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Jérémy Cateline : Le soleil ça change tout
Publié le VENDREDI 29 MAI 2020


Aux côtés de Gold From et de Fraya d’Orge, Jérémy est en plein rêve dans le Vaucluse.

Nouvel invité dans les courses du Sud-est de la France, le Breton Jérémy Cateline est sorti par la grande porte de son confinement. Victorieux d’emblée à Cavaillon avec son cheval Gold From, deux fois placé à l’Isle-sur-la-Sorgue, le jeune entraîneur revit sous le soleil vauclusien. Une aventure qui ne fait bien entendu que commencer…

Dans le Sud-est, il faudra vous habituer à voir cette nouvelle bouille dans l’enceinte des balances. Timidement connu par les turfistes méridionaux pour ses quelques incursions cagnoises alors qu’il était au service de Mickaël Cormy, il y a de ça quelques années, Jérémy Cateline, un Breton et fier de l’être, qui a entamé sa carrière dans le quart Nord-ouest de la France, a cette fois mis définitivement les voiles pour le Vaucluse. Pour gagner en qualité de vie, mais avant tout pour gagner tout court. « Là-haut, on était souvent cinquième, sixième et toujours sous la pluie. On en a eu un peu marre de cette routine. Je savais que mes chevaux étaient bons, mais rien ne souriait. On a connu une mauvaise passe, étant toujours dans les mauvais coups. Il a fallu réagir et trancher au mois de décembre. Soit on arrêtait tout, soit on partait dans le Sud pour un nouveau challenge. Avec ma compagne, nous nous sommes alors rendus au meeting de Cagnes. Et tout s’est plutôt bien déroulé. Je ne remercierai jamais assez Stéphane Guelpa et sa famille qui nous ont accueillis et parfaitement intégrés dans notre nouvel environnement », témoigne le professionnel dont l’entraînement entre dans sa quatrième saison. Les derniers résultats parlent pour lui.

"Un autre décor que celui de Niafles à côté de Craon"

A peine débarqué, voilà qu’il passait victorieusement le poteau cavaillonnais avec Gold From mettant fin à plus de deux ans de disette. « Ce n’est que la deuxième victoire pour mon entraînement, mais surtout la première pour mes couleurs. La seule remontait à août 2018 aux Sables d’Olonne avec Fraya d’Orge qui appartient à mon moniteur d’auto-école. C’était déjà une belle histoire », savoure Jérémy après ce récent succès obtenu à dix minutes de sa nouvelle installation. « On est basé à Maubec dans le Vaucluse. On dispose d’un bel établissement chez Serge Isabella. C’est un grand homme de cheval aux multiples facettes. Il a fait du centre équestre, du rodéo, de l’attelage, du dressage,… Il est très doué pour parfaire les poulains et débourre du reste parfois les pensionnaires de Romuald Mourice ou de Stéphane Cingland. Il y a ici une grosse activité, c’est varié et sympa. Je dispose en plus d’infrastructures en sable naturel, d’une piste parfaite pour muscler les chevaux, assez vallonnée, avec de jolis virages et une belle ligne droite de 700 mètres en montée. C’est idéal et un autre décor que celui de Niafles où j’étais installé à deux pas de Craon en Mayenne.  Et puis il y a le soleil, ça change tout », poursuit-il, le sourire retrouvé, l’envie d’en découdre décuplée. Car Jérémy, s’il a connu des débuts chaotiques, a tout pour réussir après avoir été formé durant sa jeunesse dans les meilleures écuries. Fort d’un apprentissage chez Didier Dauverné,  puis chez Thierry Raffegeau, avec les chevaux de Jean-Yves Rozé, il a ensuite travaillé  aux côtés de Romain Derieux, auprès des « Gite » et de Julien Le Mer quand Valentin du Gite et Tabriz du Gite sortaient du terrier, avant de lisser son oeuvre chez Thierry Duvaldestin en compagnie de quelques-uns des meilleurs chevaux de Groupe. Des pérégrinations qui se poursuivaient un an et demi chez Nicolas Dromigny pour apprendre à gérer un effectif puis chez Antonio Ripoll-Rigo à Grosbois avant son stage de metteur au point. « Je voulais prendre le meilleur des bons avant de me lancer seul. Si l’on a retenu les bonnes bases qu’on a vues et entendues pour les mettre en application, il n’y a aucune raison d’échouer » précise-t-il désormais optimiste. De son court séjour à Saint-Aygulf chez Stéphane Guelpa, Jérémy conserve quelques beaux souvenirs et surtout un excellent driver au nom bien connu dans les contrées varoises de Jean-Christophe Sorel.

Avec Jean-Christophe Sorel et Damien Laisis au sulky

Plus qu’un allié, un appui, une chance. « Dans ce métier, c’est toujours plus facile quand on a de bons chevaux. J’ai pris mon mal en patience et le temps de garder mes bons éléments, de les économiser. Maintenant, ils pointent le bout de leur nez. En gagner une à domicile, c’est top, encore mieux quand c’est PMU. C’est en plus une belle histoire car Gold From aurait dû partir à l’abattoir. C’est un sujet que j’avais débourré. Après des débuts prometteurs chez un grand entraîneur, il avait tourné au vinaigre, le cerveau n’avait pas suivi. J’ai accepté de le récupérer et aujourd’hui il me rend cette fidélité. Jean-Christophe Sorel m’a confié qu’on pouvait même courir sans rougir des lots plus relevés. Que ce soit lui ou Fraya d’Orge qui vient de conclure deuxième à L’Isle-sur-la-Sorgue pour sa rentrée, ils devraient produire une belle année. Tant que Jean-Christophe voudra les mener, il les mènera et pour un bel engagement dans le Sud-ouest, je ferai confiance à Damien Laisis. Jean-Christophe connaît parfaitement les pistes d’ici et puis il a une bonne main. Tout ce qu’on lui demande est respecté et bien fait. Même quand les plans ne peuvent être suivis à la lettre, en fonction du déroulement de course, il avise et ça se passe généralement bien ». Avec ses huit chevaux – il n’en souhaite pas plus de dix – dont Fraya d’Orge qui tire l’effectif vers le haut, « elle a maintenu l’écurie à flots quand le bateau tanguait », son frère Harlem d’Orge « plutôt sympathique et à suivre », le petit Gold From « qui arrive à maturité », la jeune Holwenn d’Hermine « que je garde pour cet été », Fakira Anges Noirs « avec qui il manque quelques petits euros à capitaliser avant le 1er juillet » et Haribo de Blessin « que j’estime » ainsi que Germinal Decloture « ces deux derniers passeront aux qualifs du 3 juin », Jérémy possède pour célébrer ses 30 ans en novembre quelques ressources. « C’est paraît-il l’âge où il faut y aller. Alors, le 7 juin si on n’est pas éliminés avec « Fraya » à Salon de Provence, le 10 à Borély avec « Harlem » et le 11 à Lyon avec « Gold » on ira uniquement pour être dans les cinq premiers. Je n’ai désormais que cette idée en tête ».  

Fabrice Rougier 


 


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