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Adrien Charbonneau : Délia du Pommereux, je lui dois tout
Publié le VENDREDI 12 MARS 2021


S’il n’avance que trois années d’expérience dans le milieu hippique, Adrien Charbonneau a déjà vécu des moments uniques. Surtout en compagnie de Délia du Pommereux la lauréate du Prix de France 2021. Le jeune lad situe ses moindres faiblesses juste en posant sur ce trésor les pupilles de l’amour. Il nous conte cette proximité avec tendresse.

D’un calme rassurant, Adrien Charbonneau, seulement 23 ans, ne parle jamais de Délia du Pommereux. Il la conte avec cet accent chantant de Marmande. Il la trotte, il la dorlote, il l’écoute, il la soigne, il l’alimente… mais cela n’est rien à côté de l’amour qu’il lui porte. Depuis bientôt deux ans, les destins de l’un et l’autre sont liés. Et pourtant, au final, son lad concède qu’il ne lui a pas appris grand-chose. « Ce sont les chevaux qui font les hommes. Jamais l’inverse. Elle m’a apporté plus de choses que je lui en ai apprises. Je n’aurai jamais pensé avant cette expérience qu’un cheval puisse être aussi performant. Quand on monte derrière elle, on reste bouche bée. On ne contrôle plus rien. Elle vous embarque. C’est une super jument. Elle m’a aussi permis de connaitre plein de monde et de vivre des moments qui seront peut-être uniques dans une vie. Je lui dois tout », introduit-il tel un hommage après un magnifique hiver où la fille de Noune du Pommereux aura été la seule à pouvoir faire tomber de son piédestal Face Time Bourbon. « Avant l’hiver on aurait signé. Elle est montée en condition sur chacune de ses courses. La compétition l’améliore, lui fait du bien. Elle aime tellement se rendre sur l’hippodrome.  Avant le Prix de France, Sylvain Roger lui avait redonné un peu de fraîcheur. Et elle a battu l’imbattable en roulant les 800 derniers mètres à deux nez au vent. A partir du moment où le train est sélectif, aucun tempo ne la déstabilise. Sujette à de petits problèmes de sciatique, chaque effort brutal peut réveiller en elle une petite douleur. Elle est donc bien mieux quand elle reste enclenchée sans avoir un coup de reins à donner. Elle est vraiment surprenante car son avant-dernier boulot avant de remporter son premier Groupe I avait été très moyen. A 8 ans, elle sait désormais s’économiser le matin pour mieux rebondir. Elle connaît son boulot et ses limites. La jument était un peu passée d’état avant le Prix de Paris. Depuis, on ne l’a pas travaillé fort en vue du Critérium de Vitesse dimanche à Cagnes. En tout cas bien moins que d’habitude. On l’a écouté davantage après ce long marathon de Vincennes pour être certains de sa récupération et situer son niveau de forme. Elle a peaufiné sa préparation à Grosbois à côté des poulains et de son frère Gimy, mais seulement pour la garder calme, pour qu’elle ne monte pas en pression seule » nous apprend Adrien.

"Délia se plaît dans sa petite routine"

Surtout, la star veut conserver une vie bien ordonnée, avec un coucou dans la tête et certaines habitudes. « Elle fait toujours les mêmes boulots. Elle part chaque année à la même période en vacances. Le matin, elle est nourrie et sortie à la même heure. On la promène en longe derrière la dresseuse sans harnais, en totale liberté, sans aucun artifice. De fait, quand on met le sulky, elle sait que c’est pour travailler. Elle connait son taf. Elle se plaît dans sa petite routine. Elle ne demande pas tant de soins que ça. Elle n’a jamais bougé, elle a les jambes intactes. Elle a encore de beaux jours devant elle. S’il ne s’agissait que de son premier Groupe I, elle a affronté de sacrées générations avec des trotteurs comme Bold Eagle ou Davidson du Pont. La relève semble se faire attendre. Certes il y a Face Time Bourbon, mais le Prix de Sélection nous a montré qu’il n’y avait pas grand monde en face » remarque optimiste Adrien pour qui les courses sont apparues tardivement. « Ça ne fait que trois ans que je travaille à plein temps dans les chevaux. Auparavant j’avais fait du concours hippique depuis mon plus jeune âge. Mes parents qui ne sont pas du tout de ce milieu voulaient que je poursuive mes études. Donc j’ai étudié la comptabilité jusqu’à mes 20 ans et du jour au lendemain, j’ai pris la décision de tout arrêter et je suis parti chez Benjamin Goetz Il m’a appris le métier de A à Z jusqu’à mettre un harnais. J’ai ensuite posé mes valises quelques mois chez Guy Verva dans le Nord. Une très bonne boîte où j’ai découvert une autre méthode. Puis mes amis m’ont convaincu. Ils me répétaient que dans ce métier il fallait passer par Grosbois. J’ai rejoint l’écurie Quick Star pour mettre en route les poulains. Très tôt j’ai eu des responsabilités.

"Seuls les chevaux et le travail comptent"

Puis, j’ai eu vent que la lad de Délia allait partir à l’été 2019. Une opportunité, un coup de chance, mais aussi beaucoup de boulot pour en arriver là. Je ne me repose jamais sur mes lauriers. Il n’y a que les chevaux et le travail qui comptent pour moi. Je me lève chaque matin pour essayer de faire mieux que la veille, concentré sur ce que je fais et sur les futures échéances à gagner ». Un nouveau départ. Une résurrection, même s’il ne regrette rien de cet étonnant parcours. « Poursuivre mes études m’a permis d’avoir une ouverture d’esprit, d’apprendre à réfléchir et d’avoir des postes clés. Je prends du recul sur beaucoup de choses. Si j’en suis là aujourd’hui, je ne peux que remercier mes anciens et mon actuel patron.  Quitter le Sud-ouest c’était un déchirement, la perte totale de tous ses repères. On n’est plus chez soi, on abandonne son entourage, on repart de zéro, on se reconstruit, on crée et ça permet d’avancer. La difficulté du boulot ne m’inquiète pas. Depuis très jeune mes parents m’ont inculqué des valeurs basées sur le travail. Sans bosser, on n’obtiendra jamais ce que l’on veut dans la vie. Mais attention ! La chute peut être brutale, il ne faut jamais se relâcher. Délia est là chaque matin pour me le rappeler. Quand on œuvre parmi une si belle équipe avec messieurs Lolic et Roger en tête, sans oublier Eric Raffin pour la touche finale, on se doit d’être à la hauteur ».

Fabrice Rougier


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