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A 44 ans, Anthony Bernard s’offre le luxe d’un Quinté
Publié le VENDREDI 24 JUIN 2022


Inconnu ou presque des Quintéistes, Anthony Bernard a enrichi, lundi sur l’hippodrome de Nantes, son palmarès proche des 500 victoires d’un premier Quinté. Un succès presque inespéré obtenu grâce à Totem, un élément de Pierre-Jean Fertillet. Un entraînement auquel le jockey provincial a su rester fidèle depuis ses débuts en 1997 chez Yannick. Portrait d’un professionnel et d’un papa heureux.  

Lundi à Nantes, à trente kilomètres de Nozay, village où il a construit sa vie familiale, Anthony Bernard a enlevé à 44 ans, avec Totem, le premier Quinté de sa carrière. Un aboutissement. La somme d’une addition d’efforts débutée il y a près de trente ans.  Un moment à part. Inattendu, comme le confirme le jockey au service de Pierre-Jean Fertillet. « Même s’il faut reconnaître que j’ai souvent eu de la réussite à Nantes, je suis parti de chez moi lundi matin sans réelles ambitions. Et surtout sans aucune pression. Avant le coup, au papier, je n’avais pas vraiment de chance. En deuxième épreuve cela nous aurait paru plus réalisable. De plus, j’avais déjà monté Totem à deux reprises pour autant d’échecs. Dans ce contexte, une septième ou huitième place nous aurait comblés. On avait cela dit un bon numéro de corde. D’habitude on le monte un peu plus en retrait car il a tendance à tirer. Mais là, avec Pierre, au moment des ordres, on a convenu qu’il ne portait que 51 kg, avec un bon numéro dans les boîtes, c’était les conditions idéales pour jouer plus offensif en se positionnant derrière les leaders. Il fallait s’attendre à une course rythmée. On savait que ça pouvait servir ses intérêts. Je suis donc super bien sorti des boîtes et je me suis calé dans un dos. Dans le bois, le wagon de l’extérieur a progressé, on a un peu reculé, il y avait des chevaux sur toute la largeur de la piste, mais à la sortie du tournant s’est ouvert un boulevard comme dans un rêve. C’est un cheval qui doit impérativement avoir ses aises pour finir. Il n’aime pas être dans les autres. Quand c’est le cas, il sait donner un bon coup de reins comme il l’avait déjà montré à Vivaux ou à Angers. Totem apprécie le Petit Port, un hippodrome spécial sur lequel il n’est pas facile de s’adapter. Souvent, ici, il avait joué de malchance. Mais lundi c’était notre jour ». Un succès de Quinté revitalisant qui replonge presque son acteur dans ses débuts. « Quand je revisionne la course, j’ai l’impression de voir un gamin de 16 ans passer le poteau en tête. J’étais euphorique. Chaque gagnant est un moment de plaisir. Mais un Quinté c’est le rêve de tout petit jockey de province comme moi. En plus à 44 ans, cela prouve que je ne suis pas pourri (rires). Je n’ai pas eu l’opportunité dans ma carrière de participer à beaucoup d’événements. J’avais cela dit terminé une fois deuxième pour Benjamin Legros avec son vieux cheval The French à Deauville » se souvient le natif de Saint-Nazaire. Mariligérien jusqu’au bout de la cravache.

Une bonne pizza la veille de la course

Au point de ne jamais abandonner ces terres qui l’ont vu éclore. « J’ai commencé le métier en 1993.  J’ai été apprenti chez Alain Claude durant trois ans, une année supplémentaire en tant que salarié. Puis Yannick Fertillet m’a proposé de rentrer chez lui pour la décharge. J’ai à ce moment-là un peu fait le contraire de tout le monde. J’ai débuté par l’obstacle entre 1997 et 2005 pour un total de soixante-seize succès. J’ai arrêté cette discipline quand je suis devenu papa. Pour prendre moins de risques. Je me suis donc dit que j’allais continuer quatre ou cinq ans en plat pour me faire plaisir, puis les agents se sont mis en place et de fil en aiguille, j’ai obtenu davantage de montes. Je n’ai jamais été un crack jockey mais je me suis toujours fait plaisir. Si je devais émettre un seul regret, c’est de n’avoir pas saisi ma chance quand j’aurai pu monter à Paris ou partir à l’étranger. Mais tout cela est loin derrière nous. Ma vie de famille me convient très bien. J’ai deux filles que j’adore. Pour moi là est l’essentiel ! », poursuit celui qui a battu sa pleine mesure dans nos bleds, particulièrement de l’Ouest. Loin du strass parisien. Mais toujours plus proche du cheval. « Le boulot du matin chez Pierre-Jean est mon bonheur. Travailler de jeunes produits de mamans ou de grands-mères que j’avais montées autrefois me procure un plaisir inégalable. Quant à mes après-midis, je les consacre à ceux qui veulent de moi. J’ai cette chance inouïe, que beaucoup m’envient, de pouvoir monter à 51 kg sans me faire mal. Comme ce fut du reste le cas encore lundi. Cela ne m’avait pas empêché la veille de manger une pizza ». Un poids plume, certes, mais un jockey de poids tout court. Proche du reste des 500 victoires toutes spécialités confondues après avoir obtenu sa première décoration en février 1996 avec Ploutocrate à Mont-de-Marsan. « Avant d’enchaîner par une seconde victoire, déjà à Nantes, sur Bommier qui appartenait à monsieur Roy », reprend le jockey. Puis de poursuivre « J’ai la chance de faire un métier que j’ai choisi très tôt. Personne dans ma famille n’est du milieu des courses. Mais cette passion m’est tombée dessus tout petit en regardant la télévision. Il y avait le Quinté. Je me souviens même que Yves Saint-Martin l’avait remporté. J’ai dit à mes parents, un jour je serai à sa place. Je n’ai malheureusement pas, comme lui, gagné une multitude de Groupes, mais j’ai réussi à mon humble niveau. A partir de là, je n’ai surtout pas à me plaindre ».

Fabrice Rougier


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