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Mathieu Mottier va jouer l’Etrier d’or jusqu’au bout
Publié le VENDREDI 10 JUILLET 2020


Mathieu Mottier et Evangelina Blue double détenteurs du Prix des Centaures (Grp. I).

Et si 2020 était l’année de Mathieu Mottier ? Il suffit d’observer les résultats du premier semestre pour répondre à la question sans trop se mouiller. Deux Groupe I depuis le 1er janvier, une place de leader qu'il partageait encore mercredi matin avec Alexandre Abrivard devant Eric Raffin dans la course à l’Etrier d’or, 37 victoires pour son entraînement,… n’en jetez plus ! A 28 ans, le professionnel mayennais atteint les sommets.

Deux "Groupe I" supplémentaires sont tombés dans l’escarcelle de Mathieu Mottier depuis le début de l’année. Avec trente succès au monté – 65 en tenant compte des deux spécialités – le Mayennais dépoussière à 28 ans  les podiums comme jamais. Au diable le confinement, le professionnel est même revenu encore plus motivé sous le masque en signant, en 48 heures chrono, sept victoires entre Les Andelys et Enghien le week-end dernier. Peut-on néanmoins parler d’un avènement ? Certainement pas, si l’on juge la régularité de celui qui avait déjà conclu l’épisode 2017 en tête des battus du trio dans la course à l’Etrier d’or. Rien n’a vraiment changé. Ni dans la main, ni dans la tête d’un jockey à la grande simplicité. Seule la réussite lui fait désormais la cour jusqu’à finir une fois sur trois dans les places payées depuis le 1er janvier. Une performance qu’il analyse avec un certain recul. « Il faut reconnaître que ça se passe vraiment très bien. On a de bons chevaux à l’écurie qui sont de surcroît au top de leur forme. Les impressions du matin se concrétisent l’après-midi. Mais au-delà des résultats ce qui m’importe le plus c’est la santé de mon effectif. Si je remporte en plus quelques titres pour l’extérieur c’est le plus beau des cadeaux ».

Abrivard/Mottier duel au sommet

Des cadeaux ! On ne s’en fait pas tous les jours dans ce métier. Pour les emballer, il faut les mériter, enchaîner les kilomètres et les journées de dur labeur, se montrer, séduire et surtout transformer. On peut remporter un Etrier d’Or dans un fauteuil, comme l’avaient fait notamment en leur temps Jean-Loic Claude-Dersoir et Philippe Masschaele, mais aujourd’hui la concurrence a pris de l’embonpoint. Les éternels Eric Raffin et Matthieu Abrivard, Yoann Lebourgeois, Alexandre Abrivard,… les chevaux sont désormais loin de suffire, il faut ajouter cette pincée de génie, ce supplément, pour arriver sur le plus haut barreau de l’échelle qu’il partageait encore mercredi matin avec ce dernier. « Il m’a rattrapé mardi puis dépassé d'une longueur mercredi, lance-t-il avec un large sourire en évoquant l’actuel chef-de-file.  D’avoir réussi à passer le premier semestre en tête est déjà une grande satisfaction. Maintenant, on va essayer d’aller au poteau. Et même si on est battus, j’espère  lutter avec eux jusqu’à la fin. Ce n’est pas un objectif en soi. Je ne gagnais pas jusqu’alors suffisamment de courses pour lutter avec les trois premiers. Mais j’avoue me prendre au jeu. Quand je peux monter des courses je les monte, si ce sont des bons chevaux c’est super et si ça gagne c’est encore mieux. J’essaie à présent de sélectionner les réunions en fonction des épreuves monté auxquelles je peux participer. On va essayer de jouer le coup  jusqu’au 31 décembre,  même si ce  n’est pas vital.  Un podium résumerait déjà une superbe saison ». Elle le sera, quoi qu’il arrive, après les probantes démonstrations d’Evangelina Blue dans les « Centaures » et de Gladys des Plaines dans le « Président de la République ». Deux juments qui ne ménagent jamais leurs efforts. « La rentrée d’Evangelina Blue, il y a quinze jours, est plutôt bonne. Plus froide que d’habitude, elle s’est élancée au galop. Je suis donc resté en retrait, mais son dernier kilomètre est bon pour finir dans la roue, si j’ose dire, d’Etoile de Bruyère dont le niveau est identique à la mienne. Il m’est cependant délicat de me projeter sur ses objectifs. Elle est dans la force de l’âge, certes, mais c’est une jument qui peut encore progresser car elle a commencé tardivement sa carrière. Pour Gladys des Plaines, j’ai été l’invité de dernière minute dans le Prix Lavater. Ce jour-là, elle m’avait bien plu. J’avais dit à Gilles Curens « compte sur moi pour le Président, on va lutter pour les trois ou quatre premières places » il s’est avéré qu’on a gagné, c’était donc encore plus beau que prévu. Il est vrai qu’elle a beaucoup mieux démarré que d’habitude. Ensuite, durant le parcours, j’étais bien sur ma jument, elle a constamment répondu à mes sollicitations, elle n’a jamais  calé, avalant la ligne droite sans baissé de pied. J’ai pris beaucoup de plaisir. On ne ferait pas ce métier-là si l’on n’envisageait pas un jour de tomber sur l’excellence. Tout en sachant que le fossé à combler est énorme, que l’autre rive est très compliquée à atteindre. Alors, on le garde dans un coin de sa tête », analyse Mathieu.

Un bon programme pour Delfino

Mais résumer une efficacité à ses seules montes extérieures est encore réducteur au regard d’une saison où l’entraîneur qu’il est devenu repousse aussi toutes les limites. Trente-sept succès en six mois que Delfino et Esperanzo ont joliment médiatisé. « Les chevaux sont passés sous mon nom depuis le début de l’année, mais ça n’a pas changé grand-chose en terme de fonctionnement à l’écurie étant donné que je gérais déjà l’entraînement aux côtés de mon père. Son coup de main et ses analyses restent  primordiaux. Quant à Delfino, il ne m’étonne même plus. Il a énormément de potentiel. Il m’a procuré pas mal de sueurs froides. J’étais plus déçu quand ça n’allait pas avec lui qu’aujourd’hui ravi quand ça gagne. Il a beaucoup de classe, ses victoires sont logiques. Il est en forme et appliqué. Son programme, avec de nombreuses courses fermées, joue aussi en sa faveur. Je ne pense du reste pas le recourir tout de suite avec les bons vieux. Esperanzo m’a par contre laissé un peu sur ma faim lundi aux Sables. On va étudier ça pour qu’il soit plus performant la prochaine fois. Au-delà de Valzer di Poggio, on affrontait il est vrai un bon lot, mais je l’estime capable de mieux faire. Nos 4 ans travaillent aussi très bien ». Rien ne semble arrêter les « Mottier » ! L’opposition  est prévenue. Elle a du souci à se faire…
 
Fabrice Rougier


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