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Sonia Delaroche espère leur tenir la Dragey haute
Publié le VENDREDI 01 OCTOBRE 2021


L’écurie en forme de Sonia Delaroche devrait dans les prochaines semaines s’appuyer sur la jeune génération pour enchaîner une série de bons résultats, notamment pour la casaque Bader. La professionnelle normande installée à Dragey nous a ouvert son établissement où la convivialité tournoie inlassablement sur une petite quinzaine de pur-sang..

On voit dans ses yeux la mer. On y aperçoit aussi les vagues d’une vie tumultueuse avec ses victoires et ses faiblesses. Mais rien ne parviendra jamais à dissimuler son sourire. Elle est comme ça Sonia Delaroche. Elle n’entraîne pas que des pur-sang, elle emmène dans sa bonhomie tous ceux qu’elle fréquente. A 60 ans, la mentor de Dragey se repose sur ses espoirs. Sur une année de 2 ans pleine de promesses, sur des 3 ans en plein essor et sur des aînés qui n’ont pas dit leur dernier mot. « J’ai beaucoup d’atouts à l’écurie et ça me fait plaisir. J’ai tellement galéré. Quand je suis arrivée dans la Manche, avec deux ou trois chevaux, j’ai rencontré comme tout le monde des problèmes de personnel. Aujourd’hui, j’ai une équipe qui va dans le même sens que moi, qui prend soin des chevaux, qui est attentionnée au moindre petit bobo et qui est motivée par les résultats ». Avec sa petite quinzaine de pensionnaires, dont la majorité défend la célèbre casaque Bader,

La confraternité avec l'entraide pour maître-mot

Sonia a trouvé son coin de paradis. Loin de Chantilly ou de Maisons-Laffitte où elle a fourbi ses armes. « J’ai été assistante-entraîneur de Jean-Louis Gay. Maisons-Laffitte c’était bien, mais je pensais cartonner sur la côte. Je suis une amoureuse de la campagne et mes parents sont originaires d’Avrenches dans la baie du Mont Saint-Michel. Au moment de notre séparation, Jean-Louis m’a beaucoup aidée. Il continue du reste aujourd’hui à être d’excellents conseils. J’accorde beaucoup d’intérêt à ses remarques. Je lui tire mon chapeau. Quand il a dû cesser son activité, ça lui a fendu le cœur. J’ai alors passé ma licence pour lui éviter d’abord une rupture brutale avec ce milieu et aussi pour conserver un certain temps les chevaux de monsieur Guedj. Cela a duré jusqu’à mon déménagement sur Deauville. J’aime Deauville, mes enfants y sont nés, mais je ne me sentais pas à l’aise au centre d’entraînement. Tous ces chevaux, cette foule, vous ne pouvez pas utiliser les pistes que vous voulez, tout le monde vous regarde de haut. A Dragey, j’ai découvert l’inverse, une sorte de confraternité avec l’entraide pour maître-mot. Tout le monde est là à vous féliciter quand vous gagnez une course. Et puis c’est ma région. J’avais très envie de ce retour au pays. Il est certain que les pistes sont avant tout faites pour des chevaux d’obstacle, mais cela n’a pas empêché Golden Gold de faire sensation récemment à Saint-Cloud. Vous savez, quand ils sont bons, ils sont bons », résume cette passionnée d’élevage, cette femme hyper soucieuse de ses protégés qui n’est apparue sur les programmes qu’en 2015. « J’insiste beaucoup sur le travail individuel de chacun. J’ai beaucoup de « Bader » très tendus de nature de par leurs souches maternelles. Je demeure une passionnée d’élevage. La génétique m’aide beaucoup pour l’entraînement. Quand vous maîtrisez les origines, les aptitudes des apparentés, des parents, ça nous oriente pour les engagements et sur la façon de les travailler. En bonne ex-épouse de vétérinaire, j’adore aussi soigner mes pensionnaires. Enfin, soigner, je n’invente rien. Les soins et le moral sont primordiaux. Aucun de mes chevaux ne part par exemple à la piste le matin sans passer par le paddock. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Ils ont leur moment de détente. C’est important ».

Romancia, une 3 ans très prometteuse

Rien d’étonnant dès lors si ce petit effectif se sent bien au point de réveiller les rêves de notre sympathique manchote. « A commencer par Gemohio qui est rentré du Calabrais sans aucune atteinte contrairement à Erwan Bureller qui s’en tire avec une fracture de la main. Je ne vous cache pas que je la voyais gagner. Elle est sortie de la piste la fleur au fusil. Elle va courir dans le même style d’épreuve le 10 octobre. Elle est restée très bien. C’est une chic jument qui n’aura donc malheureusement pas son cavalier. C’est dommage car il faut vraiment bien s’entendre avec elle. Golden Gold a gagné arrêtée à Saint-Cloud. A sa descente de cheval, Aude Duporté, qui a monté pour de grandes écuries, m’a avoué qu’elle n’avait jamais été associée à une 3 ans de cette qualité. Elle est impressionnante, d’autant plus qu’il s’agissait d’une rentrée après une petite fêlure à un postérieur. Elle était aussi un peu ronde. J’attends désormais qu’elle répète.  On la reverra en piste la semaine prochaine. Deejay Mécène a encore besoin d’apprendre, de s’endurcir. Il a tout fait jusque-là sur sa classe. Martine Bow a réalisé une super rentrée alors qu’elle souffrait d’une sciatique. Je l’ai soignée. Si elle est capable de faire des trucs pareils quand elle a très mal, c’est prometteur. Je l’estime beaucoup. Top Glory sera à Angers ce samedi. Je lui ai enlevé les œillères. Il est ici depuis trop peu de temps. Nous sommes en phase de test. Golden Wish aurait pu gagner sa course plate à Saint-Cloud, mais ce n’était pas le but du jeu. Davantage une préparation en vue du Pracomtal disputé jeudi. Elle est de très bonne famille. C’est la sœur de Golden Gold. La mère ne fait que des gagnants. Cette poulinière est impressionnante. Musica’s Devil est borgne, mais pas de naissance, ce qui le rend stressé. Il aurait pu devenir un champion. Il est gentil, mais il panique. J’aurai dû laisser un ou deux mois de plus à Lad du Bourg avant sa grosse rentrée.  Physiquement il a complètement changé. Je vais le présenter à Nantes qui lui réussit bien.  Comme « Lad », Rovanthus a été arrêté plus d’un an. J’attends impatiemment sa reprise de contact. C’est un cheval à suivre. Il n’aime pas le lourd, c’est son défaut. Romancia est quant à elle une 3 ans très prometteuse qui a juste fait un galop d’essai récemment à Clairefontaine après les courses. Je l’estime énormément. C’est la sœur de Rovanthus. Elle sait déjà lire et écrire. Je me tâte pour savoir si je ne vais pas lui donner une course en plat pour débuter. J’ai peur de passer à côté de quelque chose. J’hésite ! Elle fait des canters qui sortent de l’ordinaire. On avait même envisagé avec elle le Prix Finot, mais je voulais lui apporter plus de fond. Enfin, Kenote, la petite soeur de Ge mohio, est prometteuse mais n'a pas encore débuté en obstacle. Je préfère d’abord l'endurcir en plat ». L’horizon s’éclaircit donc sur l’écurie de Sonia Delaroche qui vient de s’imposer à deux reprises. Mais cela ne suffit pas à son bonheur. « Ce qui me ferait le plus plaisir, c’est d’apporter à madame Bader la joie d’une victoire au plus haut niveau comme elle en a connue par le passé. En suis-je à la hauteur ? Je n’en sais rien. Mais j’y consacrerai toute mon énergie ».

Fabrice Rougier


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