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Marie Vélon court vers le plus beau cadeau du monde
Publié le VENDREDI 11 SEPTEMBRE 2020


Depuis trois saisons, Marie Vélon enfile les succès, notamment pour son patron Jean-Pierre Gauvin.

Passée professionnelle en fin d’année passée, Marie Vélon a su démontrer que la décharge n’était qu’un simple argument pour atteindre plus facilement le sommet. A 21 ans, la jockey au service de Jean-Pierre Gauvin effectue la course à la cravache d’or féminine avec une confortable avance après un fantastique meeting de Vichy où la pastille fut du reste dure à avaler pour l’opposition. Aux portes du Top 10 de la profession, elle peut aussi désormais s’appuyer sur l’agent Jules Susini pour toucher ses rêves.

Sur les hippodromes, on se l’arrache. Plus une réunion ne se déroule sans que le nom de Marie Vélon s’invite sur les lèvres de la profession. A 21 ans, l’Aindinoise de Châtillon-sur-Chalaronne s’est frayé un chemin dans l’épineuse jungle des jockeys. Deux années, pas une de plus, lui ont suffi pour atteindre les 86 victoires synonymes d’un passage chez les pros et depuis… rien n’a changé. Mieux même, elle s’est emparée dans la foulée du leadership chez les femmes-jockeys, totalisant depuis le début de l’année 47 victoires tout en faisant jeu égal, aux portes du Top 10, avec des pilotes d’envergure comme Ioritz Mendizabal, Julien Augé, Anthony Crastus ou Eddy Hardouin. Cette cravache d’or féminine qui n’était qu’un doux désir d’adolescence s’est soudainement transformée en hypothèse. Un avènement que personne n’a pour ainsi dire vu venir, si ce ne sont ses acteurs. « En début d’année, c’est sûr, juste après la perte de ma décharge, je n’y pensais pas une seconde. Et puis, nous avons vécu un été exceptionnel avec vingt succès sur le seul mois d’août. A Vichy, comme tous les chevaux de l’écurie de Jean-Pierre Gauvin sont arrivés en forme j’ai pu creuser l’écart sur mes poursuivantes (seize victoires la séparent aujourd’hui d’Axelle Nicco, ndlr). Petit à petit, on s’est mis à y croire. Puis, cette cravache est au fil des semaines devenue un objectif. Depuis juillet, je monte davantage pour l’extérieur car je travaille avec un agent - Jules Susini - mais l’éternel soutien de Jean-Pierre Gauvin a été fondamental pour y parvenir », rappelle Marie.

"Jean-Pierre Gauvin est un génie"

Le « nous » revient alors inlassablement dans chacun de ses propos. Jamais ceux qui l’entourent ne s’écartent du sujet. La pilote l’assure, elle doit sa réussite à un environnement sain. « Se donner à fond dans son travail est indispensable, mais sans l’entière confiance, de mon patron et celle de ses propriétaires, tout ceci n’aurait pas été possible. C’est la base de tout. La décharge pour les jeunes-jockeys a accéléré ma période d’apprentissage, c’est indéniable, mais avantage de poids ou pas, Jean-Pierre Gauvin continue à nous accorder du crédit. Il est d’une grande patience, il transmet de l’assurance. C’est un homme de cheval tout simplement. Je pourrai faire des louanges sur lui pendant des heures. Il mérite tout ce qui lui arrive. C’est un génie. Depuis le début de notre collaboration, Jules joue également un rôle déterminant. Il est hyper investi dans son travail et motivé. C’est un vrai compétiteur tel que nous pouvons l’être sur la selle. Il se plie en quatre pour nous. Et puis, il ne faut jamais oublier d’où l’on vient. Depuis l’âge de 12 ans je monte à cheval. Bien avant d’entrer à l’Afasec, mon oncle, Eric Antoinat, m’emmenait chez l’entraîneur de Chazey Bernard Goudot qui m’a fait adorer ce métier. Aujourd’hui, je me dis qu’il m’a vu grandir et quand je parviens à gagner pour lui, je suis encore plus fière. C’est super loin, mais ces choses-là ne s’oublient pas », reprend un jockey au cœur tendre, à l’esprit combatif. Mesurée, mais décidée. Lucide, mais entreprenante. « J’étais extrêmement déterminée en quittant Chantilly pour venir m’installer dans la Loire. J’ai bossé dur pour ne jamais rien regretter. Quand on dit que le travail finit toujours par payer, je peux assurer que c’est vrai, que ce ne sont pas que des paroles en l’air. La motivation en est le moteur. C’est bien d’être gourmand dans ce métier, mais il ne faut pas s’emballer pour autant. Plus on est haut, plus la chute peut être terrible. On est tous égaux face à cela, que ce soit les grands ou les plus petits jockeys. Alors, oui, cette cravache d’or serait le plus beau cadeau du monde. Mais il faut raison garder… même si j’en rêve. Il reste quatre mois de courses ».

"C'est tellement dur de gagner une course"

Figurer dans le Top 10 constituerait aussi un exploit jamais atteint par une femme même si Mickaëlle Michel et Coralie Pacaut viennent tour à tour d’échouer de peu. « J’ai Stéphane Pasquier juste derrière moi au classement. Ce n’est pas n’importe quelle menace. Je sais bien qu’il ne va pas y rester longtemps. Ce serait le petit plus, mais cela me paraît très compliqué. Vous savez, c’est tellement dur de gagner une course. Le travail du matin, la préparation, la recherche du bon engagement, on ne se rend pas compte de tous les paramètres à aligner pour arriver à ses fins. Alors, à chaque fois que je passe le poteau en tête, je me répète que cette vie que j’ai choisie est incroyable ». L’entraîneur Jean-Pierre Gavin a encore préfacé un beau roman hippique. Quant au scenario, il promet une arrière-saison à couper le souffle. Marie Vélon, elle, devrait en rester bien au-delà le personnage principal.

Fabrice Rougier


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