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Avec Fastnet Lightning pour Aurélie Vigreux l’espoir est permis
Publié le SAMEDI 22 AOUT 2020


Une complicité sans limites entre Aurélie et « Fastnet » (Photo Ingrid Montenegro)

Jeune permis d’entraîner ayant obtenu sa licence il y a moins de deux ans, Aurélie Vigreux est passée à un nez le 15 août de son premier Quinté avec Fastnet Lightning. Cette Paloise, aujourd’hui domiciliée à Mont de Marsan, participe à la carrière de trois pur-sang, au bonheur de trois enfants et à la santé d’une entreprise familiale dans l’immobilier. Terriblement efficace et pourtant partout à la fois.

Elle ne fait pas la une des journaux. Du moins pas encore. Profondément discrète, assurément timide, elle ne s’en cache surtout pas, Aurélie Vigreux préfère laisser ses deux chevaux parler à sa place. Fastnet Lightning le fait à priori très bien, lui qui, le 15 août dernier, prenait une superbe deuxième place dans un Quinté à Deauville. Sa plus belle performance en attendant sûrement mieux d’après cette permis d’entraîner qui, à l’image de ses voisins landais, aime placer ses protégés au centre de la lucarne. Elle en tire du reste sa principale satisfaction. Mais si l’amour qu’elle leur porte justifie ses résultats, son apport lui parait si secondaire. « J’étais très satisfaite de la performance de « Fastnet » à l’occasion du premier Quinté auquel je participais, même s’il faut bien avouer que je n’aime pas forcément être sous les feux des projecteurs. J’en tire cela dit la satisfaction personnelle d’être capable de l’emmener vers l’objectif que je m’étais fixé. Avec un peu plus de réussite, il aurait même dû s’imposer. Ne trouvant pas le passage, Eddy Hardouin a été obligé de le reprendre et de changer de ligne. Mais il m’a montré qu’il était sur la montante, qu’il recouvre ses moyens d’antan. Avant sa deuxième tendinite, le matin il allait mieux que certains bons chevaux placés de listed. Alors, tous les espoirs sont permis. Son prochain objectif se situe le 31 août à Saint-Cloud, en espérant retomber en deuxième épreuve, puis il participera à un autre Quinté normalement le 10 octobre à Chantilly. C’est un miler par excellence que je ne cours jamais hors distance », indique une perfectionniste qui n’a sa licence que depuis deux ans après avoir œuvré aux côtés de Loïc Manceau et de différents metteurs au point de sa région.

"Mes chevaux ce sont mes bébés"

Sortie de l’Afasec en 2003, cette Paloise d’origine est ensuite revenue à ses premiers amours, le CSO, où elle obtenait son monitorat avant de collaborer dans plusieurs clubs et d’ouvrir sa sellerie dans le Béarn. Sa rencontre avec Steve Haes, garçon de voyage, lui ouvre les portes d’une nouvelle vie à Mont de Marsan à la fois si loin et si proche de ses Pyrénées. Un nouveau départ, trois enfants, une vie professionnelle familiale dans l’immobilier, puis une complicité naturelle avec le fils de Fastnet Rock. «  Avant qu’il soit à mon nom, je l’avais fait acheter à mon père alors qu’il était à l’entraînement chez Antoine de Watrigant. L’envie de le récupérer a été trop forte. Ce challenge de savoir jusqu’où l’on pourrait aller ensemble m’a toujours envahie. J’aime prendre les décisions, conserver mes chevaux à mes côtés. Ce sont mes bébés. Fastnet Lightning a toujours son sachet de carottes à disposition. Il profite régulièrement de petits séjours de balnéothérapie au haras de Malleret, il possède sa petite couverture de massages quand il en exprime le besoin. Mes chevaux ne manquent de rien. Je les monte le matin, je les nourris matin et soir, je m’occupe de leurs boxes, je fais tout de A à Z. Comme pour mes enfants, je ne compte pas mes dépenses pour eux. Ils bénéficient des soins d’une très bonne ostéopathe, Claire Rousselle, et d’un maréchal-ferrant fantastique, Nicolas Thonier », insiste t’elle, avec sincérité, comme pour dévier les lumières qui la mettent en valeur. Outre le fameux « Fastnet », Barpower, un vrai nageur, a lui aussi depuis bien longtemps accompli son travail en apportant la seule et unique victoire d’Aurélie à ce jour. C’était en fin d’année dernière à Craon avec Maryline Eon. « Je vais le remettre en route à la mi-septembre pour bénéficier de son terrain de prédilection à l’arrière-saison. Je ne cours jamais mes chevaux sur la fibrée. Il risque peut-être ensuite d’être orienté sur les obstacles. Avec Steve, j’aurai le conseiller idéal pour m’épauler dans cette discipline ». 

"J’adore monter courir à Paris. Ce sont un peu mes vacances"

Les hippodromes parisiens n’ont donc pas fini de voir et revoir Aurélie pour qui chaque escapade dans la capitale est une bouffée d’oxygène. « J’adore monter courir à Paris. Ce sont un peu mes vacances. Je mets mes enfants chez ma mère et je pars avec mon cheval. Je prends ma voiture et ma remorque et voilà c’est le bonheur ». Le paradoxe de la simplicité dans la difficulté d’un métier qu’elle n’oserait embrasser à plein temps. « Ce n’est pas évident quand on a trois enfants et bientôt trois chevaux car j’ai un pensionnaire au nom de Horgant qui ne tardera pas à reprendre la compétition. Je l’ai acheté il y a un an et demi. Il va prendre 5 ans. Je préfère miser sur des chevaux à faible coût et leur laisser le temps de mûrir. Il a fait un an de pré, il a fini sa croissance et il va pouvoir partir au travail. Je vais m’arrêter à trois sinon cela deviendrait trop compliqué. Il vaut mieux rester amateure et faire son beurre comme ça. Les courses ne sont plus ce qu’elles ont été. Avant les propriétaires avaient leurs chevaux pour la gloire, pour voir leurs couleurs briller, désormais s’ils ne rentrent pas d’agent ils vont vite voir ailleurs. Et c’est quelque part normal » remarque encore celle qui a rejoint les ambassadeurs de sa région natale. « En ce moment ce sont plutôt les Marseillais qui marchent sur l’eau, mais il est vrai qu’à Mont de Marsan on parvient à sortir de bons éléments ». Avec Aurélie, le Sud-ouest a aujourd’hui trouvé son meilleur joker.
Fabrice Rougier
 


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