Charley Mottier toujours plus proche des Elites Vingt et vingt-six ans après les deuxièmes places de Instant Gédé et de Cactus de Tessé dans le Prix des Elites (Grp. I), Charley Mottier, installé comme entraîneur depuis quatre années dans un cocon familial, tentera de marcher sur les traces de son papa, Patrick, en présentant dimanche Hilyrose d’Icelea, épatante lauréate dans le Prix Cénéri-Forcinal. Le jeune professionnel mayennais évoque cette candidature et un début de carrière bien au-delà de toutes promesses. Ténébreux ou convivial, irrité ou apaisé, Charley Mottier ne fera jamais l’unanimité. Pour s’ériger face à sa réussite, certains iront même jusqu’à le stigmatiser, le brimer. Le professionnel mayennais fait le dos rond. Laisse passer l’orage. Il préfère se soucier des siens. Enchaîner les succès. Cinquante-deux rien que depuis le début de l’année, ce qui en fait après quatre ans d’installation dans l’écurie familiale sa meilleure saison. Et pourtant, rien ne laissait présager un tel début de carrière. Certaines étoiles brillent donc plus que d’autres sur le Haras de Perroux. L’espoir comme toujours passe par leurs lueurs. « Il est vrai que je n’avais pas beaucoup de chevaux à mes débuts. Mais il en faut parfois peu pour que tout se passe bien. L’année 2019 avait déjà été au-delà de nos espérances. On pensait donc faire difficilement mieux en 2020 et au final on a doublé notre contingent de victoires. C’était énorme. Happiness Ellis nous a projetés sur le devant de la scène. J’ai eu énormément de chance de tomber d’emblée sur des trotteurs qui allaient bien. Preuve en est avec Gimhagine Nobless que j’ai personnellement débourrée. Pour une première expérience, je pouvais difficilement imaginer qu’elle me permettrait quelques mois plus tard de remporter mon premier Groupe III. A l’aurore de ma carrière d’entraîneur, Empress Pat m’avait aussi très vite permis de gagner ma première à Vincennes. C’est de la bonne récup’. Cette soudaine réussite m’a emmené d’autres chevaux, de nouveaux clients aussi. Je ne suis pas de ceux qui se tracent des objectifs, mais force est de constater qu’il me reste encore plein de marches à monter. Il faut déjà profiter de ce qu’il nous arrive. Je suis bien conscient qu’aux courses rien n’est éternel » précise Charley dont la petite entreprise (une quinzaine de compétiteurs en continu grâce au turnover) se gère dans la plus stricte intimité. « Avec Alexis Grimault, mon beau-frère, nous travaillons ensemble. Si chacun gère son propre effectif, on utilise la même méthode. Ma sœur et ma maman s’occupent de la partie administrative, ce qui m’allège d’un gros poids sur les épaules. Seul, je serais incapable de le faire. Disons que c’est à la fois agréable et utile. On a été élevés comme ça, dans un esprit très familial. C’est très important dans ce métier d’avoir des liens sur qui on peut en quelconque circonstance s’appuyer. Jules Leroulley nous a rejoints en mars. Alexandre Bodin effectue chez nous son apprentissage depuis deux ans. On s’entend tous très bien. On exerce dans la bonne humeur, ce qui est bénéfique pour le personnel et les trotteurs. Vous le voyez, ce n’est pas bien grand chez nous, mais l’on s’y sent bien. La piste, notre principal outil de travail, ne fait que 750 mètres. On s’adapte et les résultats le prouvent », poursuit le cousin de Mathieu Mottier. Fabrice Rougier |