Alexis Pouchin au printemps d'une belle saison ![]() Vainqueur de Quinté, placé de listed, éblouissant, notamment grâce à Cédric Boutin, lors du récent meeting de Cagnes-sur-Mer, Alexis Pouchin, apprenti chez André Fabre, a donné de l’envergure à sa carrière depuis qu’il suit la feuille de route de son agent Jules Susini. A l’aurore de ses 20 ans ce Cantilien, et fier de l’être, est l’une des étoiles montantes du galop.
Aujourd’hui, le nom d’Alexis Pouchin revient inlassablement sur les hippodromes. S’il est une certitude, dans une discrétion et une part de timidité qui lui sont pourtant naturelles, le jockey de Chantilly l’a bien cherché. Titulaire de trente gagnants l’an passé, déjà victorieux à dix reprises depuis le 1er janvier, dont quatre titres rien qu’à Cagnes-sur-Mer, ce jeune homme aux abords du poteau des 20 ans n’aurait pour rien au monde voulu naître ailleurs qu’aux alentours de son si joli bureau en plein air avec fenêtres sur le rêve. La cité du cheval lui rend bien. Même si comme chez chaque jeune-jockey, pour qui tout paraît facile si l’on en juge les seuls sourires aux balances, les moments de doute l’ont aussi par moments envahi. Sans jamais courber l’échine, à défaut de véritables opportunités en France, Alexis s’offre alors quelques parenthèses au Qatar au printemps dernier. Un coup de quatre au Qatar Depuis, au Moyen-Orient, on se souvient du petit frenchy. « Il me fallait voir autre chose pour progresser. J’ai alors fait plusieurs allers-retours de trois jours au Qatar. J’y ai remporté sept courses dont quatre lors d’une même réunion. Quand on ne monte pas trop en France et que d’un coup on réalise un coup de quatre là-bas, je vous assure, ça fait du bien au moral ». Plus que du moral, celui qui fait ses gammes chez André Fabre engrange du capital confiance, prend de la maturité, poursuit aux bras son ascension avant de trouver dans la foulée un accord avec celui qui allait devenir son agent. « Mon association avec Jules Susini est le vrai détonateur de ma carrière. C’est grâce à lui que j’ai commencé à monter de plus en plus régulièrement. Et le meilleur moyen de progresser, tout le monde le sait, c’est de monter en course. Avant le début de notre collaboration, au milieu de l’année passée, jamais je n’aurais pensé atteindre un total de 44 succès en si peu de temps. Ces bons résultats sont presque inespérés », reprend Alexis. Gagnant de Quinté avec Darshamo pour Carmen Bocskaï, deux fois placé de listed avec Libello, pour qui il n’a jamais modéré ses sentiments, le Cantilien déroule. « Remporter un Groupe, ce serait merveilleux. Pour y parvenir, Il faut avoir le bon cheval et d’abord gagner la confiance des entraîneurs, ce qui n’est jamais simple dans ces catégories quand on est apprenti. C’est tout à fait normal. On ne rivalise pas du jour au lendemain avec les plus grands du circuit. Ce serait déjà super de gagner une listed avec mon bon Libello. On n’en est pas loin. La dernière fois, à Cagnes, c’était juste une question de terrain. Le jour où tous les paramètres nous seront favorables, on ne laissera pas passer notre chance » se projette-t-il. Une victoire qu’il désire aussi offrir à Cédric Boutin pour la confiance qu’il lui témoigne. Avec les meilleurs jockeys chez André Fabre Alors, avant de monter la prochaine marche, chaque matin, de la cour aux pistes, il observe, donne le meilleur de lui-même. « Au niveau de la technique, j’ai, je pense, beaucoup progressé. Après, il me faut travailler mes parcours, savoir mieux m’imposer dans les pelotons, bien équilibrer mes montes dans la ligne droite, maîtriser le bâton à bon escient. Il y a encore du travail. Cependant, j’ai les ingrédients pour réussir. Tous les meilleurs jockeys sont un jour ou l’autre passés par l’écurie d’André Fabre. Pour beaucoup, ils y sont encore. On ne peut pas mieux apprendre qu’en pareille compagnie ». Mais aussi mieux soutenu que par les siens. Avec un papa garçon de voyage et une maman fidèle supportrice. « Elle est constamment derrière moi, toujours là pour me soutenir. Mon père quant à lui suit mon évolution. Il me dit quand ça va, quand ça ne va pas, ce qu’il faut régler. Il est d’un encouragement permanent. C’est un métier qui n’est pas de tout repos, mais les chevaux nous récompensent tellement qu’on en oublie vite nos débauches d’énergie. J’espère désormais pouvoir enchaîner, poursuivre sur cette lancée. On peut difficilement rêver plus grand pour l’instant. Je n’y suis pas encore, mais tout jeune jockey sait qu’après la perte de la décharge tout deviendra plus compliqué. A moi de travailler dur pour trouver de nouveaux clients et de tout donner pour passer ce cap avec succès ». A l’évidence, Alexis Pouchin, avec son poids plume de 51 kilos, se donne aussi l’encre pour écrire l’un des plus beaux palmarès de la décennie. |