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Tout le monde m'appelle Monsieur Chevaldefer
Publié le VENDREDI 13 MARS 2020


A gauche d'Alessandro Gocciadoro sur la photo, Michaël s'apprête à remettre le trophée du Grand Critérium de Vitesse dimanche dernier à Cagnes

Pour faire de sa passion un travail, dans les métiers des courses, rien ne vaut l’Afasec ou les MFR. Michaël Loiseau nous confie néanmoins la preuve qu’un chaudronnier-plieur peut lui aussi passer des tribunes aux écuries. Concepteur de plaques de boxes, d’enseignes d’écurie ou d’élevage et de trophées en tout genre, cet Isérois plus connu sous le pseudo de « Mic Chevaldefer » est en passe de réussir son pari. Qui veut, peut ! Une volonté de fer en somme.

Dans son petit bled de l’Isère, entre Lyon et Grenoble, même le facteur le connaît sous son nom d’artiste et ça l’amuse. « Fréquemment je reçois des courriers au nom de Monsieur Chevaldefer ». A 46 ans, Michaël Loiseau vit un rêve de gosse. En à peine 3 saisons, ce chaudronnier-plieur a signé une entrée fracassante dans le milieu des courses. Oui celui que beaucoup pensent impénétrable. Mais la passion reste le meilleur incubateur d’idées. Le départ de chaque belle aventure. En mettant ses compétences au service du trot, Mickaël enchaîne les épisodes insolites alors que rien ne l’en prédestinait. « Quand j’avais 12 ans, mon grand-père jouait aux courses. Il faisait le papier et je regardais par-dessus son épaule pour comprendre. Je l’entendais écouter à l’époque la radio pour avoir l’arrivée du Quinté. Puis, Général du Pommeau a été mon cheval de cœur, ce détonateur qui m’a vraiment rapproché du trot. Il y a quatre ans, comme je possède un bout de terrain et que ma fille et ma femme montent un peu, j’ai décidé d’acheter deux chevaux. Le hasard a voulu qu’on récupère Viking Jisse, un fils de Défi d’Aunou. Au début je n’avais pas fait le rapprochement, mais quand j’ai vu le pédigrée, quelle surprise. Il s’était sectionné le tendon au-dessus du boulet, ce qui avait prématurément mis fin à sa carrière.  J’aurai quand même bien aimé le voir avec un sulky au derrière (rires). Je leur ai construit deux boxes pour les accueillir du mieux possible et, comme je travaille dans la métallurgie, j’ai voulu acheter deux belles plaques de box. Cependant, aucun modèle ne m’a intéressé sur le net. J’ai donc commencé à créer. Tout est parti de là ».

De Général du Pommeau à Bélina Josselyn

Mais c’était encore trop peu pour satisfaire son appétit. L’ouverture d’un compte sur les réseaux sociaux et quelques belles rencontres nées sur les hippodromes le propulsent rapidement à l’étage supérieur. « J’ai pu faire la connaissance de Didier Drouilly, notamment propriétaire de Vroum Vroum, de Kévin Tebirent, propriétaire de Ready Cash, deux personnes qui m’ont ouvert énormément de portes, acheté des enseignes pour leurs haras et leurs écuries. J’ai lancé dans la foulée ma page Facebook, puis la viralité des publications a immédiatement fonctionné. J’ai conçu des plaques de box pour Général du Pommeau, Général du Lupin, Bélina Josselyn, Aubrion du Gers,… des trotteurs qui trônent dans les mémoires collectives. Mais je n’ai aucune préférence. A partir du moment où les gens sont satisfaits, ça suffit à me rendre heureux. C’est que du bonus », poursuit un artisan de plus en plus fréquemment invité sur nos champs de courses. Pour d’abord embellir chaque patrimoine, mais également pour la confection de trophées. A commencer par celui d’Angoulême. « Martine Brossard m’a contacté pour me proposer de monter un stand sur place lors d’une réunion. J’ai acheté dans la minute mon petit barnum, quelques tables, je me suis fait un stock de pièces à exposer et c’est parti de là. Les Charentais ont été si charmants qu’ils avaient même organisé ce jour-là un Prix Mic Chevaldefer. Pour moi, c’était inimaginable. J’en ai eu les larmes aux yeux ». Depuis, de nombreux champs de courses ont emboîté le trot. En Europe comme à Wolvega où Michaël attribuait une de ses réalisations au vainqueur du Prix Victoria Park ou à Mons pour le Grand Prix de Wallonie. Hyères, Vincennes, où il était partenaire des frères Mouheb dans le Prix Gélinotte/Wedge Institute, puis Cagnes-sur-Mer où il remettait dimanche une originale production dans le Grand Critérium de Vitesse confirmaient cet enracinement au plus proche des pistes. Pour autant, « Mic Chevaldefer » ou « Mic » pour les intimes, ne court pas forcément après les Groupe I.

"Mes stars ne sont pas Zidane et Deschamps"

Si son activité demeure en plein essor, le bonheur se trouve ailleurs. « Mon ami Dominik Cordeau m’a permis un jour, alors que nous étions chez Franck Leblanc, de découvrir Grosbois en sulky. Ce fut une journée inoubliable et je les en remercie. Pour certains, les stars s’appellent Zidane ou Deschamps, les miennes sont tous les entraîneurs de trot sans exclusive. Quand on voit tout le boulot abattu sans qu’une majorité ne parvienne à joindre les deux bouts, on comprend mieux qu’il s’agit d’un métier de dingues, difficile, sans concession, qui n’est pas suffisamment mis en relief. Mon investissement n’est rien à côté des sensations que le spectacle hippique m’a apportées depuis une trentaine d’années ». Mickaël sait d’où il vient. Chez les trotteurs, pour son talent et sa bonne humeur, personne n’a surtout envie de le voir repartir…


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