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Mqse de Sévigné et les lettres de noblesse d’Hugo Besnier
Publié le VENDREDI 15 AVRIL 2022


Jockey fidèle à l’écurie d’André Fabre, depuis les débuts de son apprentissage, Hugo Besnier, 20 ans, a permis à son patron d’enrichir dimanche son patrimoine d’un septième Prix Vanteaux grâce à Mqse de Sévigné. Une marche de plus vers l’élite pour ce Mayennais qui, depuis tout jeune, calque son parcours sur celui de Maxime Guyon.

Après Maxime Guyon, Thierry Jarnet, Olivier Peslier, Cash Asmussen ou encore le légendaire Yves Saint-Martin, Hugo Besnier a couronné dimanche André Fabre d’un septième Prix Vanteaux (Grp. III) qui égalait de fait le record jusque-là détenu par Criquette Head. Dès la réouverture printanière de ParisLongchamp, le jockey mayennais inscrivait aussi pour la première fois son nom au prestige des courses hippiques accolé à jamais à celui de Mqse de Sévigné. Peu expressif, comme l’est son patron, il découvrait néanmoins ce bouillonnement intérieur des grandes heures. « C’est une victoire très importante dans une carrière. C’est une marche, un cap, mais il ne faut pas s’arrêter en route. J’ai eu une bonne course. J’avais pour ordre de ne pas la reprendre, de la laisser faire. C’est une jument qui a une belle action, qui a du rythme. On a profité de ses qualités. La course a été régulière et la meilleure a gagné. J’ai appris à la clôture des partants que j’y serai associé. Mais pas forcément surpris. Juste content d’être dessus. Vous savez, je prends les choses comme elles viennent. C’est bien de penser à vous au moment du choix des montes, mais les courses il faut les gagner. En arrivant au rond, j’ai senti beaucoup de confiance de la part de sa cavalière et de monsieur Fabre. Et on l’a fait ! J’espère que cette victoire va réellement lancer ma saison, me permettre de toujours plus progresser, m’apporter davantage de confiance pour monter encore plus haut. Gagner le Prix de Diane à 20 ans avec Mqse de Sévigné serait magnifique. Si monsieur Fabre estime qu’elle a sa chance, elle le courra. Dans notre métier, tout se joue à peu de choses. Au moindre détail. Le choix des montes y participe. J’espère bien entendu y être une nouvelle fois associé, mais on a quand même à l’écurie des top jockeys », souligne l’enfant de Saint-Ouen les Toits qui avait découvert les courses de poneys là où Maxime Guyon avait couvé bien avant lui une immense carrière.

"Je dois beaucoup à Madame Fabre"

Que de chemin parcouru. Sans taper à toutes les portes. En choisissant, culotté, ce qui représentait déjà pour lui la meilleure destination. « Je n’ai connu en sept ans que l’établissement de Monsieur Fabre. Comme tout jeune jockey j’ai vécu des périodes compliquées. Il y eut des passages où je montais moins, mais j’ai toujours été ravi d’être à Chantilly. J’aime mon métier. Franchement, même si je n’avais pas monté autant que je l’espérais, je serais resté. Monsieur Fabre ne m’a par exemple jamais embêté dès lors que j’ai des opportunités pour l’extérieur. Il le dit lui-même. Il faut monter pour apprendre. Comme lui je suis quelqu’un qui ne parle pas beaucoup, mais je ne peux que le remercier pour la confiance accordée et j’espère lui rendre en progressant chaque jour encore davantage. Je dois également beaucoup à madame Fabre. Elle a été très importante dans mon apprentissage. C’est aussi grâce à elle si j’ai la chance d’être là » enchaîne Hugo qui avait célébré sa centième victoire fin mars à Chantilly sur Woodstone. La perte de sa décharge l’an passé n’a en rien élimé ses ambitions. « J’avais comme tout jockey un peu d’appréhension, bien sûr, mais je n’ai jamais ressenti le doute s’installer. Mon patron me faisait déjà monter des épreuves sans décharge alors que je n’étais qu’apprenti. J’ai également confiance en mon agent.  J’étais persuadé que tout redémarrerait au printemps, au moment des belles courses. Avec des chevaux comme Monsieur de Pourceaugnac par exemple. J’étais vraiment déçu l’an passé d’avoir été battu dans le Prix du Conseil de Paris (Grp. II). Si on le recourait aujourd’hui, avec l’expérience acquise, je pense que je le gagnerais. Ce cheval a fait naître mes premières grosses sensations dans un Groupe. Il me tient particulièrement à coeur. Dimanche, dans le Prix d’Harcourt (Grp. II), il ne lui a pas manqué grand-chose mais il faut bien avouer que Skalleti, Sealiway et Mare Australis sont de supers cracks. N’oublions pas que le nôtre est passé par les handicaps Quinté. Sa progression est déjà magnifique. Je n’ai rien à lui reprocher d’autant qu’il ne finit qu’à une longueur du gagnant. Ça ne se joue pas à grand-chose, c’est du haut niveau. Dans tous les sports c’est pareil ».

Nostalgie mayennaise

Le haut niveau. Guidé par les spécialistes de sa corporation, entouré des plus fines cravaches, Hugo Besnier l’atteint à son tour. « Pierre-Charles Boudot a été précieux à mes débuts. Il a constamment été présent. Je le considérais un peu à l’écurie comme un grand frère. Il m’a notamment beaucoup aidé à gérer mes problèmes de poids. Je lui en suis très reconnaissant. Maxime Guyon m’a également fait grandir. Et je n’oublie pas Mickaël Barzalona qui est un ami. Ils ont toujours été disponibles. A partir du moment où tu es respectueux et que tu les écoutes ce sont de supers mecs, toujours là pour prodiguer le petit plus. Et puis quand vous aviez des apprentis comme Alexis Pouchin ou Augustin Madamet à vos côtés ça vous aide à progresser, ça vous tire vers le haut. Je suis très heureux de vivre cette expérience en leur compagnie ». Même si ça pique un peu parfois d’être loin de chez soi. « Je vous l’accorde la Mayenne me manque un peu. J’aime vraiment mon département. J’y retournerai peut-être un jour ». Oui, mais seulement après avoir gagné le Diane et l’Arc ! A Mayennais rien d’impossible !
 
Fabrice Rougier


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