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Chica de Joudes, la star bourguignonne à l’accent américain
Publié le VENDREDI 24 JANVIER 2020


A l’Est de la Saône-et-Loire, précisément à  Joudes, la famille Vulliamy, de père en fils, a déjà bercé en son haras quelques champions, comme « Atlas » ou Artiste de Joudes. Mais à quelques tours de pendule de l’événement hippique de l’année, on ne parle que de « Chica », une mère courage qui a poinçonné son billet pour l’Amérique dans le Prix de Bretagne. A la découverte de ses éleveurs.

Qui l’aurait cru il y a encore un an ? Barrée par sa situation aux gains, Chica de Joudes a dû aller chercher son billet qualificatif pour l’Amérique dans l’une des quatre grandes courses préparatoires, ce qu’elle fit avec la manière d’emblée en concluant deuxième de Davidson du Pont dans le Grand Prix de Bretagne. Objectif atteint pour son entraîneur Alain Laurent. Mais aussi pour ses éleveurs, la nouvelle vague Vulliamy, des Suisses qui alimentent l’élite du trot français. « Artiste » et « Atlas » restant jusqu’alors les « Joudes » de référence. «  L’élevage a été fondé par notre papa en 1989. Il a acheté ce terrain sur la commune de Joudes. Ma sœur, mon frère et moi avons poursuivi l’activité après son décès en 1999. Personnellement, je m’occupe de la gestion, de l’administration, je ne participe pas au quotidien des chevaux.  Dominique Bouton a cette responsabilité et oeuvre depuis le début à nos côtés, c’est lui le fidèle des fidèles du haras en compagnie de son assistant Christophe Jusseau. Il  a fait naître Chica, l’a élevée, en a pris soin tous les jours jusqu’à ce qu’elle parte yearling découvrir la compétition. Papa, lui, conservait toute sa production, mais il nous a fallu instaurer une nouvelle méthode, changer de modèle ne serait-ce que d’un point de vue économique. On a pris la décision de vendre les males yearling et de conserver les femelles dans le but de les récupérer à l’élevage une fois leur carrière terminée. Nous travaillons sur la base d’une quinzaine de juments pour une douzaine de naissances chaque année », explique Alexandre, indissociable de Sylvie, sa sœur aînée, et de Christophe, son cadet. Ainsi est apparue lors du cru 2012 une certaine Chica de Joudes.

Les gentils poulains de Queschua Love

Huit ans plus tard, elle construit des passerelles pour rapprocher, l’espace de quelques minutes, la Bresse bourguignonne à l’Amérique. Une première pour la fratrie. « Foal, elle se déplaçait déjà bien au pré. De là à penser qu’elle atteindrait un jour ce niveau…  on ne pouvait rien prédire. Elle dégageait beaucoup de calme, c’est un peu la marque de fabrique de sa maman, Queschua Love, qui nous a toujours donné de gentils poulains. A ses dix-huit mois, on  a délivré un produit brut, à Alain Laurent qui l’a vraiment façonnée, portée au plus haut niveau. Il a réalisé un boulot incroyable », reprend Alexandre à l’encontre d’un entraîneur francilien historiquement lié aux Vulliamy. « Papa (Jean-Pierre, nldr) avait fait un bout de route avec lui à l’époque de Frisco Way, dans le milieu des années 90. Par la suite, il avait décidé de plutôt collaborer avec des entraîneurs du Centre-est, notre région d’élevage. Avec mon frère on a osé  le pari de présenter plus de chevaux sur Paris pour gagner en visibilité. Le nom d’Alain Laurent est  naturellement réapparu. On a acheté Queschua Love à l’âge de 2 ans aux ventes de Cabourg, puis on lui a aussitôt téléphoné en lui expliquant qu’elle avait, selon nous, le niveau parisien, et qu’on aimerait la lui confier. Il a immédiatement accepté et c’est ainsi que notre collaboration avec Alain Laurent est repartie de plus belle. On ne savait par contre pas encore qu’elle deviendrait la mère de Chica ». Une Chica de Joudes en passe de gravir le plus haut sommet du trot mondial. Une jument quelque part paranormale. « Elle possède un grand cœur, elle est dure comme un roc. Quand elle prend le départ, on sait qu’elle va tout donner, qu’elle n’en gardera pas sous les sabots. C’est sa force. Elle déçoit rarement. Et visiblement nous ne serons pas les seuls à la soutenir. J’ai été surpris par les commentaires à son sujet dans la presse spécialisée ou sur les réseaux sociaux. S’apercevoir d’autant d’engouement derrière sa candidature est magique. Pourquoi les gens ont-ils jeté leur dévolu sur elle ? Qu’a-t-elle de plus pour être si appréciée si ce n’est son courage ? Est-ce le résultat d’une certaine personnalité de son entraîneur ? Cette cote de popularité est inexplicable, mais elle fait tellement de bien ». Puis de poursuivre, « dimanche, nous allons nous déplacer en famille considérant qu’il s’agira peut-être d’un moment unique dans nos vies. On ressent beaucoup de fierté. Nous ne sommes  pas issus du milieu du trot. Ce sont trente années de travail qui trouvent leur récompense. Certains investissements ont porté leurs fruits. Alors place désormais au spectacle et que le meilleur gagne. Ce Prix d’Amérique est ouvert, mais entre les vieux briscards qui ont déjà remporté ce titre, ceux qui évoluent au plus haut niveau international depuis quelques années et les étoiles montantes du trot, il y aura quand même une grosse adversité. Honnêtement, je ne sais pas à quel classement Chica de Joudes peut prétendre. Elle doit pouvoir suivre tous les rythmes, voire éventuellement imposer le sien suivant la physionomie de la course. Mais l’on sait aussi qu’elle ne courra pas seule. Avec Alain Laurent nous sommes des compétiteurs, donc on ira pour décrocher la meilleure place. Après, laquelle ? On en reparlera dimanche soir ».


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