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Hugues Monthulé : la même niaque que Bold Eagle
Publié le VENDREDI 14 FEVRIER 2020


Ne quittant jamais d’un sabot son champion Bold Eagle, dont il est le lad depuis 2015, Hugues Monthulé n’a pour autant pas mis sa carrière de driver entre parenthèses. A Rouen, vendredi dernier, l’apprenti de Sébastien Guarato a remporté une symbolique mais ô combien méritée cinquantième victoire pour couronner dix années d’apprentissage au contact des géants du circuit.

Mercredi, sur l’hippodrome de Vire, avec une belle carte à jouer après une course de rentrée, Excel d’Atout pourrait devenir le premier partant d’une nouvelle ère. Depuis la victoire d’En Folie (entraînement David Lefèvre), vendredi dernier à Rouen-Mauquenchy, Hugues Monthulé a en effet rejoint la liste des professionnels mettant fin à dix années d’apprentissage. De Jean-Michel Bazire à Sébastien Guarato, en passant chez Louis Baudron, Yannick-Alain Briand le temps d’un meeting de Cagnes, Loïc Groussard ou encore Bruno Marie, le Mayennais a tutoyé ce que le trot a fourni de meilleur lors des dernières décennies. « J’ai fait de bons patrons. J’ai essayé d’apprendre tout ce que j’ai pu chez chacun d’eux et  je ne regrette aucune expérience » souligne d’emblée Hugues, calme, placide, heureux. Tout simplement !

Un cap, mais pas un tournant

Le bouillonnement demeure intérieur. Même après avoir passé le poteau d’une course dont on rêve depuis sa première rentrée sur les bancs de l’Afasec. « J’ai bien entendu éprouvé beaucoup de joie en m’imposant au sulky d’En Folie, mais sans rien perdre de ma concentration car je drivais Dear Lover dans la foulée. Beaucoup de personnes m’ont cela dit félicité. Alors oui, c’est vrai, c’est super, c’est un cap, mais je ne pense pas que ce soit le tournant d’une carrière. Je vois d’abord ce changement de statut comme une récompense du travail réalisé jusque-là », reprend le fils de Pascal Monthulé pour qui il a livré dans cette cinquantaine l’une de ses plus belles batailles. « La victoire pour papa fait partie des plus importantes, mais elle ne peut  occulter celles ramenées de Vincennes ou d’Enghien. S’imposer à Paris c’est quand même génial » reconnaît-il à seulement 26 ans. Mais au-delà des pistes, comme son frère Gabriel l’est avec Davidson du Pont, Hugues a toujours été le confident de Bold Eagle. Dans l’intimité du monstre sacré aux 46 victoires, presque partout dans le Monde, dont deux Grand Prix d’Amérique. Un rôle clé qui, quelque part, a presque ombragé ses qualités de driver. Et pourtant, qu’ils sont soulagés ses collègues apprentis d’avoir vu disparaître des pelotons celui qui trustait une dizaine de trophées chaque année. Un succès toutes les dix courses en moyenne en près de cinq cents compositions. Des statistiques semblables à celles qu’enregistrent Franck Nivard, Yoann Lebourgeois ou Björn Goop depuis le début de l’année. Ça place la barre très haut. « Beaucoup de gens me réduisent au rôle de lad de Bold Eagle. Mais cela ne me dérange pas. J’en éprouve même beaucoup de fierté.  S’occuper d’un cheval qui gagne le Prix d’Amérique deux années consécutives, c’est purement du rêve. Cette course, je la regarde depuis que je suis tout petit. Vivre de tels moments est merveilleux. Bold Eagle c’est le cheval d’une vie. Sans lui je ne serai pas le même aujourd’hui ».

Une famille au service du trot

Sa sixième place obtenue dans le Grand Prix de France, dimanche dernier, n’élime en rien son enthousiasme. « Il ne faut pas lui en vouloir. Le cheval est fatigué, il a connu un meeting compliqué, sans jamais bénéficier de parcours favorables, donc forcément il s’en ressent. La victoire de Davidson du Pont m’a cependant fait plaisir pour mon frère Gaby (lad chez Jean-Michel Bazire). J’ai eu la chance de vivre ces moments-là, c’est normal que mon frère les savoure à son tour. Nos parcours parallèles sont atypiques et rigolos ». Chez les Monthulé, la famille reste un socle essentiel de la réussite. Hugues en est parfaitement conscient au point d’envisager, un jour peut-être, un regroupement sous la même bannière. « Travailler avec mon père, pourquoi pas dans deux ou trois ans. Je me laisse le temps d’y réfléchir. Chaque chose en son temps. Je préfère vivre au jour le jour et j’ai une très bonne place chez Sébastien Guarato qui m’a toujours fait confiance. Et puis, mon crack est toujours à l’écurie comme tant d’autres chevaux que j’apprécie. Si en plus mon patron me donne l’occasion de continuer un peu à driver, ce serait top ». Aux côtés de Bold Eagle, de Face Time Bourbon, de Billie de Montfort voire de Flèche Bourbon ou encore de Green Grass…  on comprend rapidement que l’herbe ne sera pas plus verte ailleurs. Bon vent Hugues !


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