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Thierry Lemer : Conserver mes clients, ma plus grande satisfaction
Publié le VENDREDI 23 JUILLET 2021


Qu’importe ses origines nantaises, Thierry Lemer a définitivement posé ses valises il y a 16 ans au centre d’entraînement de La Teste-de-Buch qu’il a vu se moderniser au fil du temps. Le Sud-ouest au cœur, vous l’apercevrez forcément aux balances des hippodromes de Toulouse, Mont de Marsan ou du Bouscat, quelques-uns de ses fiefs. Nous avons eu la chance de croiser son parcours quelques jours avant notre partenariat avec l’hippodrome girondin.  
 
Ce dimanche, Le Veinard réglera sa montre à l’heure girondine. Cap sur le Bassin d’Arcachon ou nous avons rencontré l’entraîneur Thiery Lemer installé sur le centre d’entraînement de La Teste-de-Buch depuis 16 ans. Un stationnement définitif après avoir écumé la Normandie et le Grand Ouest. « J’ai fait Deauville, Beaupréau, Nort-sur-Erdre. Dans les années 90, je croyais beaucoup en Deauville. J’avais l’impression que c’était l’endroit où il fallait être. J’en suis parti au bout d’un an. J’ai cultivé très jeune mon amour pour le Sud-ouest lorsque jockey je travaillais pour la famille Boutier à Mont de Marsan.  Mais je ne souhaitais pas de ce retour aux sources, pas plus que je ne voulais être enclavé dans les montagnes de Pau. Mon épouse étant d’origine bordelaise, La Teste est rapidement devenu l’emplacement idéal. Comme disait Aznavour, je préfère quand même ramer au soleil », explique ce mentor charismatique sous le regard bienveillant de Chopastair dont la photo rayonne au bureau. Pour autant, l’homme a tourné la page. Ces victoires de Groupe sont loin et ne ressurgissent que dans la mémoire collective. « On retourne dans le passé quand on rencontre quelques copains, qu’on évoque nos vieilles rigolades et qu’on aborde l’évolution de la profession. On se retourne sur sa carrière uniquement dans ces moments. Il reste aussi des albums photos. Ça fait parfois peur quand on les ouvre, mais la plupart des clichés que j’ai conservés résultent surtout d’histoires humaines. La qualité du cheval n’est pas forcément le principal critère. Je privilégie les relations qui se sont construites au croisement de nos vies personnelles, professionnelles et qui ont laissé plus de bons souvenirs que de mauvais. En 27 ans d’entraînement, on conserve de belles anecdotes. Il faut quand même rappeler que mon premier propriétaire a été François Plouganou en 1994. Mais dans ce métier, on abrite toujours dans un box un cheval qui vous dira j’ai une course dans quinze jours. On attend donc ce moment avec impatience. Alors, je préfère regarder devant ».

"Je n'ai pas eu trop à me plaindre"

Et surtout tout mettre en œuvre pour conserver sa trentaine de représentants et ses propriétaires en ces temps délicats. « Dans l’ensemble, je n’ai pas eu trop à me plaindre. J’ai connu par le passé et uniquement par le fruit du hasard des effectifs bien plus étoffés. Rien n’est prémédité dans le choix de mes clients. Au fil des rencontres, certains sont restés fidèles comme Bernard Vaitilingon avec qui l’on travaille depuis 11 ans, même s’il habite très loin, ou les frères Devillairs et l’écurie Martial qui ont réinvesti en fonction de leurs capacités et de leur réussite depuis plus de 10 ans. C’est ma plus grande satisfaction. C’est à ce propos que j’aurai tendance à taper sur la grande maison du galop qui nous bassine sans arrêt pour rechercher de nouveaux propriétaires. Mais la première chose à faire c’est tout de même de conserver ses anciens associés. Un petit commerçant recherche à fidéliser une clientèle. C’est pareil pour nous. La question qu’on devrait se poser serait donc plutôt pourquoi on n’a pas su garder les anciens ? Je n’ai pas la réponse. J’ai peut-être, sans avoir la science infuse, quelques éléments à apporter. Il y aura toujours des gens passionnés malgré ce que ça leur coûte. Prenons l’exemple des réclamers. Quand vous signez par exemple un contrat de location, un cheval est considéré comme un bien immobilier. Vous avez un tableau à vendre. Vous le mettez chez Drouot vous avez un prix de réserve, tout ce qui est au-dessus revient au vendeur de la toile. Pourquoi alors dans un réclamer, tout ce qui est au-dessus échappe au propriétaire ? Drouot prend sa commission d’organisation et de courtage mais ne prend pas l’excédent. Vous imaginez la manne financière qui échappe à ceux qui fabriquent les courses. Je ne suis pas un homme de chiffres ou de stats, mais les trois-quarts des gens qui possèdent des chevaux de réclamers ou de handicaps réinvestissent en fonction de ce qu’ils perdent ou de ce qu’ils gagnent. S’ils vendent un cheval 25 000 €, ils réinvestiront tout l’argent car ça les a amusés, mais s’ils ne gagnent que 15 000 € ils ne réinvestissent que 15 000 €. Au bout d’un moment la source se tarit », prévient-il en homme averti.

"On partait de très loin et tout s'améliore à La Teste"

Heureux néanmoins sur ses terres testerines. « Quand on a connu La Teste avant et ce que c’est devenu aujourd’hui en seulement dix ans, c’est quand même assez fabuleux. Il y a eu un travail de fond très bien exécuté et surtout un échéancier de travaux intelligent. Chaque projet a été fini avant d’en commencer un autre. On dispose aujourd’hui d’une belle piste, d’un bel hippodrome avec mille ou deux mille spectateurs à tous les voyages. Le centre d’entraînement, de plus de 80 hectares, est entièrement clôturé, sécurisé, toutes nos infrastructures s’améliorent avec le temps, il y a de l’espace. Ils partaient de très loin et progressivement tout s’améliore ». Dimanche, vous croiserez forcément Thierry Lemer sur son bout de territoire. Il y présentera notamment L’Archet dans le handicap divisé du Prix Le Veinard et Mevalik un peu plus tard dans la réunion. « L’Archet devrait basculer dans la seconde épreuve (entretien réalisé mercredi, ndlr). Il a réalisé une très bonne rentrée après quelques vacances. Je pense qu’il faut le garder. C’est un lot dans ses cordes, il est pris à sa valeur. Il lui manque une petite étincelle, mais en haut de tableau de la deuxième épreuve, c’est un client. Quant à Mevalik, elle fait l’arrivée de chacune de ses courses. Elle va encore je pense très bien courir. Elle dispose dans ce lot d’une chance régulière ». Il faut parfois peu de partants au cours d’une réunion pour ramener un trophée. A cela Thierry réagit sur le vif, « parfois il en faut aussi malheureusement beaucoup plus qu’on ne le pense ». Pas faux !

Fabrice Rougier


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