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Come-back réussi pour Marius Coignard
Publié le DIMANCHE 28 AOUT 2022


Marius Coignard impressionné par Hunting (S. Raimond).


Depuis son retour dans les pelotons à la mi-juin, Marius Coignard a remis les pendules à l’heure en se signalant déjà à neuf reprises. A l’heure où la retraite de son papa, Pierre, approche à pas feutrés, à lui désormais de « fabriquer » les successeurs de Dréa Josselyn, Gatsby, Al Capone Jet ou encore Elite de Pitz. Même si le plus bel héritage reste l’amour du cheval.

L’équipe de France avait son Trésor dans les années 70, Marcel Pagnol en a fait l’un de ses plus beaux films, Pierre, lui, a créé un fils à son image, efficace et sobre. Mais de cette trilogie, c’est bien Marius Coignard qui nous intéresse. Le jeune homme de 22 ans, de retour de suspension, a aligné en deux mois neuf succès. Mais il garde la tête froide, le triomphe modeste. Ses neuf victoires ne lui appartiennent pas prévient-il d’emblée. « On m’a surtout confié de bonnes chances. Je remercie tous ces gens qui, malgré mon absence d’un an, m’ont renouvelé leur confiance. Si vous prenez Hunting entraîné par Séverine Raimond, par exemple, c’est un super cheval. Il suffit de ne pas se manquer. Vous savez, ce sont les chevaux qui font les hommes, pas les hommes qui font les chevaux ». Lucide, plutôt réservé, le Normand n’ose même plus se tracer d’objectifs. « Je vis au jour le jour. Pour l’instant, nous n’avons pas dans l’écurie le champion pour gagner un semi-classique. Même si, comme mon père, j’aimerais un jour, en local de l’étape, gagner le Saint-Léger des Trotteurs, ce n’est pas pour tout de suite », poursuit-il. Les temps sont durs. Les saisons défilent sans se ressembler au bord des pistes. Lauréat du challenge de Marolles-en Brie en 2016, passé professionnel seulement deux ans plus tard non sans avoir décroché dans l’intervalle un titre de vice-champion de France des apprentis derrière Vincent Cabos, Marius s’est implanté dans le métier sur de solides fondations, beaucoup prédisant en lui un avenir doré. Passé par les écuries suédoises de Robert Bergh, par l’effectif classique de Philippe Allaire, avec en marge quelques prestations de services pour Dominik Locqueneux, le jeune driver n’est pas resté dans ses pantoufles en plein cœur du Pays d’Auge.

"La passion nous emporte"

Plus stable désormais, le retour aux sources paraissait une évidence. Il est là, chaque matin dans la cour, voire tous les après-midis quand les courses lui offrent une respiration. Pragmatique, il sait que cette entreprise qui a su traverser les décennies sera prochainement la sienne. « Je prépare doucement la succession de papa. Il a aujourd’hui 62 ans et commence à réfléchir à un autre avenir. Mais il n’y a aucun danger, il ne quittera pas l’écurie du jour au lendemain. Le cheval est dans nos gênes », assure Marius bien conscient de la face sombre de la profession avec ses horaires, ses contraintes, ses désillusions et ses souffrances. « Même si l’on sait tous que ce métier est dur, il ne faut jamais oublier qu’on fait ce que l’on aime. C’est la passion qui nous guide et nous emporte ». Comme l’a déjà emporté, dans ses moments les plus torrides, la belle Eternelle Délo, vraie cheffe-de-file à l’heure actuelle de l’entreprise familiale. « Elle m’a quand même déçu un peu lors de l’étape du Grand National du Trot à Pornichet. Cela dit, je lui trouve des circonstances atténuantes. J’avais pris la décision de démarrer fort pour bien me placer, mais ce n’est pas la jument pour faire ça. Elle préfère se faire ramener et s’allonger dans les derniers trois cents mètres. Cet hiver, elle essaiera de faire du mieux possible pour ce qui sera certainement son dernier meeting à Paris-Vincennes. Si elle pouvait nous gagner un Quinté ce serait magique. Mais avec ses 8 ans, les bons engagements se font rares. Il ne faut pas tomber sur des adversaires plus jeunes, ni sur des étrangers, il faudra donc viser juste. C’est pourquoi nous allons préparer avec soin son prochain rendez-vous du 8 septembre à Lyon-Parilly où les conditions lui seront favorables. Fynio du Pommereux devrait quant à lui fournir un bon hiver. Garance du Vivier travaille bien et pourrait renouer avec la compétition en octobre. Grisbi du Vivier vient de bien gagner à Sainte-Marie-du-Mont et paraît en mesure de répéter. Il est encore me semble-t-il en retard de gains. Quant à Follow Dream, il n’arrive pas à reproduire l’après-midi ses supers boulots. Le matin il est parfait. Il n’y en a pas un pour aller avec lui. On attend un déclic ».
Fabrice Rougier


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