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L’au revoir de Matthias Legros à Romuald Mourice
Publié le DIMANCHE 19 MARS 2023


Certaines séparations sont plus douloureuses que d’autres. Mais le désir d’avancer et d’évoluer demeure souvent trop fort. Après trois saisons passées chez Romuald Mourice, jusqu’à obtenir ses fameuses cinquante victoires, Matthias Legros quitte les bords de la Méditerranée pour des joies plus océanes. A compter du 15 avril, c’est en effet dans le Gers qu’il officiera pour le compte de Thierry Duvaldestin.

« Au moins je conclus en beauté », résume tout sourire et en quelques mots Matthias Legros après trois années bien remplies produites chez Romuald Mourice. Vingt-trois succès durant l’hiver cagnois pour le mentor des Bouches du Rhône promu meilleur ouvrier de sa corporation sur la Riviera. Six pour Matthias, dont cinq rien qu’en janvier. « Je suis vraiment très heureux que Romuald sorte grand gagnant de cet hiver, même si ce n’est plus une surprise pour personne. Il a de bons clients, il possède de bons chevaux, il travaille dur pour que l’écurie tourne, tout ça mis bout à bout bâtit sa constance. Sur le plan personnel, je me suis tout de même nettement amélioré. Je l’ai énormément regardé travailler. J’ai notamment beaucoup appris sur la gestion des chevaux compliqués.  Quand tu fais ton boulot, que tout roule, il sait te récompenser. Si je me suis libéré en course, c’est avant tout parce qu’il m’a souvent donné ma chance. Et quand tu mènes des trotteurs sympas, tu gagnes en confiance. Dans l’ensemble, il peut aussi s’appuyer sur une bonne équipe. Avec un personnel concerné aussi bien à la campagne à Charleval qu’à Cagnes. Tout avait pourtant si mal commencé avec ce virus qui affectait une partie de l’effectif en début d’exercice, mais par chance nos meilleurs espoirs ne sont pas tombés malades. Quant à ceux qui n’ont pas pu passer à travers, cela leur aura permis de retrouver une touche de fraîcheur avant de réapparaître en grande forme. Si j’ose dire, ce fut presque un mal pour un bien », poursuit-il dans l’analyse. Avec ce fabuleux sentiment du devoir accompli que le patron confirme sur le champ. « Matthias, c’est un bon mec. Toujours au boulot le matin avec une vraie bonne mentalité. Jamais un problème. Un travailleur ! Assez doué du reste pour la drive, un secteur où il s’est amendé. Zéro défaut ». Romuald Mourice y va cash. Fidèle à ce cachet qui le rend charismatique. Démuni de l’un de ses apôtres. Mais bigrement fier d’avoir participé à cette escalade. « L’heure est venue pour Matthias de nous quitter. Ne dit-on pas que l’herbe est plus verte ailleurs ? Après, a-t-il fait le bon choix ? L’avenir le dira. Changer de maison, c’est un peu comme quand vous achetez un cheval, on ne sait jamais si ça ira ou pas. Mais, quitte à partir, il est certain qu’il est préférable d’aller chez Thierry Duvaldestin que chez un amateur qui a cinq chevaux. Il verra autre chose. Il découvrira une autre méthode. Je lui souhaite bien entendu bon vent pour la suite », reprend le plus Méditerranéen des Normands. Passé professionnel le 31 décembre à Marseille-Vivaux avec l’incroyable Hulk d’Arnon,

Direction Castera-Verduzan

Matthias ne pensait pas sauter la barrière dans des délais aussi brefs. « Les choses sont allées tellement vite. Il est vrai qu’en touchant des sujets comme Heagle One, tout peut rapidement prendre une autre dimension. On en a quand même gagné cinq ensemble », rappelle le jeune de 21 ans, produit de l’Afasec, qui, avant de passer côté soleil, avait entamé sa carrière chez Philippe Bengala, puis chez Mathieu Verva avant de faire un bout de pouzzolane, le temps d’un Meeting de Paris-Vincennes, avec Franck Leblanc. Cinq années, déjà, au cœur des pelotons qui se prolongeront dès le 15 avril de Sud-est en Sud-ouest. « Par l’intermédiaire d’un collègue qui connaît bien un fils de Thierry Duvaldestin, j’ai appris que l’écurie cherchait un salarié pour gérer une antenne d’une dizaine de chevaux à Castera-Verduzan dans le Gers. J’exprimais l’envie de voir autre chose, pour peaufiner mon apprentissage, et j’ai pensé qu’il s’agissait d’une excellente opportunité. Tant que tu es encore jeune, il est préférable d’en voir et d’en savoir le plus possible, d’enrichir ton expérience. De plus, cela me permettra de mener nos chevaux, de perfectionner ma drive face aux pros de la région et c’est aussi en cela que ce challenge est intéressant. Pour l’instant je n’ai qu’une envie : c’est d’envoyer ! », explique-t-il alors qu’il goûte à peine aux prémices d’un mois de repos. Peut-être ses dernières vacances ! « Ce sont aussi réellement les premières d’une aussi longue durée depuis que je bosse » rétorque-t-il dans la seconde, non sans naturellement repenser à tous ceux qu’il abandonne. A ce pan de vie qui soudainement s’effondre. A ces Alpilles qui enveloppent l’établissement de Romuald Mourice comme un écrin. « Quitter un emploi n’est jamais évident. J’ai beaucoup aimé travailler avec Romuald. Je lui dois beaucoup. Je m’entendais également bien avec cette équipe et je remercie particulièrement Nicolas Lefèvre pour toute son attention. Ça me déchire aussi le cœur de devoir abandonner Heagle One. Sans parler des nombreuses amitiés qui se sont tissées durant trois ans. Ce n’est qu’un au revoir. Promis, je reviendrai ! ».
Fabrice Rougier


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