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Le Berry, Paul’s Saga… des signatures Maxime Lefebvre
Publié le VENDREDI 20 NOVEMBRE 2020


Le Berry et Maxime Lefebvre dans la lumière cantilienne.

Il est de ceux dont on ne saluera jamais assez le travail. Hors champ, Maxime Lefebvre monte chaque matin les représentants de David Cottin. Et pas les moindres puisqu’il a façonné les lauréats de Groupe I à Auteuil que sont  Le Berry et Paul’s Saga. A la découverte d’un cavalier d’entraînement et jockey qui a capitalisé beaucoup de maturité depuis qu’il collabore avec l’un de nos plus prometteurs entraîneurs.

Le Prix Maurice-Gillois, la Grande Course de Haies d’Auteuil, il les a appréciés en spectateur. Loin des tumultes des balances. Et pourtant, il est si proche des succès de Le Berry et de Paul’s Saga dans deux des plus grands classiques de l’obstacle français. Metteur au point hors pair presque anonyme, chef d’orchestre aux aurores, bâtisseur de carrière, Maxime Lefebvre est à la base de la réussite de l’écurie de David Cottin. Voilà deux ans que ce Beauvaisien, qui connaît désormais Chantilly comme un box, participe à la bonne santé de cette florissante entreprise en tant que cavalier d’entraînement. « J’avais débuté mon apprentissage chez Elie Lellouche, mais ma situation au poids m’avait conduit vers l’obstacle. J’ai commencé à monter pour Loïc Audon, puis chez Yannick Fouin qui m’a permis de signer mes premiers gagnants. Dans ma jeunesse, je reconnais avoir commis quelques erreurs que je paye encore cash aujourd’hui », culpabilise un jockey que la crise sanitaire a terrassé cette année. « Avec mon agent, Nicolas Moisson, nous cherchons avant tout les meilleures montes en province dans l’espoir de les suivre ensuite sur Paris. J’ai perdu ma décharge en début d’année, ce qui n’est jamais simple. Par-dessus ça, le confinement n’a pas arrangé les choses. Face à un impératif de résultats, les jockeys vedettes étaient très sollicités pour la reprise et j’ai perdu quelques montes. J’ai été quelque part un peu mis aux oubliettes alors que je carburais encore l’an passé. Il faut sortir la tête de l’eau ».

Le Berry désormais à l'écoute de son pilote

Pourtant, à 25 ans, Maxime ne s’est jamais senti aussi bien. Et ses matins restent souvent bien plus enthousiasmants que les après-midis de certains de ses confrères jockeys. Au cœur de l’arsenal de David Cottin, il respire le bonheur du métier. Presque émerveillé au moment du réveil à l’idée d’aller rejoindre Le Berry. Le meilleur steeple-chaser de 4 ans de l’hexagone. Rien que ça. Une œuvre d’art sur l’obstacle, un puncheur sur le plat et une invincibilité qui perdure depuis six sorties. Le puissant gris sera assurément le cheval à battre dans le prochain Grand Steeple-chase de Paris. Maxime Lefebvre en tout cas veille sur lui. Il avait mesuré, bien avant ses débuts victorieux dans le Prix Finot, qu’il détenait un champion. « Je ne peux pas dire que c’est le premier bon cheval que je règle le matin, comme j’ai également sous ma responsabilité Paul’s Saga (lauréate de la Grande Course de Haies d’Auteuil 2020), mais alors qu’il était poulain, à 3 ans, Le Berry est le seul cheval qui m’a laissé une impression folle. Il n’a jamais fait une faute. Je ne l’ai jamais vu se négliger. J’étais au-dessus des autres chaque matin, sur l’obstacle c’était un monstre. A ses premiers galops, il était pourtant vraiment très spécial à monter, il fallait être calme, comprendre pourquoi il était si électrique. J’ai réussi à trouver les bons boutons et à partir de ce moment-là, j’ai vite compris qu’on avait à l’écurie un phénomène.  Il s’est désormais mis à l’écoute du pilote. Kévin Nabet, qui l’a monté souvent le matin, le connaît par cœur. C’est important pour Le Berry.  Tomber sur un cheval  comme lui, c’est le rêve d’une vie de tout cavalier », reconnaît le façonneur de Gouvieux toujours sûr de son coup dès lors que ses partenaires du matin montent dans le van.

David Cottin, un mentor qui sort de l'ordinaire

« Quand mes chevaux partent vers l’hippodrome, je sais qu’ils sont prêts. A 100%. Chaque course pour eux est un palier à franchir. Après c’est le jockey qui gère, qui fait les choses du mieux possible. C’est vrai pour Le Berry comme pour les autres. J’ai du reste eu un peu peur dans le Maurice-Gillois quand Le Berry arrive sur la dernière haie et qu’il aperçoit le « Macaire » et le « Leenders » lui mettre la pression. J’ai eu un vrai moment de stress. A-t-on été trop  gourmands ? Pourtant, pour moi le cheval était archi-prêt. Quand je l’ai vu remettre le coup de rein décisif, c’était un gros soulagement. Je suis resté bouche bée. Le Berry a fait tous les terrains, du souple au lourd à Auteuil, c’est un crack. Tous les chevaux ne peuvent pas se le permettre ». Ceux de David Cottin… si a priori. Maxime semble avoir une explication. « C’est un entraîneur très compréhensif, constamment à l’écoute de son personnel. Quand je lui dis, mon cheval il a fait ci, il a fait ça, il faudrait essayer ceci ou essayer cela, il en tient toujours compte. Il observe beaucoup les chevaux. Il les ausculte. Rien qu’en les scrutant du regard il va les comprendre, tout savoir sur eux ou presque. C’est simplement un professionnel qui sort de l’ordinaire. J’ai beaucoup appris depuis que je suis chez David. Il m’a enseigné les bonnes bases. Aussi bien dans la cour qu’en terme de monte », reconnaît-il. Alors que Le Berry ira cet hiver vers d’autres prairies, Maxime, lui, se rendra face à la mer pour le meeting d’obstacle sur la Riviera. « Pour moi, Cagnes arrive à point nommé. Généralement, quand on cartonne en meeting, on conserve quelques montes pour le printemps à Paris. Cela conditionne l’année suivante. Je serai durant un mois au service de Serge Foucher. Quant à Le Berry, il va partir au repos au haras. Ce ne seront  pas que des vacances pour autant. Il reviendra chez David au printemps avec un peu de foncier derrière lui. Mon moteur du matin  va c’est certain me manquer ».    

Fabrice Rougier


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