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Véronique Deiss, coeur de Rockeur
Publié le VENDREDI 18 JUIN 2021


Véronique et Highest Rockeur pourraient retrouver ParisLongchamp le 1er juillet. (photo Le turf vu d’un autre Oeil)

Highest Rockeur ne cesse depuis six mois de récompenser le travail de Véronique Deiss. Désormais installée dans le Var, cette titulaire de longue date d’un permis d’entraîner n’aurait jamais pensé qu’un de ses « bébés » puisse la propulser au niveau des Quintés. Tout vient à point à qui sait écouter et attendre.

« C’est bien le meilleur que j’ai eu dans mes boxes, le seul avec qui je suis arrivé au niveau des Quintés ». L’histoire d’un amour. De bientôt deux ans de proximité, d’attention, de soins. Highest Rockeur et Véronique Deiss sont simplement devenus inséparables. Des inconditionnels des balances. Comme dimanche dernier, encore, dans le Prix Major Fridolin où il concluait quatrième. Trois succès, trois accessits et neuf allocations au total sur les six derniers mois. Une valeur handicap qui prend dix points pour grimper à trente-cinq et un entraîneur, ou plutôt permis d’entrainer depuis l’âge de 18 ans, qui récolte enfin les fruits de la patience. « Nicolas Caullery, un grand ami avec qui je collabore depuis de longues années, me l’a proposé en location il y a environ 2 ans. Il souffrait d’une tendinite et ses propriétaires, craignant le retour sur investissement, voulaient s’en séparer. Je connaissais ses qualités. Comme j’ai une méthode plus rapide que les feux traditionnels, je n’ai pas hésité bien longtemps. Dès son arrivée, je l’ai castré et j’ai soigné ses jambes avant de reprendre doucement le travail pour que tous nos efforts ne soient pas vains. Sa rentrée à Saint-Cloud, après quatorze mois d’arrêt, m’avait déjà surprise. Depuis, Highest s’est transformé. Chaque épisode l’a endurci. Il lui a d’abord fallu s’adapter à sa nouvelle écurie, puis à son nouvel environnement quand je décidais il y a un an de quitter la Normandie pour le Sud de la France. Cela a radicalement modifié son quotidien. Désormais, il vit 24h/24 dehors. Il n’a pas de box. Du reste, il ne le supporte plus. Quand on leur donne la possibilité de vivre en liberté, ils ont toujours un peu de mal ensuite à avoir un toit au-dessus de la tête. Non, vraiment, venir dans le Sud a été bénéfique pour tout le monde. Je n’ai jamais connu mes deux représentants dans un tel état de forme », constate Véronique, kinésiologue animalier de profession.

"Mieux vaut rester petit et faire du bon boulot"

Cheval de passion depuis sa jeunesse dans les clubs hippiques. « Bizarrement, alors que je venais en vacances à Hyères, c’est par le biais des trotteurs que j’ai pu intégrer le monde des courses hippiques. Lors d’une réunion mixte dur l’hippodrome de la plage, le papa de Gérald Mossé m’a demandé si je pouvais lui donner un coup de main pour débarquer et m’occuper des chevaux. Ce fut le point de départ. J’ai immédiatement été séduite. Par la façon de monter, par les soins prodigués, par la compétition aussi. J’ai pris mes couleurs, ma licence de cavalière et dans la foulée mon permis d’entraîner. J’ai même longuement hésité de devenir entraîneur public. Mais mon passé m’a vite remis les pieds sur terre. J’ai été femme d’entraîneur. Nous avons eu une trentaine de chevaux à l’écurie. Je connais donc parfaitement le job. Au final, c’est beaucoup de soucis pour peu de reconnaissance de la part des propriétaires. C’est un monde très dur, féroce. Je crois que ça m’a bien servi de leçon. Mieux vaut rester petit et faire du bon boulot. Je n’aime pas le travail en usine. Chaque cas mérite une attention particulière. Je fonctionne donc à la carte. Quand je pose un pied par terre le matin, je ne sais pas quel boulot je vais demander à mon cheval. C’est lui qui me dit dans quel état il se sent. S’il exprime de l’envie, on travaille, sinon on remet ça au lendemain. Quand vous avez trente ou cinquante chevaux, et autant de propriétaires derrière, vous ne pouvez pas vous permettre ce luxe », poursuit cette Marseillaise d’origine de retour aux sources. « Mon pays me manquait beaucoup. Il était également important pour moi de me rapprocher de mes parents. J’ai donc saisi l’opportunité de vendre ma maison et d’aller poser mes valises là où je le souhaitais. En termes d’infrastructures, ce n’est pas idéal pour mes deux partenaires. Mais j’ai trouvé de bonnes alternatives qui semblent leur convenir. Quand je n’ai pas le temps de prendre le camion, je dispose d’une petite carrière où ils peuvent s’exprimer, sinon ils s’entraînent sur une piste privée pour les trotteurs ou à Calas pour les galops plus poussés ».

"On se parle et on se comprend"

Rien n’est trop bon pour ses deux bébés comme elle les appelle. Câlinés, choyés, elle offre à Highest Rockeur et Desert Heights le plus précieux de son temps. « Pour gagner sa vie aux courses, il ne faut pas forcément être sentimentale, mais c’est dans ma nature. Ils me le rendent tellement. Quand j’ai reçu Highest Rockeur, il était limite méchant, il en imposait. Aujourd’hui, il a encore son petit caractère, mais c’est un amour. Je ne peux presque pas m’en séparer. Je vis avec eux. La première chose que je fais en me levant, c’est d’aller leur dire bonjour et leur donner à manger. Ensuite, nos journées sont bien remplies. De leur prise en charge jusqu’à leurs victoires je m’occupe de tout, des galops du matin, des soins, y compris de les emmener sur les champs de courses. Je ne veux personne. Je les accompagne partout. Jusqu’au bout. J’essaye de les améliorer en étant à leur écoute. Quand ils ont mal quelque part je fais venir l’ostéopathe, la physiothérapeute, je les soigne en kinésio. On se parle et on se comprend ». Highest Rockeur lui susurrera-t-il à l’oreille la date de sa première victoire de Quinté ? « A ce poids, en bas de tableau de première épreuve, en bon terrain ou sur PSF, ce serait l’engagement idéal. Avec un meilleur numéro dans les boîtes que dimanche aussi. Sa régularité dans les gros handicaps est déjà incroyable. Depuis que j’exerce, sans avoir les moyens d’acheter de bons chevaux, j’ai toujours fait de la récup’. A quelques exceptions près, ils ont tous au moins gagné une course ou deux. Même si ce sont de toutes petites victoires de bleds, j’en tire beaucoup de satisfaction. Quelque part un peu de fierté ».
 

Fabrice Rougier
 


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