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Le bonheur du pur-sang existe aussi… Au-delà des pistes
Publié le VENDREDI 23 OCTOBRE 2020


Créée en 2016, l’Association Au-delà des Pistes assure la reconversion des chevaux de course après leur carrière ou suite à une grave blessure. A ce jour, près de 700 pur-sang ont bénéficié de ses services grâce à la générosité et au soutien de toute une filière. Une belle histoire avec pour toile de fond une grande solidarité qui réchauffe les cœurs qu’on soit sur deux ou quatre jambes. 

Nombreux se remémorent encore ses grandes courses de Groupe engrangées sur les balais d’Auteuil, ce Prix du Cadran (Grp. I) qu’il enlevait à Longchamp il y a 9 ans sous la casaque de Henri de Pracomtal pour l’entraînement de François Doumen. Kasbah Bliss a connu son heure de gloire sur les plus grands champs de course de France, mais aussi à Meydan, Cheltenahm,  Ascot ou encore à Sha Tin où il concluait deuxième de la Hong-Kong Vase en 2009. Sa grande polyvalence en avait fait l’une des icônes du sport hippique. Une si belle carrière stoppée un jour de sa onzième année à Vivaux. Le fils de Kahyasi n’avait cependant pas encore montré l’étendue de son talent. Le voilà aujourd’hui au sommet de la discipline du dressage, sautant joyeusement de France Galop à l’IFCE. Avec cette même envie d’en découdre. Heu-reux. Comme lui, les exemples ne manquent pas. Les pur-sang réformés retrouvent désormais grâce à  « Au-delà des Pistes » une seconde jeunesse. Ils sont même depuis la création de cette association loi 1901 quelque 700 à s’être réfugiés vers un nouveau métier. Une vie existe donc après les courses pour ces athlètes que le sport a toujours sublimés, une nouvelle ère. « Notre association née sur la base de ce qui existait déjà à l’étranger jouit désormais de 4 années d’existence, rappelle Carole Desmetz, chargée de communication et des événements. Si les deux premières saisons de fonctionnement ont surtout été dédiées à la levée de fonds, les placements de chevaux ont débuté réellement à la fin 2017. A ce jour, nous avons pu réorienter entre 600 et 700 chevaux. Un chiffre en constante évolution puisque 250 sujets l’ont été rien que depuis le début de l’année. Ils nous ont tous apporté tellement d’émotions. Pour certains aussi beaucoup d’argent. Au moment où on les achète à 2 ans, il faut penser qu’on les aura jusqu’à 25 ans et il est audacieux d’anticiper. Ce n’est pas au moment où le cheval ne pourra plus courir qu’il faudra paniquer et savoir ce qu’on en fait ».

Plus de 65 000 € de dons sur deux week-ends

L’idée a donc naturellement suivi son chemin. Aujourd’hui, toute la filière, du jockey et de son agent à l’éleveur, du propriétaire à l’entraîneur, tous participent au bien-être de l’équidé à travers les âges ou après une blessure. « Notre valeur ajoutée est surtout la protection du cheval afin d’éradiquer la consommation chevaline et l’abattage », renchérit Carole, véritable pilier d’une association présidée par Aliette Forien (Haras de Montaigu) et dont le fonctionnement est assuré au niveau des placements par Clotilde de Barmon. L’armée d’idées progressistes de Nemone Routh, Racing manager de son Altesse l’Aga Khan, d’Alix Choppin, directrice  marketing à Arqana, et de Lisa-Jane Graffard (Racing Manager de l’écurie Godolphin en France), soutenue par France Galop, a trouvé ses meilleurs lieutenants. En ce mois d’octobre, rien qu’à l’occasion du week-end de l’Arc de Triomphe et du grand week-end de l’obstacle, plus de 65 000 € ont alimenté les caisses suite à la détermination de généreux donateurs d’accorder un pourcentage de leurs gains. L’appel d’Au-delà des pistes a été entendu. L’écurie des Monceaux, à titre d’exemple, animée par Henri Bozo, lui-même vice-président de cette sympathique association, a fait don à hauteur de 30% de ses primes à l’éleveur obtenues grâce à la victoire de Sottsass dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, soit près de 25 000€. L’ensemble de la recette permettra ainsi de venir en aide aux chevaux qui quittent la compétition suite à une blessure et dont le besoin financier nécessite une grande solidarité durant  parfois de longues convalescences avant leur reconversion vers l’équitation de loisirs, le CSO, le concours complet, le polo, le horse-ball ou simplement pour devenir le compagnon de balade d’un particulier. Avant de goûter leurs nouveaux délices, les équidés doivent parfois patienter, se reconstruire, réapprendre dans des structures spécialisées.

Vers d'autres plaisirs...

« Nous travaillons essentiellement autour de la reconversion du cheval. Nous servons de relais entre le monde hippique et une vingtaine de structures de références sélectionnées selon des critères élaborés avec France Galop. La qualité des infrastructures et la connaissance du pur-sang demeurent les points prioritaires. Pour la plupart, ils se révèlent en concours complet, selon le cardio et les tests de vitesse. C’est parfois le plus simple quand on a fait carrière sur les gros obstacles d’Auteuil ou d’ailleurs ». Tous les chevaux sont admis à la seule condition qu’ils aient mis un jour un pied à l’entraînement. Peu importe s’ils sont lauréats de Groupe I ou placés de modestes réclamers. Seuls les poulinières et les yearlings ne rentrent pas encore dans le champ d’action de cette association qui mériterait le statut d’intérêt général et qui sécurise désormais tout passionné. Mardi prochain, le Quinté compiégnois participera à sa manière à cette grande avancée en baptisant son Quinté « Prix Au-delà des pistes ». Chaque contribution, si petite soit-elle, aide ces bonnes âmes à choyer les compétiteurs d’hier… pour un monde meilleur qu’on ne construira pas sans nos plus fidèles compagnons.        

Fabrice Rougier
 


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