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Pierre Pellerot : Quand on les fait naître ça prend une autre saveur
Publié le DIMANCHE 27 FEVRIER 2022


Un samedi sur deux, Le Veinard s’invite dans la cour d’un professionnel. 

Nous voici à la frontière de l’Indre et Loire et de la Sarthe. Chez Pierre Pellerot. Infrastructures où sont passés au croisement des deux millénaires, sous la férule de Franck, de jolis modèles comme Enigme de Chenu, Kid de Chenu, Vivaldi de Chenu. D’autres grands noms comme Punch de Chenu, Vertige de Chenu,… voire plus récemment Dreamer de Chenu et Decoloration, dont Pierre est éleveur, que Jean-Michel Baudouin a emmené au plus haut niveau. Une piste et une ligne droite de 800 mètres, le haras à cinq minutes, tout est ici étudié pour le bien-être du trotteur. Avec une nouvelle organisation familiale depuis que le fiston a pris la succession de l’entraînement. « L’an passé nous avons renouvelé l’écurie. Pas mal de nos chevaux sont partis chez Jean-Michel Baudouin, d’autres chez Philippe Boutin. On ne va pas leur mettre nos « poubelles » sinon ils ne voudront plus jamais de nos chevaux (rires). Plusieurs vieux sont partis comme Dreamer de Chenu, Falcao de Chenu et bien sûr Decoloration qui a remporté son Groupe III, ce qui confère du caractère black type à notre élevage. On a donc réorganisé notre façon de faire. Papa s’occupe désormais de la partie élevage, moi de l’entraînement, dès le débourrage. Nous sommes dans une phase de test, le temps de prendre notre rythme de croisière, mais il nait ici chaque année une vingtaine de poulains. Par amitié, il va toujours en placer quelques-uns chez deux ou trois professionnels avec qui il a pour habitude de travailler, ce qui me permet de rentrer une dizaine de poulains par génération. Et pour l’heure ça se passe plutôt pas mal. Les chevaux qui n’avaient pas spécialement obtenu de bons résultats l’an passé se retrouvent désormais un peu en retard de gains et refleurissent au travail. J’ai trouvé une forme de stabilité qui me permet de pouvoir continuer à payer mes factures. C’est un soulagement. Si accessoirement, je peux tomber sur le bon cheval pour hisser nos couleurs au plus haut niveau ce serait top. Surtout pour des gens comme nous qui travaillons avec notre production. Quand on les fait naître, ça prend tout de suite une autre saveur », signifie le jeune professionnel avant de présenter un effectif déjà sur le pied de guerre à l’approche du printemps.

Revue d'effectif

Car c’est avant tout sur pistes plates que la casaque rouge étoilée va se distinguer dans les prochaines semaines. « La marche est devenue haute pour gagner à Vincennes, même si Hip Hop de Chenu y est parvenu petite piste cet hiver. Il fait partie des chevaux sympas qui vont m’aider à me lancer à l’instar de Hakim de Chenu à qui il faut pardonner le dernier échec. Je plaide coupable. En terminant deuxième à la mi-janvier, il avait dépassé le plafond des gains d’une course que j’avais visée début février. Comme avec ses gains les engagements au monté ne courent pas les rues, je me suis forcé à le courir six jours plus tard. Mais c’était trop rapproché. Il a été battu tout au long de la route. Il fera un bon cheval pour Enghien ou Caen au printemps. Harmonie du Noyer a connu des problèmes de jambes. Elle a repris l’entraînement depuis le 15 janvier. La jument est bien souple. D’ici deux mois à peine on va la revoir sur un hippodrome. J’ai une belle génération de 4 ans avec In Love With Chenu qui vient de s’imposer pour sa rentrée à Angers. Je ne la pensais pas si prête. J’ai été devant par la force des choses, mais personne n’est venu me couvrir. J’ai donc roulé tranquille. Comme elle a un peu de classe, elle n’avait plus que trois cents mètres à faire pour aller au poteau. In Love a les jambes un peu fragiles. On y va doucement avec elle. On va plutôt attendre Enghien au printemps. Elle a du poids sous les pieds, je n’ai pas envie de lui faire grimper la cote. Illusion de Chenu n’est pas loin de la valoir, mais on a un peu de mal avec ses allures. Elle n’a pas des jambes exceptionnelles. Un jour ça va, le lendemain ça ne va pas. Elle a été arrêtée à l’automne et on a eu un peu de mal à la recadencer, mais tout rentre dans l’ordre. C’est une jument de qualité. Ici c’est Chenu a bricolé l’année dernière. S’il avait eu 20 000€ de plus sur le dos en fin d’année ça n’aurait pas été du vol.  Invictus d’Eva et Idée Rose de Chenu seront heureux de voir les pistes en herbe réouvrir. Galiléa de Vitray est une judicieuse recrue, quant à Galliano d’Eva il ne dispose pas d’une marge énorme, mais il va désormais courir face aux vieux, ce qui rendra d’ici un mois ou deux ses tâches plus faciles. Il est à l’aube d’une belle année et doit pouvoir en gagner une ou deux. Il est vrai cheval de courses. Mes « J » semblent un peu à la bourre. On est en plein dedans. Jacadi d’Eva, un Timoko, est le petit frère de Galiano d’Eva. Ce n’est pas le plus précoce, mais c’est celui qui le matin me plaît le plus ».

F. Rougier


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