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Dynamique Christopher Corbineau !
Publié le VENDREDI 22 JANVIER 2021


Dynamite Marceaux permettait cet été à Enghien à Christopher Corbineau d'enlever un troisième Groupe II en moins de trois mois.  

Dimanche, à 29 ans, Christopher Corbineau, sera en selle sur Dynamite Marceaux pour une première participation au Prix de Cornulier. Le résultat d’une année 2020 sensationnelle où le jockey a aligné les bonnes performances au niveau semi-classique. Avec « Dynamite », Guide Moi Forgan ou encore Ici C’est Paris, bien mieux que de ressasser le passé, l’avenir semble lui appartenir.

Pascal Castel et Jonathan Groizeau ont du talent. Ils ont vu juste. Au-delà d’avoir respectivement propulsé Guide Moi Forgan et Dynamite Marceaux parmi l’élite, ils ont su, aussi, débusquer le jockey idéal pour leurs représentants. Peu médiatisé. Certes. Mais pétri de talent et de sang-froid. Quel bout de province ne se souvient pas d’une victoire de Christopher Corbineau ? A 29 ans, celui dont le statut de jockey supplante celui de driver - certainement en raison de son mètre soixante-cinq - a fini l’an passé par exploser. Et pas seulement sur un coup de Dynamite. Lauréat de ses trois premiers Groupe II en moins de trois mois, deuxième du très prisé Prix du Président de la République (Grp. I), le Normand a grimpé les marches deux par deux pour décrocher ce qui pouvait encore apparaître miraculeux il y a quelques mois, à savoir une première participation au Prix de Cornulier, ce dimanche. Une consécration méritée qui a enfin dissipé les nuages des années sombres. « J’ai vécu une belle carrière d’apprenti. Derrière, j’ai trouvé le temps parfois long, très long. Je savais la période délicate comme tout jeune professionnel. Cela dit, l’expérience et l’attente finissent toujours par payer. J’ai pris de la maturité, je suis bien entouré, j’ai un agent qui est plus un coach qu’un agent, sans parler d’être un ami. En trois ans, Eric Fournier m’a permis de progresser petit à petit pour en arriver à une constance dans les résultats. 2020 aura du reste été ma meilleure année sportivement parlant. J’ai eu la chance de toucher de bons chevaux et de gagner de belles courses. Je me sens un peu privilégié puis, avec du recul, on se dit que c’est simplement une récompense au boulot fourni durant toutes ces années », savoure Christopher à quelques heures de la plus belle course du calendrier au monté.

"On espère surtout se faire plaisir"

Sa partenaire, Dynamite Marceaux, mérite, à son image, sa place parmi les meilleurs. Récente quatrième du Prix du Calvados (Grp. II), elle peut regarder l’opposition droit dans les yeux. « Elle a accompli une année extraordinaire. Cet hiver elle a su grimper dans la hiérarchie. Plus elle court, meilleure elle est. Elle sera déferrée des quatre pieds, je ne l’ai du reste jamais montée dans cette configuration. Dans le « Calvados » sa sortie était très bonne. Il a fallu sortir un peu tôt car Fun Quick était sur ses fins. Mais nous devions inventer quelque chose. Dans ces courses, chaque mètre compte. Dynamite était je le rappelle la seule ferrée de la course. Elle n’avait jamais affronté l’élite sur cette distance et de plus à Vincennes. Je trouve qu’elle n’a pas à rougir. Forcément, nous allons découvrir quatre ou cinq gros morceaux dimanche, mais elle offre l’assurance de suivre tous les trains, à partir du moment où ce n’est pas à elle de faire le travail. Elle marche tout de même ce jour-là 1’12’’8. Maintenant, une course ne fait pas l’autre. Comme l’épouvantail Bilibili ne sera pas du rendez-vous, il y aura une grosse bataille. Ils sont cinq ou six à pouvoir prétendre au titre. Mais je ne vais pas simplement les regarder se livrer bataille. Gladys des Plaines peut prendre le train à son compte, Etonnant ne va pas se laisser faire, Freeman de Houelle est un cheval qui va également vouloir prendre les commandes, il y aura donc de l’agitation en tête. Ça peut nous servir. On sera en tout cas au top pour la belle. Il faudra même être à 120% », poursuit Christopher impatient mais relativement détendu. « Nous ferons partie des outsiders séduisants. Avant le coup, on espère surtout se faire plaisir. Mais pourquoi pas ? Les courses il faut les courir. J’attends de voir et je ne serai pas surpris de prendre une petite allocation voire un bon chèque. Même si on finit neuvième, ce ne sera pas la douche froide car il faut y aller. On n’a rien à perdre ! Puis d’ajouter, « Avant d’être ému pour ce qu’il m’arrive, je suis heureux pour Jonathan Groizeau ou pour Pascal Castel qui m’associe à Guide Moi Forgan (vainqueur du Lavater et du Prix Henri-Ballière, ndlr). Je ne suis que le dernier maillon de la chaîne. Je ne fais que monter leurs élèves. Eux se lèvent tous les matins dans l’espoir de toucher un crack un jour. Ce sont des entraîneurs qui ne font pas de bruit, qui battent sans arrêt les petits hippodromes pour essayer de boucler les années. Enfin, ils connaissent la consécration. C’est le fruit d’un long travail réalisé en province qu’on vient finaliser à Paris. Je suis heureux pour eux, pour les propriétaires. Ce sont des superbes histoires ».

Guide Moi Forgan et Ici c'est Paris dans la continuité

L’un des grands absents du Meeting d’hiver, Guide Moi Forgan va refleurir au printemps et pourrait comme le protégé de Philippe Allaire, Ici c’est Paris, faire de cette nouvelle saison la logique continuité de la précédente aux dires de leur partenaire. « Guide Moi Forgan a connu un léger souci à un antérieur, sans gravité. Son entourage a préféré suivre à la lettre un protocole de soins et faire l’impasse sur le Meeting. Ils ont entièrement eu raison. Il n’a couru qu’une quinzaine de fois, il est encore tout neuf. Il a une superbe année à concrétiser avec le Prix de Normandie dans le viseur en septembre. Si le cheval revient au niveau qu’il était, et je n’en doute pas, on peut regarder l’avenir avec sérénité. Quant à Ici c’est Paris, c’est le fruit de ma collaboration avec Philippe Allaire pour qui je travaille quatre à cinq matinées par semaine. C’est le vrai bon cheval, qui possède de la marge. J’ai vraiment eu de la chance de toucher trois générations de champions en moins d’un an. Ce que je vis est extraordinaire. Il ne me reste plus qu’à gagner un Groupe I, n’importe lequel (rires). Ce serait fantastique même si mon devoir est avant tout de travailler dans le respect du cheval et de ceux qui me font confiance tout en demeurant le plus régulier possible ». Tout vient à point à qui sait attendre…

Fabrice Rougier


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