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Antonin André, Graignes de champion
Publié le VENDREDI 16 AVRIL 2021


Tout droit sorti de l’Afasec de Graignes, Antonin André est l’une des étoiles montantes du trot. A 18 ans, désormais à mi-temps chez Jean-Philippe Borodajko, le jeune homme totalise dix-huit succès et s’appuie sur les bons conseils de Rodolphe Lagadeuc et de Matthieu Abrivard pour venir chatouiller les professionnels à son tour.

Samedi 10 avril. Nous sommes aux alentours de 14h40. Côté balances, Antonin André déguste l’instant. Poser face au photographe est certes devenu pour le jeune normand une habitude. Mais croiser l’objectif de celui de Vincennes n’appartenait jusqu’alors qu’aux « grands » de la discipline. Les temps ont changé. Le minot s’est affûté. Comme son partenaire Famous Port du reste. Ensemble, après deux victoires et une seconde place en trois associations toutes les barrières se lèvent, l’horizon s’éclaircit. Le rêve a trouvé sa plus belle introduction. « Gagner à Vincennes, forcément, on l’attend. C’est un peu comme une première victoire. Ça marque. C’est un soulagement. En passant le poteau, on se dit que c’est fait, qu’on la tient. Je tournais depuis si longtemps autour. C’était une belle course pour lads-jockeys avec de belles allocations. Et puis la remporter pour Cédric Mégissier qui m’accorde sa confiance depuis quelques temps amplifie mon bonheur », explique Antonin, 18 ans, 18 victoires au compteur depuis ses premières gammes à l’Afasec de Graignes.

"Cette vie me réjouit"

« En parallèle de l’école, j’ai débuté mon apprentissage chez monsieur Lagadeuc que l’on connait bien pour être l’un de nos voisins. Ça avait un côté sympa. J’y suis resté quatre ans avant que des envies d’ailleurs m’envahissent. J’ai eu l’opportunité de faire tout l’hiver à Grosbois chez Matthieu Abrivard. Depuis le 1er mars je me suis mis à mi-temps chez monsieur Borodajko pour consacrer un peu de temps à mon père, mais avec les courses l’après-midi le timing est serré, ce n’est pas toujours évident. Quoi qu’il arrive, il faut à un moment donné rattraper ses absences à l’écurie. Mais cette vie faite d’entraînement le matin et de compétition l’après-midi me réjouit. J’aimerai que ça dure très longtemps » poursuit le fils de l’entraîneur Jean-Paul André baigné dans le jus du monde hippique depuis ses premiers balbutiements. « A vrai dire, je ne me suis jamais posé trop de questions sur mon avenir. Je me suis toujours dit que je ferai comme papa. J’ai connu cette chance dans mon enfance d’assister à de nombreuses courses qu’il avait gagnées. Quand le matin on se lève et que nos yeux se fixent sur des photos du Prix d’Amérique, des championnats du Monde, accrochées au mur, on ne souhaite qu’une chose, celle d’y participer un jour.  Il n’y a rien de plus motivant ». Aujourd’hui, l’escalier qui mène vers les grands classiques se dresse devant lui. Les premières marches de l’année 2021 donnent de l’élan, de la force et un soupçon de zénitude. Antonin est dans tous les bons coups.

Famous Port sans oublier El Fuego de Bez

« Famous Port me procure de belles sensations. J’ai eu la chance de me trouver au bon endroit au bon moment. Mathieu Abrivard avait l’habitude de le monter, puis est venue une course pour apprentis à son programme. Comme je travaillais à l’écurie, Matthieu m’a rapproché de Cédric Mégissier en lui signifiant que j’étais disponible. Le cheval a fait le reste. Dans ces catégories-là, je le crois encore un peu au-dessus de ses adversaires. Mais si la réussite est au bout, c’est avant tout parce que Famous Port a été superbement présenté en vue de ces engagements. Ce dernier succès à Paris intervient dans une période plutôt favorable. Un mois plus tôt, j’avais remporté ma première course pour papa, sous les couleurs familiales, à La Capelle avec El Fuego de Bez. Là encore ce fut une belle histoire. J’avais certes déjà gagné avec le cheval, mais il était chez Rodolphe Lagadeuc en attendant que mon père récupère sa licence après plusieurs années d’absence en raison d’un très grave accident. « El Fuego » est la propriété de son filleul. Il voulait le mettre au champ comme compagnon de balade pour sa fille. Papa lui a proposé d’attendre un peu, de le ressayer le matin, et il s’est déclenché. Alors quand en si peu de temps vous gagnez pour celui qui vous a donné le goût de ce métier et le lendemain ou presque à Vincennes, on ne peut rien demander de plus si ce n’est que ça continue. Je fais désormais d’un titre à l’attelé l’une de mes priorités. Je n’ai guère eu l’occasion de courir dans cette spécialité. Dès mon arrivée chez Rodolphe Lagadeuc, mon poids et ma taille m’ont logiquement propulsé sur la selle. Il y avait déjà à l’écurie un apprenti pour se coller au sulky. Pareil chez Matthieu qui peut compter sur son frère. Je n’ai donc jamais trop eu l’occasion de faire mes armes. Mon nouveau départ chez Jean-Philippe Borodajko devrait remédier à cela. Mais chaque chose en son temps. Je me nourris déjà des bons moments vécus ces dernières semaines et de cette joie d’être sollicité pour monter de bons associés. Plus on monte, plus l’on s’amende. A force de courses, l’instinct finit par prendre le dessus. Les décisions sont plus rapides dans un parcours, presque machinales. Cependant, il me reste bien des secteurs où je dois encore progresser. Seul du travail - et encore du travail - mène à la perfection ». La route est encore longue. Très longue. Mais sa conduite est pour l’heure irréprochable. La voie est libre. Fonce Antonin !

Fabrice Rougier
 


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