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Thibault Legay par l’entrée des artistes
Publié le VENDREDI 22 AVRIL 2022


Au service de Mikaël Mescam, qui lui a mis le pied à l’étrier, Thibault Legay a longuement patienté avant de voir son nom inscrit dans la colonne des jockeys. Parfois à s’en décourager. Mais le jeune manceau a la peau dure. A la recherche du temps perdu, il a cumulé dès son entrée dans la compétition en mars quatre succès, dont un à Auteuil. Un début (presque) parfait !

Ses sept courses au compteur depuis ses débuts se sont soldées par quatre victoires et deux deuxièmes places. Thibault Legay a ainsi rapidement expliqué à ses camarades jockeys d’obstacle de quel bois il comptait se chauffer. A 23 ans, l’apprenti au service de Mikaël Mescam étonne, séduit par ses prises de décision, se révèle et se relève. Car il a longtemps incarné cette jeunesse ambitieuse, rebelle, motivée qui regarde les courses de l’arrière-boutique. Comme tout jeune cavalier happé par ce désir complètement fou de devenir jockey. Seulement, il est parfois plus compliqué de sauter la lice que de survoler la rivière des tribunes. Certains finissent par baisser les bras. Ce Sarthois a préféré s’accrocher à sa selle. Non sans avoir fréquenté quelques incertitudes. « J’avais stoppé ma formation Afasec à l’âge de 15 ans pour m’orienter vers un CAP agricole et j’avais totalement disparu des écuries. Puis un jour, peu après son installation, Mikaël Mescam, que j’avais rencontré lors d’un stage chez monsieur Chérel, m’a proposé de rejoindre son équipe de cavaliers. Et c’est ainsi que j’ai réellement mis le pied à l’étrier. J’y ai travaillé trois ans avant de rejoindre l’effectif de Yannick Fouin pour découvrir une autre facette du métier sans que la méthode de travail ne me convienne. Le doute s’est installé, mais j’ai eu aussitôt l’opportunité de partir huit mois en Irlande chez monsieur Joseph O’Brien. En rentrant en France, j’avais décidé de tirer un trait sur le métier. Je n’arrivais pas à trouver ma place, à tomber sur l’opportunité qui vous transcende… Je ne voulais pas non plus végéter, rester buté durant vingt ans sur des espoirs sans lendemains. Puis je me suis souvenu d’un collègue irlandais qui m’avait dit avant de partir si tu t’arrêtes, tu le regretteras toute ta vie. Heureusement que je l’ai écouté », se souvient ce Manceau né, pour ainsi dire sur un hippodrome. « A l’âge de six mois, j’étais déjà sur les champs de courses et je n’avais que ça en tête. Je rêvais de devenir jockey, de faire comme papa. Je savais ce travail contraignant, mais c’est un métier de passion et quand on est passionné rien ne peut vous arrêter ».

La forme et la force Mescam Racing

Retour à la case départ. A Savigné-L’Evêque. A quelques encablures de la maison. Retrouvailles avec l’équipe Mescam notamment emmenée par Mikaël et Damien, mais aussi Cyrille Gombeau (l’illustre jockey de Mid Dancer, s’il ne fallait citer qu’un champion de sa carrière). Nouveau challenge. Ce sera le bon. « Voyager m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. J’ai compris qu’on se prenait souvent la tête en France pour de petites bricoles. Il est vrai que j’intègre la compétition à l’âge de 23 ans, mais finalement c’est plus une chance qu’un handicap. On ne perçoit pas les choses de la même façon qu’à 18 ans. J’ai aujourd’hui cette veine d’être dans une écurie où règne un vrai esprit d’équipe. Nous sommes soudés comme une famille. On n’est pas de simples collègues. On est toujours là les uns pour les autres. C’est cela notre force. Vous savez, quand j’entre en piste, je veux gagner pour moi, mais aussi pour tous ceux qui m’entourent sans s’épargner pour avoir une petite prime à la fin du mois. On est au rendez-vous tous les matins à 6h, y compris les dimanches, sans parler des après-midis aux courses. Passer le poteau en tête c’est sympa, mais derrière chacune de nos victoires il y a un sacré travail. Me concernant, il faut continuer de travailler, maintenir cette confiance, mais absolument garder les pieds sur terre. J’ai quand même cette chance de pouvoir m’appuyer sur Cyrille qui m’a beaucoup appris. Il est aussi toujours derrière moi pour me mettre des coups de pied au cul et me dire d’aller de l’avant, de ne jamais me relâcher, de croire en moi. Tout comme à mon patron, je peux lui dire un grand merci. C’est plus qu’un bon prof, c’est un crack », poursuit Thibault, le plus proche ami de Défi d’Oudairies avec qui il a déjà signé deux succès.

La belle d'Auteuil

« C’est incontestablement le cheval qui m’a lancé. Il a écrit le début de l’histoire et m’a permis un mois plus tard de connaître la joie d’un premier titre sur l’hippodrome d’Auteuil, l’emblème de l’obstacle.  Cela dit je ne suis pas satisfait de mon parcours ce jour-là, donc j’en conserve paradoxalement une légère amertume. Je reste impatient de remonter en course, mais les lots du matin sont tout aussi importants. Mon patron ne me parle pas forcément de mes montes, je ne les découvre qu’aux déclarations, donc je fais de mon mieux le job et quand je vois que je suis engagé l’après-midi, j’y vais avec plaisir et beaucoup d’envie. Loin des caméras, on vit aussi d’agréables moments. J’adore par exemple accompagner en piste Calinight, le cheval de monsieur Lenzi. C’est la mascotte de l’écurie. Il a une grosse force mentale, il progresse par le jeu de course en course. Plus on s’amuse avec lui, plus ça lui donne du moral et il sait nous le renvoyer en retour. C’est très sympa ». Du moral, de l’énergie à profusion,… et ce besoin impérieux de ne jamais décevoir Jérôme, son papa, disparu en décembre dernier. Pour que son âme veille du plus haut des tribunes et renvoie au fiston son éternelle fierté.


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