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La motivation de Nelly Mure-Ravaud surclasse l’impossible
Publié le VENDREDI 23 SEPTEMBRE 2022


Nelly Mure-Ravaud, à Borély le 15 septembre, dans son nouveau rôle. (Photo : Jean-Michel Tempier)

Au soleil du Centre d’entraînement de Calas, où elle a pour ainsi dire grandi, Nelly Mure-Ravaud s’est installée il y a quelques semaines avec deux chevaux, forte d’une licence d’entraîneure qui sent encore le neuf. Il y a quelques jours, Makhzen lui procurait à Borély ses premières émotions. Mais les plus intenses restent à venir…

Elle n’a pas choisi le métier le plus facile. Certainement même l’un des plus chronophages. Pourtant, Nelly Mure-Ravaud ne laisse transparaître aucune nuance d’inquiétude. Sûre de son fait ! Après diverses expériences au sein des écuries méridionales, suite à divers voyages à l’étranger pour lui ouvrir les yeux sur des méthodes que n’a jamais abordé Molière, la petite marseillaise s’est lâchée des deux mains avec pour seules armes une énergie débordante et un amour profond pour l’équidé. De quoi en effrayer certains ou, bien au contraire, en dynamiser d’autres. Nelly, elle, est résolument optimiste, bien que pragmatique. « Objectivement, c’est très difficile, d’autant plus pour moi. Je n’ai pas eu la chance d’être fille d’entraîneur ou de propriétaire. J’ai un parcours classique de cavalière et de salariée dans une entreprise, je pars donc peut-être avec un handicap supplémentaire par rapport à d’autres, mais quand on est déterminée, qu’on a la passion et la grinta, même si tout semble si difficile à l’heure actuelle, je demeure persuadée d’y arriver. Je mettrai en tout cas tous les ingrédients pour y parvenir. Je ne peux pas me passer de ce rapport direct avec le cheval. J’avais depuis longtemps une idée bien établie de l’entraînement, des soins à prodiguer, avec en plus une expérience de cavalière. J’ai participé à de nombreuses formations sur le bien-être pour les chevaux et j’ai également voyagé ce qui me permet d’avoir une vision plus globale du métier et, c’est peut-être prétentieux, mais je pense apporter une vision d’entraînement différente, une touche inhabituelle au milieu des courses », prévient la demoiselle qui a usé ses culottes courtes sur les bancs de l’Afasec de Calas. « Cela va faire dix-huit ans que je vis ici. J’ai notamment été garçon de voyage chez plusieurs professionnels du Sud-est. Cela a toujours été un rêve d’enfant que d’être à leur place un jour. L’opportunité s’est présentée l’an passé quand mon patron a dû fermer son entreprise. Je n’avais pas osé me lancer jusque-là et je me suis dit pourquoi pas ? ». Et la voici avec la licence d’entraîneur public en poche. Face à l’immense chantier de se constituer une écurie. Et là, le bât peut blesser. « Si l’on n’a pas de gens qui nous aident c’est très difficile. Cet aspect n’est pas suffisamment mis en exergue dans la formation. Mon objectif est bien entendu de voir grandir mon effectif sans toutefois perdre en proximité avec mes pensionnaires. J’ai envie de faire les choses consciencieusement. Je suis de celles qui pensent que lorsqu’on a trop de chevaux, la qualité du travail s’en ressent. Après, chacun voit midi à sa porte », poursuit Nelly qui partage un barn de douze boxes.

Calas c'est sa vie

"Avec, pour l’heure, sept places disponibles ce qui me laisse une petite marge de progression. Pour l’instant j’ai deux pensionnaires. A commencer par Tender Winner qui revient à peine de vacances. Je vais lui laisser le temps de se remettre en route. Puis Makhzen qui restera mon premier partant dans une course PMU. C’était le 15 septembre. Ce fut beaucoup de stress et en même temps énormément de fierté d’être là. Le plein d’émotion et bien sûr un soulagement. Un premier partant c’est un aboutissement. Le cheval effectuait une course de rentrée et il s’est bien comporté, ne cédant qu’à la fin. Il n’a pas souffert de ses efforts. Cette entrée en matière m’a permis de le juger avant ce qui pourrait devenir son premier vrai objectif le 3 octobre à Toulouse. Il peut encore semettre en évidence. Je suis très contente de démarrer cette aventure avec lui », développe encore Nelly, ambitieuse, qui recevra très prochainement en son fief deux nouveaux élèves. Il aurait été incompréhensible de la voir s’enraciner ailleurs, même si une expérience à Chantilly ne l’avait pas laissé insensible. « Chantilly, c’est le must, un très bel endroit pour travailler. Mais Calas j’y suis depuis toute petite. C’est ma vie. Je connais les pistes par cœur et c’est un gros avantage. L’environnement m’est familier et cela me permet de me sentir plus à l’aise. Le moment et l’endroit sont donc bien choisis pour faire mes preuves. Avec une seule devise : rien n’est impossible tant qu’on a la volonté ». Les femmes reprennent le pouvoir dans les Bouches-du-Rhône. Après Manon Scandella et Brigitte Ré-Scandella, dont la réussite ne s’est pas fait attendre, Nelly Mure-Ravaud intègre à son tour la compétition. Inconnue au-delà de ses terres natales. Peut-être... Mais plus pour longtemps !

Fabrice Rougier


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