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Elitloppet : Gelati Cut fera le job, nous on s’occupe du reste
Publié le VENDREDI 28 MAI 2021


Bahia Quesnot et Gelati Cut tenteront de faire résonner la Marseillaise dimanche à Solvalla dans l’Elitloppet, le rendez-vous au trot le plus médiatisé en Europe après le Grand Prix d’Amérique. A quelques heures de son départ en Suède, Romain Larue a abordé l'échéance sans vraiment avoir eu le temps de réaliser cette aubaine. Comme pour mieux vivre intensément l’instant présent.
 
Chaque seconde qui s’égraine nous rapproche de son objectif. Dimanche, sur les terres suédoises de Solvalla, le Normand Gelati Cut défendra en compagnie de Bahia Quesnot, la partenaire de Junior Guelpa, les chances tricolores dans l’Elitloppet. Pour succéder au palmarès de ce Groupe I à leurs compatriotes L’Amiral Mauzun (2007), Timoko (2014, 2017) et Dijon (2019) si l’on évoque le siècle en cours. Une mission compliquée. Une responsabilité aussi. Pourtant, Romain Larue, l’entraîneur du fils de Coktail Jet, semblait encore mardi totalement détaché du grand jour. A la veille de son départ pour la Scandinavie, il affichait même une tranquillité déconcertante. « Avec le boulot j’ai constamment la tête ailleurs. Sans les sollicitations des journalistes je n’y penserais même pas. Mais c’est cool. J’apprécie ces moments de partage. Vous faites votre métier, je fais le mien d’entraîneur et ce n’est qu’ensemble qu’on fera avancer le schmilblic. Les dernières nouvelles qui me sont parvenues de Suède, où le cheval est resté suite à sa participation au Paralympiatravet à Aby, sont bonnes. Dès le mois de janvier, nous nous étions lancés ce défi européen, raison pour laquelle il n’a pas fait la monte. Il effectue aujourd’hui un dernier gros boulot avant une dernière séance de travail à laquelle j’assisterai jeudi. Nous sommes conscients de l’ampleur de la tâche, mais il est prêt à donner le meilleur. L’objectif est avant tout de se qualifier pour la finale. Pour le reste, on verra. Notre batterie est aux dires de beaucoup moins relevée que la première. Alors, tant mieux ! Avec le 4 derrière la voiture, on a hérité d’un bon numéro.  Gabi (Gelormini, ndlr) pourra ainsi voir ce qu’il se passe à gauche et à droite avant d’aviser. Tout est réuni pour construire quelque chose de top », assure Romain.

"En deux manches ce n'est plus la même limonade"

Même si quelques inconnues subsistent. « Il a moins d’expérience sur le mile que ses adversaires. De plus, l’Elitloppet se court en deux manches. Ce qui au final exige de parcourir un sprint de 3200 mètres. Ce n’est plus la même limonade. Cela nécessite une préparation différente même si dans l’ensemble les fondamentaux demeurent. Le plus important à mon sens réside dans la gestion de l’entre-deux courses. Pour bien faire, il faudra marcher en 1’10 lors de la finale. Si je ne l’en pensais pas capable, j’aurais décliné la lutte. C’est une aventure », poursuit le professionnel du Calvados. Et son « Gelati » est sacré. Il l’a vu naître, grandir, se qualifier, exploser jusqu’à côtoyer et même dominer Gu d’Héripré sur les toits de sa génération. « Il est né chez Mélanie Gonzalez au Haras de Saint-Maur qui jouxte ma propriété. Je l’avais rapidement qualifié dans un bon chrono. Pour ses débuts à Laval, il était parti dans les autres et avait volté au galop. Une semaine plus tard il s’imposait à Vincennes en se baladant. Poulain, il comprenait déjà plus vite que la normale. Tous ses drivers m’ont ensuite confirmé qu’il avait un truc de plus que les autres. Il n’a aucun défaut. Vous pouvez l’emmener n’importe où. Si je le voulais, je serais capable de monter avec lui sur la Tour Eiffel. Il comprend tout très vite. Il est maniable. Après sa course, la pression redescendra aussitôt. Il a cette faculté de parfaitement savoir se gérer. Il mange bien, boit bien. Il s’est aussi beaucoup assagi. Ce n’est pas le genre de cheval à faire le con au paddock. Disposer d’un élément comme ça dans une écurie apporte certes un bol d’air d’un point de vue financier, mais permet surtout de se poser moins de questions. On s’en pose, mais des bien différentes. Vous faites avant tout ce métier en espérant tomber sur des chevaux de cette valeur. La province c’est bien, mais ces petits chevaux font partie de notre quotidien, ça ne me fait plus rêver. Même si j’ai eu la chance d’avoir dans mes boxes des juments comme Bardane du Houlbet qui a gagné des semi-classiques et couru des critériums, ou Ariane du Goutier, qui a couru le Prix de Normandie et a gagné le Prix Céran-Maillard (Grp. II), Gelati Cut est encore un cran au-dessus ».

"Un Groupe I me ferait tellement plaisir"

Le portrait du champion est bien brossé par son complice. En marge du prestige de cette invitation, et à titre plus personnel, il s’agirait aussi pour Romain de franchir un nouveau cap. « J’ai gagné quatre Groupe II, plusieurs Groupe III et je n’arrive pas à faire mienne une épreuve classique. Je n’irai pas jusqu’à dire que ça m’agace, surtout à mon âge et avec un si petit effectif, tout en sachant aussi que beaucoup de petits entraîneurs n’en ont jamais couru, mais ça me ferait tellement plaisir. On va déjà commencer avec Junior par défendre du mieux possible les couleurs de la France. Dimanche, vous vous mettez dans le fauteuil et vous kiffez le moment. Le cheval fera le job. Nous on s‘occupe du reste ». Impossible de zapper…  

F.R.


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