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De Wildriver à Anzorie, la réussite selon Sindy Marsch
Publié le VENDREDI 22 JUILLET 2022


Installée depuis deux ans et demi sur l’hippodrome de Nancy, Sindy Marsch a assisté depuis à l’éclosion de nombreux talents comme Anzorie, son fer de lance dans les Quintés, son petit frère Master One, sans oublier Mixologist à suivre dans les semi-classiques de l’automne. Une « Marsch en avant » !

Nancy-Brabois et son magnifique château sont quelque part devenus la « Place Sindy Marsch » comme Stanislas illumine le centre-ville de la cité meurthoise. En février 2020, toute jeune titulaire de la licence d’entraîneur, elle y pose ses valises en compagnie de son compagnon, Alexandre Hamel. Durablement. La ville aux portes d’or était depuis longtemps devenue plus qu’une hypothèse. « Je suis originaire de Digoin dans la Saône et Loire. Pierre-Charles Boudot montait du reste à cheval dans le centre équestre où j’étais stagiaire à l’époque. A la base j’étais cavalière de classique en amateurs. J’avais 25 ans quand j’ai créé chez une amie ma petite écurie de débourrage et de pré-entraînement avec une quinzaine de chevaux sous ma responsabilité. J’ai donc toujours travaillé de jeunes chevaux sur l’obstacle. J’ai ainsi pu faire connaissance des pur-sang, commencé à monter le matin à Chazey pour Jacques Héloury. Le travail des jeunes m’intéressait. Voir tous ces chevaux qui ne savaient rien faire sur les pistes, ça m’énervait. J’ai commencé à exercer avec des entraîneurs qui ne s’entendaient pas avec leurs pensionnaires, beaucoup de sujets du reste de Marc Pimbonnet qui m’a bien lancée. Mon premier « aventurier » a été le propriétaire de Wildriver, monsieur Raymond Bietola, qui m’a ensuite donné Noir et Rose, mon premier partant, mon premier gagnant, mon premier tout. Je l’ai toujours à la retraite à la maison d’ailleurs. Eux d’abord, nous après. Ils nous le rendent tellement. Votre cheval ne vous critiquera jamais le matin alors que l’humain va passer son temps à baver sur les uns et les autres. On travaille dans cet esprit à l’écurie, avec mon conjoint qui est tout aussi passionné que moi. Il a également un long passé de débourreur et pré-entraîneur (il a été préparateur et vendeur de Kemboy pour Willie Mullins). Il est bien connu dans l’Est pour avoir travaillé notamment avec monsieur Matzinger. Quand on s’est mis ensemble, j’ai décidé de passer la licence, car on bidouillait chacun de notre côté et ça nous agaçait de préparer des chevaux et de ne pas aller plus loin. Au moment où l’on a voulu s’installer, Nancy venait de refaire ses pistes. Cela a pesé dans notre décision. J’ai fait connaissance avec l’équipe de l’hippodrome qui était contente d’accueillir un entraîneur car il n’y avait personne à résidence sur le site. On cohabite avec quelques permis d’entraîner, d’une importance capitale pour nous, et désormais avec Guillaume Fabre, un jeune entraîneur qui vient d’obtenir sa licence. Nancy c’est le paradis. C’est tout un hippodrome à disposition », explique la Lorraine d’adoption qui avant de développer son activité avait construit sa renommée en apprenant les gammes à Wildriver, vainqueur du Prix Alain-du-Breil sous la houlette de Matthieu Pitart. Cela appartient désormais au passé. Sindy est depuis sortie de l’anonymat portée par Anzorie, sa petite merveille. 

Anzorie face à son objectif dans un mois

A l’aube d’un premier Quinté. Avec Ludovic Philipperon sur la selle, le rêve devrait devenir réalité. « C’est le profil type de jument à vous plonger dans un stress monumental. Elle vole cette année. Elle nous met une telle pression qu’on est obligé, quand on en tient une comme ça, de la mettre dans du coton. Ce n’est pas dans nos habitudes car on aime vraiment tous nos chevaux et tout autant ceux qui nous permettent de glaner quelques allocations en province. Mais on n’a pas le choix. On va préparer le Grand Steeple de Clairefontaine le 22 août. Elle a montré son aptitude à la piste et à l’issue de sa récente troisième place dans un Quinté, Ludo s’en voulait un peu. Il y est de surcroît très attaché. Même s’il monte beaucoup de cracks c’est une de ses chouchoutes car elle est facile, géniale. Qu’elle nous fasse un petit black type et on sera bien (rires). Son frère, Victtorino, entraînée par Daniela Mélé, est second de Groupe à Auteuil. La lignée est très bonne. J’ai aussi à l’écurie l’un de ses autres frères, Master One, qui saute fort bien. On a enfin trouvé d’où provenait le problème et il est prêt à rebondir. Monsieur Deshayes, son éleveur, est d’ici. C’est une pure jument de l’Est, ce qui est très valorisant pour la région ». Avec une bonne vingtaine d’équidés, un personnel concerné et surmotivé par l’humeur familiale qui règne dans la cour, l’écurie lorraine poursuit son bonhomme de chemin. Loin du vacarme du monde du galop, avec pour seul moteur la conscience professionnelle et le soin apporté aux chevaux. « Il faut être lucide on abrite surtout des petits chevaux de province, mais ça vient gentiment. On a de bons trois ans en préparation. Je suis heureuse de mon effectif et je ne veux pas me surpeupler. De toute manière, les clients il n’y en a plus. Et quand ils sont là, faut-il qu’ils paient même si j’ai opté pour une tarification de mes services on ne peut plus raisonnable ! Beaucoup me conseillent d’augmenter mes prestations… mais si j’augmente mes clients partent. Alors on souffre en silence, car aujourd’hui vu le prix de la bouffe, du gasoil et de tout le reste, pour s’y retrouver c’est très compliqué. On aime ce métier, alors on s’accroche et, heureusement, quand on en a marre il y a toujours un cheval qui surgit à point nommé pour gagner et nous regonfler le moral. Dans ce milieu, certains ont peut-être trop vite oublié d’où ils viennent. Ce sont nos galopeurs qui nous donnent à manger… avant l’inverse ».

Fabrice Rougier


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