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Et si Diable de Vauvert leur faisait vivre l’enfer ?
Publié le VENDREDI 28 JANVIER 2022


Qualifié de dernière minute dans le Prix de Belgique, Diable de Vauvert participera dimanche à son second Prix d’Amérique. Une épreuve plus ouverte que jamais après le forfait de Face Time Bourbon. Ce sprinter, à la pointe de vitesse ravageuse s’il est préservé, comptera bien évidemment sur Tony Le Beller pour marquer les esprits avant le Prix de Paris que Bertrand Le Beller a coché de longue date sur son agenda.

Diable de Vauvert revient dimanche pour sa deuxième campagne américaine. Paradoxalement, le fils de Prince d’Espace et de Pop Star est aux portes du paradis. Ange le matin, démon l’après-midi. Prêt à faire vivre l’enfer à quiconque si son driver parvient à souhait à lui masquer l’effort. Oui, le « bon petit Diable » sera bien dans les raquettes de départ après avoir obtenu une qualification tardive dans le Prix de Belgique. Un vrai soulagement pour son entraîneur, Bertrand Le Beller. « Ses deux rendez-vous manqués, dans le Bretagne et le Bourbonnais, avaient fait naître le doute car le cheval a le potentiel pour bien figurer parmi ceux-là. Toutefois, dans les Qualifs, ça a roulé, notamment dans le Bourbonnais, où le record sur le parcours que détenait le mien a été battu de trois dixièmes. Ce qui n’est pas rien à ce niveau. Diable n’a pas fait l’arrivée, certes, mais les chronos n’étaient pas catastrophiques. Il approchait déjà de son meilleur niveau. Ce serait vous mentir que de dire qu’il n’y avait pas un peu de pression avant le Prix de Belgique. On aurait été vraiment déçus de ne pas terminer dans les trois premiers même si, dans le pire des cas, on se serait rabattus sur le Prix du Luxembourg. C’est donc super d’arriver à point nommé et l’on va crânement défendre nos chances. Cela dit, notre réel objectif de l’hiver reste de clôturer en beauté le Meeting dans le Prix de Paris ».

"Peu savent finir plus fort que Diable"

Contrairement à ses précédentes campagnes, Diable de Vauvert n’aura pas pris dur dans le Prix de Belgique en mettant ses capacités physiques au service de l’intelligence de Tony Le Beller. « Il n’a couru que trois cents mètres le 16 janvier. Il ne soufflait même pas après la course. Tony m’expliquait du reste qu’il était encore en phase d’accélération au passage du poteau. Le cheval paraît aussi bien qu’il ne l’était à la même époque l’an dernier quand nous terminions tout près à la sixième place. Alors, on signe cette fois pour finir dans le Quinté. Tout en essayant de savourer un maximum les heures que nous vivons, en s’appliquant à emmener le cheval au mieux, puis il se passera ce qu’il passera. Je suis lucide, je ne pense pas que mon cheval soit un gagnant de Prix d’Amérique dans le sens où il ne peut pas porter le poids d’une course comme se plaisent à le faire Etonnant ou Face Time Bourbon. Après, tout peut arriver. Rappelons-nous de la victoire de Oyonnax. Pour gagner, il faut courir. Mais courir pour lui, en le cachant. C’est l’une des qualités premières de Tony que de savoir préserver un cheval, il l’a encore prouvé quand Galius nous gêne un peu dans le dernier tournant. Il ne s’est pas affolé, puis l’a repris pour préserver sa pointe de vitesse. Sur le circuit, quand il bénéficie du parcours sur mesure, il n’y en a pas beaucoup qui finissent plus fort que lui », prévient le professionnel de l’Orne qui a donné à son champion un dernier travail musclé mardi après-midi. « Sans le pousser dans ses retranchements, s’empresse t’il de préciser. Le cheval est prêt, on parle désormais d’entretien avec deux petits joggings mercredi et jeudi. Vendredi et samedi, il effectuera juste quelques bouts de cinq cents mètres un peu « punchy » pour le réveiller et l’avoir souple pour dimanche ».

"Partager ces moments, à ce niveau, avec Tony, c’est génial "

Bertrand Le Beller s’est épris d’amour pour son Diable bien avant qu’il emprunte la voie classique. Le contexte sentimental aidant, puisque fils de Pop Star, cette petite ponette qui lui avait apporté son premier Groupe en qualité d’entraîneur dans le Prix René-Ballière. Mais pas que… « Diable est un cheval que j’ai toujours estimé. Parmi les 350 poulains que j’ai vu passer, depuis mon installation il y a une dizaine d’années, des poulains avec une telle facilité de trot, ce qui ne veut pas forcément dire qu’ils seront bons, j’ai dû en avoir trois. Quand il est arrivé post-débourrage, il aurait été capable de courir en 1’20 si je l’avais souhaité’’. Il sont peu dans ce cas-là. C’est même assez rare. Il l’a montré rapidement en se qualifiant de prometteuse façon. Ensuite, il y a connu des moments de flottement. Il a fini cinquième du Critérium des 5 ans, mais à cette époque-là c’était davantage un client dans les Quintés. Puis il a franchi un palier sur ses seules qualités intrinsèques. Avec le cheval, une nouvelle page va se tourner. J’en suis très heureux pour l’entourage et son propriétaire. Ravi également de vivre cette aventure en famille avec Tony. Partager ces moments, à ce niveau, avec son frère, c’est génial ». Avec son ainé et… Franck Lemuet, un propriétaire qui depuis longtemps fait partie de la famille ornaise. « J’étais dans le Sud-ouest quand je suis passé professionnel. Rapidement, j’ai rejoint la Normandie car mon but a toujours été de travailler des trotteurs avec lesquels je pouvais concourir régulièrement à Vincennes. J’ai ainsi aiguisé mes premières lames en tant qu’entraîneur particulier pour Jacques Lemuet, le papa de Franck, avec qui on avait déjà obtenu des résultats très corrects notamment avec Lady de Vauvert qui avait capitalisé près de 300 000 € de gains et la fameuse Pop Star ». A Diable de Vauvert désormais d’apposer sa signature la plus soignée. « Tous les ingrédients sont là pour écrire une belle histoire, alors on va croiser les doigts pour y apporter la meilleure finalité. On relativise, être au départ c’est super. Il y a dix jours nous n’étions même pas qualifiés. On l’a fait et de belle manière. Après, advienne que pourra. Nous sommes tributaires du parcours. Parfois c’est payant, parfois ça l’est moins ». La spéculation est au bout des doigts de Tony..

Fabrice Rougier


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