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Aurillac célèbre son bicentenaire, Guer-Coëtquidan sa Fête des courses
Publié le VENDREDI 09 JUILLET 2021


A Guer-Coëtquidan, plusieurs dizaines de bénévoles se succèdent depuis deux bons mois pour la réussite de leur réunion du 14 juillet.

Après les Pyrénées-Atlantiques et la Vendée, Le Veinard prend le pouls dans le Cantal et dans le Morbihan à quelques heures du lancement de la saison sur les hippodromes d’Aurillac et de Guer-Coëtquidan. Un bicentenaire à ne rater sous aucun prétexte en Auvergne, la meilleure galette saucisse bretonne dans un cadre champêtre… quel beau programme ! Nos régions ont vraiment du talent.

L’Auvergne, la Bretagne, deux destinations plébiscitées chaque été par les touristes pour renouer avec nos valeurs ancestrales, pour leur côté pittoresque, pour cet esprit terroir qui fait de la France, partout où que l’on soit, une incomparable terre d’accueil. Deux régions où le cœur des courses bat certes moins vite qu’en Normandie, en Anjou-Loire ou en Aquitaine mais qui offrent une authenticité et un dépaysement au nul autre pareil. Seul champ de courses du Cantal, l’hippodrome Georges-du-Breil s’appuie sur ses nombreuses particularités pour concocter, avec soin, ses deux réunions annuelles. Ceux qui pensent qu’il n’y a pas de quoi en faire un fromage sont très mal tombés. Les courses ont épousé Aurillac il y a déjà 200 ans. Une union indéfectible qu’a cultivé de nombreuses années durant l’emblématique Président Jérôme Rambaud qui laisse, un an après sa disparition, un grand vide dans la ville préfecture. Flavien Pianu-Autin n’est pas qu’un successeur, mais un ami de plus de 25 ans qui avait, très jeune, réalisé ses débuts au micro sur l’hippodrome. De Toulouse à Aurillac, ces deux hommes ne se sont pour ainsi dire plus quitté et c’est tout naturellement que Flavien lui succédait en qualité de secrétaire général. Sans attaché-case ni cravate mardi matin quand nous le rencontrions, mais bottes aux pieds, un taille-haies à la main après avoir passé une couche de peinture. Ni lui, ni les bénévoles qui l’accompagnent ne voudraient négliger ce dimanche 11 juillet un quelconque détail. En bon orateur, celui qui fut jadis animateur sur la chaîne Equidia, sait qu’il détient les armes de la séduction. « Aurillac est un hippodrome champêtre offrant au public une vue à 360° que les courses se produisent au trot, en plat ou sur le parcours de steeple qu’on ne quitte jamais des yeux. Les gens ne loupent pas une seconde d’émotion. Ici, on a tout sous la main. On vient aux courses, mais surtout on voit les courses. Pas besoin d’écran géant. En moins de deux minutes on peut relier le rond de présentation, les guichets pour jouer et rejoindre la tribune. Tout est bien agencé. Ainsi vous pouvez vous détendre tout en bénéficiant d’animations entre les courses. Pour 6€ par famille, les femmes et les enfants bénéficiant de la gratuité, on assiste à un vrai spectacle de 14h à 18h », précise le responsable des lieux qui sait pouvoir compter sur ses proches collaborateurs. « Une vingtaine d’âmes généreuses s’investissent énormément pour le site. Ils n’ont pas quitté le navire malgré l’immense peine que la disparition du Président Rambaud a suscitée. S’ils ne m’avaient pas affiché leur soutien, j’aurais lâché la rampe car la gestion d’un hippodrome de troisième catégorie n’est pas chose simple. C’est un gros paquebot. Rien que l’administratif, c’est un truc de malade. J’ai une équipe vraiment remobilisée que je remercie » poursuit-il endurci par cet enthousiasme qui l’entoure. Soucieux aussi de proposer des pistes confortables, notamment pour les sauteurs. « Dès le second trimestre de l’année 2020, on a repris les travaux d’entretien, d’aération des sols, de tonte pour faire passer l’hiver à la piste après les grosses chaleurs. On a un tapis végétal bien réparti. La piste est extra et résume à elle seule un minutieux travail étalé sur huit à dix mois. Le fruit également de quelques collaborations avec France Galop, le technicien des pistes du Sud-ouest qui n’est autre que le directeur technique de l’hippodrome de La Teste, mais également avec Guillaume Macaire, un grand habitué d’Aurillac qui est toujours de bons conseils. A ce titre, je veux préciser qu’à l’image de notre Fédération régionale, le bien-être animal reste l’une de nos priorités. On a donc cette année changé le brook, supprimé toutes les structures bois des obstacles pour les remplacer par des barres en polyuréthane, modifié la haie de la rivière qui devenait trop dangereuse. Tout est mis en œuvre pour la sécurité des chevaux et des hommes », insiste Flavien pas peu fier de son parcours en huit, un plateau-école reconnu par les meilleures écuries.

A Guer, on se défonce pour que vivent les courses depuis 74 ans

En Bretagne, à Guer-Coëtquidan, on ne parle plus de réunions mixtes depuis belle lurette. Ce mercredi 14 juillet, seuls les trotteurs prendront possession de l’hippodrome de la Hattaie. Au grand dam du reste de son président, Philippe de Jacquelin. « Auparavant, le programme de notre seule réunion de l’année comportait sept courses dont une de galop. Je n’incrimine personne, mais depuis la disparition des galopeurs cette épreuve n’a jamais été remplacée. Même si l’on se bat bec et ongles pour que les épreuves de trot puissent être dédoublées, il arrive, comme il y a deux ans, de ne proposer que six courses. Pour nous, c’est une catastrophe. C’est scandaleux. Même en décalant le début des opérations le plus tard possible dans l’après-midi, à 17h30 tout le monde est rentré à la maison. On perd du jeu, on perd des gens dans nos guinguettes et à la galette saucisse, cela ne semble déranger personne, mais c’est très pénalisant pour une toute petite société comme la nôtre. J’ai donc un peu haussé le ton pour éviter que ça ne se reproduise. Si on organisait deux réunions je ne dirais rien, mais se décarcasser toute l’année comme le font nos bénévoles pour seulement six courses, c’est faire montre d’irrespect, sans compter qu’on ne perd pas d’argent mais pas loin. A la fin des courses, une fois tout payé, il nous reste en moyenne 7000 € pour anticiper l’année suivante. J’ai un gros projet d’aménagement de l’entrée de l’hippodrome avec un accès handicapé mais ça coûte pas mal de sous. Si nos instances n’y mettent pas du leur, ça complique tout ». Pour son hippodrome, comme son homologue auvergnat, le président breton se démultiplie. Campagnes d’affichage, recherches de sponsors dans le village, liens avec les services municipaux,… d’autant plus que cette date du 14 juillet, jour de fête de la musique à Guer, n’est pas coutumière dans le Morbihan. « Avant les courses avaient lieu le 15 août. Seulement, une grande manifestation de 10 000 motards dans le village a rendu difficile notre cohabitation. Du coup les gens sont perdus. A partir de la saison prochaine, nous allons tenter d’enraciner notre traditionnel rendez-vous le troisième dimanche d’août », promet un cadre sympathique et dynamique à l’image de ses proches. « Avec nos soixante bénévoles on donne toujours le maximum pour que l’hippodrome de Guer soit accueillant pour les acteurs des deux côtés de la lice. Vous y rencontrerez de braves gens, attachés à leur terroir, qui se défoncent pour maintenir depuis 74 ans des courses à Guer. C’est leur hippodrome, c’est leur journée de fête après avoir travaillé sans relâche durant deux mois. J’entame ma troisième année de présidence et les enjeux sur notre réunion ne cessent de croître, alors j’espère continuer sur cette dynamique. Malheureusement, nous sommes tributaires des conditions météo. Il pleut sans discontinuer depuis un mois. Un retour au sec est annoncé. Une lueur d’espoir. En moyenne, on comptabilise 600 entrées payantes et 300 par invitations, un public essentiellement guerois avec pour seuls touristes des gens de la famille qui viennent en vacances. On se situe quand même à 60 kilomètres de la mer », plante-t-il en guise de décor. Les habitués constatent les efforts produits chaque année. Pose d’un podium fleuri pour la remise des prix, présence des miss du village pour encadrer les vainqueurs sous les notes des sonneurs de chasse,… « On essaie de trouver des animations pour que votre passage à Guer sorte de l’ordinaire, que son originalité donne envie aux spectateurs de revenir d’une année sur l’autre. Quant aux enfants, ils seront un peu les rois de cette Fête des courses et même de tout un village. J’en mesure toute l’importance auprès de nos commerçants qui ont fait preuve d’une grande générosité malgré la situation économique. Ici, tout le monde est attaché à ses courses ». N’est-il pas trop simple de rappeler que ce morceau de Bretagne est chaque jour sur le pied de Guer ?

Fabrice Rougier


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