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Maxime Grasset la relève du Sud-Ouest
Publié le VENDREDI 19 NOVEMBRE 2021


Comme ici à Toulouse pour Jonathan Lagenèbre, Maxime Grasset a enchaîné les succès cette année.

Fraîchement installé à Montaut, à proximité de l’hippodrome de Villeréal dans le Lot-et-Garonne, Maxime Grasset a su au bout de trois années s’imposer dans les pelotons professionnels du Sud-Ouest. Quarante succès à la drive cette année, quinze pour son seul entraînement, celui qui avait fait ses débuts chez les amateurs est devenu un homme sur qui les locaux s’appuient de plus en plus régulièrement. Bernard peut savourer sa retraite. Le fiston est lancé à grande vitesse.

Dix heures, mercredi matin. Un nouveau lot de trotteurs s’apprête à rejoindre la piste. A quelques minutes de l’hippodrome de Villeréal, nous voici à la nouvelle adresse de Maxime Grasset. Dans un établissement flambant neuf. Celui qui avait timidement rejoint le rang des amateurs il y a une dizaine d’années avant de devenir l’une des plus prometteuses cravaches de sa région répète ses gammes. Pour progresser, il faut s’en donner les moyens. Pour bénéficier d’une longueur sur la concurrence, il faut aussi anticiper, s’organiser. Tout cela semble si enfantin pour Maxime qui à l’aube de sa carrière d’entraîneur s’est trouvé les outils pour camper durablement dans les vingt-deux mètres des plus grands de la profession. « Quand on est fraîchement installé, depuis quelques semaines seulement, et que les travaux sont quasiment achevés, c’est un immense soulagement. On a désormais tout sur place pour bien travailler. Je dispose d’une piste de 900 mètres, d’une cour fermée de douze boxes avec de grandes portes pour tout pouvoir curer mécaniquement et de douze cabanes en extérieur équipées de râteliers intégrés afin d’enfiler le foin directement avec des tracteurs. J’aurai pu lancer ma carrière dans les mêmes infrastructures que mon père (Bernard Grasset, entraîneur aujourd’hui à la retraite ndlr), mais c’était trop petit. Je souhaitais vraiment un établissement qui me corresponde où tout est réfléchi pour gagner du temps. C’est tellement compliqué de nos jours de trouver des salariés. Mieux vaut alors s’épargner des nombreuses charges quotidiennes qui pèsent sur une écurie. Bien entouré, je ne ressens pas cette pression d’être passé à mon compte. J’ai un super salarié qui bosse comme s’il était chez lui, mon père aussi est à mes côtés, toujours là pour me donner un coup de main. C’est plus facile de partir en course l’après-midi quand on sait que le travail sera bien fait à la maison. Malgré tout, si l’on prend quatre bulles le dimanche, les lundis matins sont moins joyeux. Mais une fois arrivés dans la cour, on ne pense plus à hier, mais à demain. Quand on a fait des investissements pareils, on n’a plus le droit de reculer, il faut aller de l’avant. On a choisi ce métier par passion. On n’a pas le droit à l’erreur », prévient Maxime, motivé, impatient de grandir à son tour même si une bonne partie du chemin a été parcourue en trois ans.

"C'est motivant d'aller titiller les anciens"

« Quand je suis passé professionnel, j’ai naturellement gagné en sagesse. Quand on vieillit un peu, on finit par se calmer. J’étais, il faut le reconnaître, un peu foufou. Je pense, notamment en course, que ça fait la différence. Je n’ai pas trop fait d’erreurs dans l’ensemble cette année et je suis très satisfait d’avoir atteint cette barre des quarante succès que je m’étais fixée ».  Sans agent s’il vous plaît. Mais avec l’appui de diverses pointures locales qui n’hésitent pas une seconde à faire appel à ses services. « Il faut remercier tous ces entraîneurs qui me font confiance comme Mickaël Ruault, Michel Hanquier, Pierrick Le Moel, Alain Charlot, Yves Vidal, Jonathan Lagenèbre,…  Plus on drive, plus on est performant. C’est aussi simple que cela. Passer de vingt-quatre victoires en 2020 à quarante pour la saison en cours, c’est top. L’année prochaine je viserai les cinquante. J’essaie de gagner ma place dans les pelotons. J’y parviens petit à petit. Dans le Sud-Ouest, quand on y regarde de plus près, les professionnels sont tous très expérimentés. Au niveau de la relève, on n’est pas cinquante. Alors c’est encore plus motivant d’aller titiller les anciens comme on dit (rires) ». A la direction d’une écurie de vingt-cinq trotteurs, le gamin du Lot-et-Garonne – et fier de l’être – tente de bâtir une armée fondée sur la jeunesse. « On essaie chaque année avec deux de mes clients d’acheter des jeunes. Cette année j’ai quand même mis 100 000€ dans des poulains en privilégiant les meilleures origines possibles. J’espère que ce pari sur l’avenir va payer.  Un ou deux « J » débuteront du reste cet hiver. Dans notre fédération, c’est une saison plus creuse comparée à l’été où l’on enchaîne les réunions. On en profite pour arrêter une partie de l’effectif. Foxy Jet par contre recouvre son meilleur niveau. Fidji Clemaxelle est également en forme ascendante après une période de repos. Hastrail Dairpet est taillé sur mesure pour Marseille-Vivaux, un hippodrome corde à gauche dont le profil me plaît particulièrement. J’en prépare toujours deux ou trois pour l’hiver que je laisse dans les Bouches-du-Rhône chez Eric Ohanessian. Je n’ai vraiment pas à me plaindre. Même si mes débuts en tant qu’entraîneur ne sont pas monstrueux, ils demeurent corrects en se stabilisant chaque saison autour des quinze victoires. Ma propriété est un atout supplémentaire pour prendre de l’envergure et faire aussi bien si ce n’est mieux d’une année sur l’autre ». Et monter un jour à Paris avec son propre « Abricot du Laudot », son « Fan Idole » ou son « Timoko » porté à son tour par toute une région. Adulé par les siens, il l’est déjà. Même si sportivement parlant, les renards des Pyrénées devront se méfier du jeune loup néo-aquitain.

Fabrice Rougier


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