de tous ces gens qui me demandaient des conseils en me projetant dix ans en arrière, à l’époque où je n’étais pas encore dans le circuit. Et il faut bien l’avouer, ce n’est pas facile d’y mettre un pied quand on ne connaît pas le milieu des courses. J’ai alors pensé à créer une écurie clé en main tout en donnant à ces futurs copropriétaires la possibilité d’avoir un cheval sans aucune contrainte et surtout en établissant à l’avance un montage financier, sans dépenses supplémentaires, sans surprises,…  à moi de me débrouiller pour ne pas dépasser le budget. Point barre » explique Rodolphe Hamon, responsable de l’écurie Initial.

De Surcouf Breizh à Fleur Vivancière

Partie à huit, l’écurie abrite aujourd’hui une quarantaine de personnes. Des passionnés qui n’auraient jamais osé prendre le moindre risque, seuls, de mettre une enveloppe dans une urne à l’issue d’un réclamer ou de s’aventurer aux ventes. Heureusement, Rodolphe et quelques camarades avertis veillent au grain. Pour l’intérêt général. Avec un flair qui n’est pas tombé des dernières pluies normandes. Car les résultats ont aussitôt dépassé les promesses, comme en 2013 quand l’écurie arrachait onze succès lors de ses déplacements. Une jument Rhea Silva, une jockey, Lolita Balayn, allaient du reste graver ces initiales en lettres capitales, comme le rappelle Rodolphe. « Surcouf Breizh a été notre premier achat en 2011. On a fini second à Pornichet et pris quelques allocations pour acquérir Sky is Blue un samedi à Chateau-Gontier. Le dimanche suivant, il gagnait pour l’entraînement de Gilles Touron à Carpentras. Puis arriva Rhéa Silvia. Peter Derycke, un ami entraîneur qui a arrêté depuis, m’a appelé très tôt un matin pour me parler d’une jument à louer pour les amateurs. Il savait que j’avais ma licence. Prends-la elle est prête, ne perds pas de temps, m’avait-il suggéré. Le lendemain on récupérait la jument avant de la placer chez un entraîneur qui avait dans sa cour une petite jeune qui n’avait jamais gagné une course, avec peu de métier et qui s’appelle Lolita Balayn. La première fois qu’elle est montée dessus, la jument lui a pris la main sur la piste plein trot. Du coup on l’a orientée au monté. Puis tout s’est enchaîné, ce couple inédit en a gagné cinq en à peine quatre mois. Dès qu’on changeait de jockey, elle ne voulait plus s’employer. Elle n’allait qu’avec elle. Sans Rhéa ni Lolita, on n’aurait jamais pu investir comme on l’a fait. L’histoire se serait je pense arrêtée là ». Et Django de Mongochy, du sympathique élevage de la famille Drouilly, n’aurait jamais pu inviter cette équipe à un rêve soudain en devançant à Vincennes au printemps  2017 Davidson du Pont et Drôle de Jet avant de connaître de récurrents problèmes de santé. Adams et Calie de Pommeraye lui avaient il est vrai déjà montré la direction du temple du trot les années précédentes. Mais aujourd’hui, c’est bien Fétiche Atout qui soulève cette association de bienfaiteurs.

Fétiche Atout en souvenir d'Elfe

Là encore le fruit d’une histoire peu banale. « Nous avions acheté Elfe Atout pour un monsieur qui n’avait jamais eu de chevaux auparavant. Il lui avait gagné quatre courses avant de se le faire subtiliser à réclamer. Rongé par les remords, il a rassemblé six ou sept copains pour reconduire l’expérience. Ils m’ont donné un budget limité pour trouver un trotteur prêt à courir. L’an passé, aux ventes de Deauville, j’aperçois le frère de « Elfe ». J’appelle  spontanément l’intéressé, Il m’a dit « banco ». Il est ainsi devenu copropriétaire de Fétiche Atout le mardi. Le dimanche suivant on gagnait à Saint-Aubin les Elbeuf, trois semaines après à Laval, puis enfin à Vincennes. C’est une grosse part de bol. Il faut profiter de ces moments magiques ». Avec Ginko, arrivé la veille du confinement et Fleur Vivancière, réclamée lundi à Langon, Rodolphe espère viser tout aussi juste. Pour le seul plaisir de ses propriétaires afin que les initiales demeurent lettrines.

Fabrice Rougier


 


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