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A Royan, David Gallon déménage sans changer d’adresse
Publié le VENDREDI 19 JUIN 2020


Gunflight célébrait à Dieppe, il y a huit jours, l’arrivée de David Gallon chez Guillaume Macaire.

Après un septennat  chez François Nicolle, David Gallon a traversé la forêt royannaise pour s’imposer un nouveau challenge au cœur de l’écurie de Guillaume Macaire. A bientôt 30 ans, tout en restant au sommet de la pyramide de l’obstacle, le jockey souhaite découvrir une autre méthode de travail et investir davantage les balances. Echange avec un Royannais ambitieux qui a rapidement trouvé ses repères chez le voisin.   

François Nicolle et Guillaume Macaire se disputent chaque année, depuis déjà six exercices, le titre du meilleur mentor français sur les obstacles.  Un combat sans merci avec un profond respect mutuel. Une rivalité purement sportive entre voisins de l’agglomération royannaise. « Seule une forêt les sépare », rappelle David Gallon.  A bientôt 30 ans, le jockey connaît parfaitement les lieux. Si bien qu’après un presque septennat chez l’actuel leader de la discipline, David a voulu sortir du bois, sauter la barrière, franchir le Rubicon pour rejoindre l’écurie concurrente. Abandonner L’Autonomie et Bipolaire pour Sottsass ou encore Tawkeel . Face au professionnel un dilemme cornélien . Un choix pesé, puis emballé. «Il fallait opérer un choix pour mon avenir. Du coup j’avais envie d’ailleurs pour tenter de toujours plus progresser. Je suis dans la fleur de l’âge. C’était le bon moment. Après six ans et demi passés chez monsieur Nicolle, j’étais tombé dans une sorte de  routine. Je connaissais tout par cœur au niveau du travail. C’était devenu redondant. Il me fallait  du changement, j’avais envie  de nouveaux challenges, qu’on me donne aussi davantage ma chance. Au-delà des lots du matin, montrer qu’on est là et bien là sur les hippodromes, ça fouette le moral. On s’est néanmoins quitté en très bons termes avec mon patron. Quand j’ai fait mon premier gagnant à Dieppe pour l’entraînement de monsieur Macaire, il a du reste été l’un des premiers à m’envoyer un message de félicitations », souligne David qui reconnaît lui devoir beaucoup en se passant et repassant les merveilleux moments partagés avec C’est le Bouquet, le représentant du Haras de Saint-Voir, lauréat du Prix Montgomery (Grp. III) à l’automne dernier.

C'est le Bouquet, Porto Pollo et les autres

« C’était tellement magique, tellement beau. Gagner un Groupe III à Auteuil après avoir triomphé dans tous les grands prix de province, c’était inimaginable. Le Prix Aguado (Grp. III) avec Porto Pollo n’était pas mal non plus » déguste-t-il encore affamé par le fumet d’un premier Groupe I. « C’était passé si près avec Dalia Grandchamp. Une courte tête », peste-t-il encore, battu du minimum dans le « Ferdinand-Dufaure » par son compagnon d’écurie Srelighonn. Ne serait-ce pas reculer pour mieux sauter ? Et si l’expression prenait dans ce contexte tout son sens ? Fraîchement arrivé chez Guillaume Macaire, Gunflight a en tout cas rappelé à Dieppe le talent de ce Nantais d’origine. Première monte, premier gagnant sous la casaque Papot. De quoi simplifier l’adaptation même si ce n’est pas forcément ce qui préoccupe le pilote. « J’ai été très bien accueilli dans ma nouvelle écurie. Tout le monde a vraiment été sympa. A la base, je connaissais déjà tous mes nouveaux collègues.  Ici, on se croise forcément tous les jours. On évolue dans le même monde, seules les méthodes de travail varient. Et les chevaux (rires). J’ai eu l’honneur et la chance de sauter Al Cuerto, deuxième du « Congress », un petit cheval sympa du reste, de monter Fandango, j’ai déjà travaillé de bons éléments comme la petite jument Want of a Nail, vainqueur elle aussi de Groupe II. Ça fait du bien. J’espère avoir l’opportunité de monter quelques bons chevaux plus régulièrement en compétition. Retrouver le Top 10 est un objectif, même si mon ambition première reste de progresser » poursuit David qui n’a même pas connu cette joie de faire ses cartons en vue d’un déménagement.

"Les chevaux et l’adrénaline nous rattrapent toujours"

« Je n’ai jamais réellement eu envie de déserter la côte Atlantique pour aller travailler à Maisons-Laffitte. La vie parisienne ce n’est pas ma tasse de thé. Avouez qu’on est quand même beaucoup mieux en Charente-Maritime avec la plage à proximité. C’est une région qu’on n’a pas envie de quitter ». Comme ce métier exigeant qui demande pourtant énormément de sacrifices pour ce jeune papa. « Quand je suis arrivé à l’Afasec, je ne connaissais personne. Ma famille n’était pas du métier. J’ai souvent été seul, j’ai même failli tout arrêter à la sortie de mon apprentissage, quand j’étais chez monsieur Fertillet, pour intégrer l’armée. Mais les chevaux et l’adrénaline nous rattrapent toujours. Même après des accidents assez graves, après des fractures, on a toujours cette envie de remonter et de revenir plus fort.  Il faut être un peu cinglé, aimer se faire mal. On est conscient du danger, mais on y retourne  quand même. Avec du recul j’ai bien fait de persister ». Plus c’est ténébreux, plus ils adorent. Le Grand Steeple-chase de Paris n’est pas devenu une course mythique via un simple effet de mode. Guillaume Macaire l’a du reste déjà remporté à cinq reprises. En tout cas, si David peut lui rendre service afin d’égaler le record détenu par Bernard Sécly (six succès), il ne se dérobera sûrement pas. 

Fabrice Rougier


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