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Axel Lepage dans la douceur de l’hiver
Publié le VENDREDI 17 DECEMBRE 2021


Serge Foucher a révélé une nouvelle pépite. Lundi, Axel Lepage a signé à 18 ans, en selle sur Halite, le premier succès de sa carrière sur les obstacles cagnois. Rencontre avec un Breton, Mayennais d’adoption depuis près d’un an, qui envisage depuis son plus jeune âge, sans pour autant être du milieu des courses, de devenir un abonné de l’hippodrome d’Auteuil.

Lundi à Cagnes-sur-Mer, Axel Lepage remportait la première victoire de sa carrière sur Halite, un représentant de Serge Foucher. Un mois seulement après ses débuts en compétition. Un événement qui marque une vie. Qui forge un champion à l’aube d’une carrière. Qui récompense bien souvent de longs mois d’apprentissage, de travaux répétitifs à l’écurie ou sur les pistes au petit matin. Un jour totalement différent, même si ce Breton de 18 ans aurait préféré qu’il se termine autrement pour déguster le nectar de l’hippisme. « J’ai appris beaucoup de choses en compagnie de Halite. Je l’ai dressé sur les obstacles. Il a fallu qu’on apprenne à se connaître car à la base ce n’était pas un cheval si facile. Cette première victoire nous récompensait quelque part l’un et l’autre. Malheureusement, le fait qu’il soit réclamé à l’issue de la course m’a fait un pincement au cœur. Il s’était imposé ce jour-là avec beaucoup de classe », rappelait Axel rencontré mercredi après ses quatre traditionnels lots du matin sous le soleil azuréen. « Vu le temps qu’on a ici sur la Riviera, je n’aurai pas connu l’hiver. Participer au Meeting d’obstacle est pour moi une réelle opportunité. Je n’en tirerai que du bénéfice. Je m’y sens à l’aise et je tiens à remercier Serge Foucher qui avant d’être un patron est un super entraîneur. Un formateur également reconnu. L’hiver sur la Riviera c’est tout pour lui. Un passage incontournable où il affiche une belle réussite. J’ai aussi la chance de travailler en compagnie d’Adrien Mérienne qui monte deux lots pour nous et m’apporte un maximum de conseils. J’en apprends tous les jours », poursuit le jeune-jockey dont les débuts n’ont pourtant pas toujours été si simples. « J’ai en effet un peu galéré avant de pouvoir monter en course. Chez Ludovic Gadbin, mon premier employeur, j’aurai dû faire mes armes dans des courses-école mais avec le covid tout a été remis en question. Puis j’ai intégré l’écurie de Yannick Fertillet durant quatre mois avant son départ à la retraite. Plutôt que de me laisser dans l’embarras, il m’a conseillé de rejoindre son ami Serge Foucher. Et c’est ainsi que je suis arrivé il y a un peu moins d’un an à Senonnes. A quelque chose près, la Mayenne, au niveau climat, c’est un peu la Bretagne ».

Jonathan Plouganou pour idole

En dernière année de Bac Pro au CFA de Laval, Axel a presque déjà touché au but. Les rêves sont, parait-il, faits pour être vécus. Encore faut-il s’en donner les moyens… Le genre de challenge qui n’a jamais fait peur au Morbihannais. « J’ai toujours voulu devenir jockey. Auteuil a très vite été pour moi un paradis à atteindre. Un jour, sur l’hippodrome de Ploërmel, alors que je devais avoir 10 ou 11 ans, il y avait des courses de poneys. J’ai dit à papa c’est ça que je veux faire l’année prochaine. Et c’est parti de là. J’allais pouvoir enfin découvrir les sensations de mes idoles, notamment de Jonathan Plouganou pour qui j’ai toujours eu beaucoup d’admiration. Mon père a été derrière moi à me pousser, à m’encourager. Sans être d’une famille du milieu des courses, papa est aux premières loges pour travailler mon mental. Quant à ma mère, c’est ma meilleure supportrice sans rien y connaître. Après ma victoire, mon père m’a téléphoné pour me dire qu’il y avait de gros travaux à prévoir à la maison. A force de sauter au plafond ta mère a tout cassé », en rit-il encore en acteur majeur d’un enchantement familial. En conservant la tête froide. Tout va si vite pour un jockey d’obstacle. Ne dit-on pas du reste qu’une chute appelle un gagnant ? Axel, maître dans l’originalité, a fait tout le contraire. Après la joie des balances avec Halite, il a aussi connu la peine d’être « balancé » quelques heures plus tard dans la ligne du bord de mer par Labelle Kaillila. « On redescend vite de son petit nuage dans cette discipline. C’est pourquoi il faut vivre au jour le jour. On ne sait pas de quoi demain sera fait ». Avec la Riviera pour toile de fond, Axel Lepage apprécie chaque instant à sa juste mesure. Comme il a pleinement savouré chaque étape de son parcours. « Partout où j’ai pu passer, que ce soit chez Ludovic Gadbin, Yannick Fertillet ou Serge Foucher, j’ai vécu avec mes collègues d’écuries des moments magiques. Se sentir bien dans son environnement professionnel est essentiel pour progresser. J’aime profiter de ces petites parenthèses de la vie entre copains, me faire un petit resto avec eux de temps en temps. J’essaie de cultiver une bonne ambiance autour de moi, je ne suis pas un homme de conflits. Si j’ai pu apprécier ma première victoire lundi, je dois beaucoup à chacun mais également au propriétaire de Halite, monsieur Cotteverte. J’ai eu une grosse pensée pour lui au moment de la réclamation de son cheval. Mais c’est le jeu ! Il avait suggéré à mon patron de faire confiance aux apprentis afin qu’ils puissent progresser. Tous les propriétaires n’ont pas ce discours. Je ne le remercierai jamais assez ».  

Fabrice Rougier


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