Il portait les espoirs de la Normandie. Plus généralement de toute la France. Deuxième du Prix d’Amérique 2022, Galius nous a quittés ces dernières heures des suites d’une embolie pulmonaire. Se mélangent alors la stupeur, le chagrin, la douleur, la tristesse, ce sentiment d’incompréhension et de dégoût alors que le fils de Love You, à l’approche de ses 7 ans, semblait au sommet de son art, prêt à prendre sa revanche lors du dernier dimanche de janvier. Le trot tricolore a perdu son fleuron, un cheval adulé et respecté par Séverine Raymond et Cyril Raimbaud qui en avaient fait depuis ses débuts à Dozulé un jour de 2019 un trotteur aussi puissant que brave qui n’a jamais su inscrire le mot disqualification à son vocabulaire. Galius préférait de loin ravir ses plus proches collaborateurs, ses nombreux fans et leur ouvrir les portes du rêve quand il remportait le Critérium des 5 ans, puis trois mois plus tard oblitérait victorieusement son billet pour le Graal dans le Prix Tenor de Baune. Un succès sans lequel, faute de gains, Galius n’aurait jamais pu briller dans un Prix d’Amérique où il n’était dominé qu’aux abords du poteau par Davidson du Pont. Sa bravoure, sa classe et sa beauté resteront gravées en nous. Nos pensées vont vers Séverine et Cyril, vers tout le personnel de l’écurie d’Hotot en Auge, vers Yoann Lebourgeois avec qui ils n’avaient nul besoin de se parler pour se comprendre, et vers tous ceux qui ont eu le bonheur de croiser sa route. Un frisson nous traversera ce dimanche dans le Prix de Bretagne, première joute qualificative pour le Prix d’Amérique 2023, où sa position de favori était amplement méritée. Galius sort par l’entrée des artistes. Les champions sont éternels.