Actualités
 < Voir toutes les actualités

Docteur de Ballon, le bonheur sans ordonnance
Publié le VENDREDI 21 MAI 2021


En prélude à l’Euro, on parle déjà « Ballon » ce dimanche à Auteuil puisque l’heure est venue pour le « Docteur » de défendre son titre dans Grand Steeple-chase de Paris. Une course spectaculaire dans laquelle tous les rêves de Louisa et Philip Carberry semblent s’exaucer. A quelques heures de l’événement, Le Veinard a pris le pouls dans l’écurie mayennaise.

A Senonnes, Docteur de Ballon profite de ses derniers instants de quiétude loin des caméras. De cette proximité qui le lie avec son entraineur Louisa Carberry et toute son équipe, son mari Phillip en tête. Le lauréat de l’édition du Grand Steeple-chase de Paris 2020 est prêt à défendre crânement son titre. Emmené dans les mêmes dispositions que lors de son jour de gloire ou lors de La Haye Jousselin qu’il avait remporté un mois plus tard avant d’avoir quartier libre jusqu’au printemps. Non, ce n’est pas simplement un Docteur de quartier, mais un spécialiste des grands événements. Après des mois d’incertitudes, de doutes, de névralgies provoquées par une série de soucis de santé, le fils de Doctor Dino a soigné tous les maux d’un entourage qui a toujours cru en ses capacités. Chez les Carberry, on prend le temps du diagnostic, de l’analyse, on puise chaque remède dans les fondements des courses françaises avec ce supplément d’âme britannique qui fait bien souvent la différence. Et c’est ainsi depuis l’installation de Louisa il y a sept ans dans le Sud de la Mayenne. Dès lors, sa rentrée dans le Prix Murat (Grp. II) le 10 avril, prenait du relief. Le come-back du king sur les gros obstacles n’a pas laissé son mentor indifférent. « Il a réalisé une très belle rentrée, il a bien sauté, il a bien fini, il a montré beaucoup d’envie. On n’est pas battus de loin, de plus en rendant du poids, notamment au vainqueur Ajas qui n’est pas n’importe quel adversaire et qui se présentait au top de sa forme après s’être distingué tout l’hiver. C’est à la fois positif et encourageant. Suite à ces retrouvailles, nous l’avons laissé deux semaines au calme avant de reprendre crescendo le travail depuis un bon mois. Il a effectué son dernier gros boulot samedi dernier. Cette semaine a été plus tranquille, avec des séances plus légères même s’il a sauté mardi avec son jockey Bertrand Lestrade. A 9 ans, il est tout jeune, on le sent encore capable de gagner de belles courses », prévient Louisa à quelques heures de cette grande épreuve qui a (presque) marqué toute sa vie.

Le Grand Steeple-chase de Paris, une histoire familiale

Et  pour cause : « Philip l’a gagné deux fois en tant que jockey avec Princesse d’Anjou dans les années 2000. Nous l’avons gagné l’an passé en tant qu’entraîneurs et surtout nous nous sommes rencontrés un jour de Grand Steeple à Auteuil. La vie est plutôt bien faite. Quelle chance que notre histoire se soit écrite dans cette course-là » s’en amuse une professionnelle anglaise détendue, forte du sentiment du devoir bien léché. « Je suis beaucoup plus sereine cette année car on a déjà gagné la course. Tout ce que le cheval fera maintenant ne sera que du bonus. Il a montré par deux fois l’an passé au niveau Groupe I qu’il était très bon. Il n’a plus rien à prouver. L’an passé j’avais vraiment envie de le faire pour démontrer à tout le monde ce dont il était capable. Le cheval va faire de son mieux j’en suis persuadée, quant au jockey il vient encore de démontrer sa forme il y a quelques jours à Compiègne. En plus, avec Bertrand, il n’y a rien à expliquer. Je peux dormir tranquille ». Même si au détour de notre entretien elle avoue, « Il faudra être irréprochable avec le même état physique et mental pour conserver le trophée. Dans ce genre de courses, il faut faire le tour sans la moindre faute, que tout te soit favorable dans le parcours, c’est pourquoi il n’est jamais simple de le gagner deux fois de suite. Il faut un cheval vraiment complet ». Entouré de ses trente camarades de jeu dans les vertes contrées de l’Ouest Docteur de Ballon sera à la hauteur de l’enjeu pour doublement inscrire au palmarès ce que le propriétariat façonne de plus beau.

En Mayenne on vit pour et au travers du cheval

A la tête de seulement quelques poulinières, Monique et Roger Gasche-Luc, un sympathique couple sarthois d’octogénaires, n’aurait jamais pensé « fabriquer » celui qui allait devenir le roi d’Auteuil. Comme ils n’auraient jamais, dès 2016, imaginé offrir une première listed-race (le Prix Saint-Sauveur) sur la Butte Mortemart à Louisa avec Astre de Ballon. Le ciel s’étoilait.  L’amitié franco-anglaise a encore de beaux jours devant elle. « Docteur de Ballon et Dinette de Ballon sont arrivés chez nous à l’âge de 3 ans. Ils étaient tout juste débourrés. A eux deux, ils ont gagné seize courses et capitalisé plus d’un million d’euro, c’est dire le travail formidable de cet élevage familial », reconnaît leur complice avec cet accent jovial qui rallierait des deux côtés de la Manche tout un peuple derrière sa candidature. Et pourtant, la nostalgie n’est jamais loin. « J’adore mon pays. Notre famille, nos amis nous manquent beaucoup. Ne pas se ressourcer auprès des nôtres génère parfois un vide, un manque, même si nous sommes très heureux de travailler ici. Autour de nous, les gens vivent pour et au travers des chevaux dans une ambiance vraiment sympa. Nous disposons en plus d’un outil de travail exceptionnel. Pour le sport hippique, la France n’a pas son pareil ». Et si le « Docteur » consulte à domicile que voulez-vous de plus ? Rien de surprenant à ce que les pur-sang se sentent bien chez Louisa et Philip.  

F. R.


Mentions légales Politique de Confidentialité
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies permettant la personnalisation des contenus, le partage sur les réseaux sociaux, la mesure d'audience et le ciblage des publicités. Votre navigateur ainsi que des outils en ligne vous offrent la possibilité de paramétrer ces cookies.