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Junior Guelpa, le Sampaoli de Grosbois
Publié le VENDREDI 31 DECEMBRE 2021


Bahia Quesnot fera étape dimanche dans le « Bourgogne » avant d’emprunter la voie royale. A trois mois de la retraite, la lauréate du Cornulier joue à 11 ans ses dernières représentations. Junior Guelpa veut se délecter de chaque seconde après trois ans d’amour pour une jument comme il en existe peu sur le circuit. Bahia, à jamais la première ! A la Rencontre d’un Marseillais qui joue désormais à Paris… à domicile.

Bahia Quesnot revient dimanche, dans le Prix de Bourgogne, sur la pouzzolane de ses exploits de l’hiver passé. Une attraction supplémentaire dans cette nouvelle étape de qualification pour le Grand Prix d’Amérique. A sa tête, Junior Guelpa. Un Méditerranéen pur jus. Un Varois de sang et d’esprit. Chaud comme le climat. Passionné comme un Ultra. Déterminé comme un minot du centre de formation en pleine force de l’âge. Junior, c’est le cœur de Massalia qui bat dans une carapace aussi robuste qu’une calanque. Alors, pour son troisième hiver passé loin des siens, notre Jorge Sampaoli de Grosbois souhaite durablement s’installer dans la surface de réparation parisienne. De là à devenir un abonné du Parc des Princes,… il y a un tacle rapidement esquivé. Son refus est catégorique et se résume en six lettres : « jamais » ! Il préfère évoluer à l’extérieur, bien que Bahia Quesnot soit désormais à Vincennes un peu chez elle, fière et pressée de retrouver le gratin de la discipline à trois semaines du Cornulier où elle pourrait défendre son titre, à moins d’un mois de la plus belle course internationale au Monde dans laquelle, il y a un an, elle avait conclu cinquième. Epatante ! Une immortelle de l’académie du trot qui à 11 ans donne encore des leçons de bravoure et de castagne à ses cadets. Elles se font rares sur le circuit. Ce qui, à l’instar de Billie de Montfort, les rend attachantes. « C’est clair que Bahia ne laisse personne indifférent. Si elle est tant appréciée, c’est aussi parce qu’elle se donne toujours à fond. C’est une guerrière. Quand elle est vaincue, la fois suivante elle revient encore plus forte, se donne à 120%. Le public ne se trompe pas. Il sait reconnaître les athlètes qui sortent de l’ordinaire. Elle est à l’image des footballeurs argentins. Elle a cette grinta, ne lâche rien, va jusqu’au bout de l’effort. Elle aura été souvent battue dans sa carrière, il ne faut pas se voiler la face il y a meilleur qu’elle, mais pour la devancer il faut être au top. Une chose est sûre, quand elle se rend dans les raquettes de départ c’est uniquement pour intégrer le combat. Des juments qui font en permanence le taf et dont la carrière dure ça ne court pas les rues. C’est peu commun pour ne pas dire exceptionnel. Il faut féliciter et rendre hommage à son entourage qui a su la préserver. Quand elle est arrivée chez moi, il y a trois ans, elle avait d’emblée remporté le Grand Prix de Noël à Cagnes. Mais outre son succès, c’était surtout le contexte dans lequel elle m’avait été envoyée qui est surprenant. A la base, elle n’était descendue dans le Sud que pour participer au meeting de Cagnes et devait partir comme poulinière à son issue. A partir de là, ça a modifié tous les plans. Au fur et à mesure des mois elle n’a cessé de progresser. Aujourd’hui encore et à chaque fois elle nous étonne », rappelle son mentor face à un choix cornélien et qui tracera l’itinéraire de sa championne selon divers paramètres. 

Trois mois pour la cerise sur le gâteau

Monté ou attelé ? Les deux ? Le doute demeure. « On va déjà passer par le Bourgogne. C’est le choix que nous avions fait l’an passé et ça avait plutôt bien fonctionné. Son objectif est prévu fin janvier. L’avenir nous dira si c’est le dimanche 23 ou le 30. Rien n’est calé. La seule chose dont nous sommes certains, c’est qu’elle sera au top. Dès dimanche, nous allons jouer notre carte. On sera au départ pour lui donner une vraie course. Sans la tuer. D’ailleurs on ne l’a jamais fait. Cependant, elle ne sera pas déferrée et sûrement moins affûtée que ses adversaires. Mais au regard de sa campagne italienne et sur ce qu’elle démontre le matin, nous sommes dans le bon timing » assure t’il. Une autre question hante le quotidien. Matthieu Abrivard sera-t-il rétabli pour défendre son titre sous la selle ? Junior veut y croire.  « Cette situation est embarrassante, mais tout est fait pour assister à son retour en piste dans les meilleurs délais. Malheureusement, en médecine, on ne peut pas toujours faire des miracles. Je me dis cependant que le Plan A va fonctionner. Donc, les agents peuvent arrêter de m’envoyer des messages tous les jours pour savoir qui sera associé à Bahia. Ce sera Matthieu ! Et si ce n’est pas le cas, je prendrais ma décision. Je n’ai besoin de personne. L’an passé, déjà, je n’avais que la monte de Matthieu en tête. Son absence pourrait être un frein à nos ambitions ». Et l’on comprend que cette association de grande expérience lui soit essentielle. Bahia Quesnot n’a plus que trois mois de compétition pour exprimer son potentiel au profond désarroi de son plus proche collaborateur. « J’essaie de ne pas y penser, même si je sais que fin mars la belle aventure prendra fin. C’est comme ça. Forcément, c’est dommage. Mais ensuite elle nous fera de beaux bébés. L’histoire continuera. On a toujours tout mis en œuvre pour qu’elle soit en pleine santé et heureuse. Le reste ne dépend plus de nous. Mais c’est rassurant de savoir qu’elle sera choyée comme on l’a fait chez nous depuis trois ans. On ne la remplacera pas comme ça, c’est sûr. Je n’ai pas deux cents chevaux dans l’écurie, ni cent poulains par an à essayer. Il faut anticiper son départ même s’il est compliqué dans notre métier de se projeter. Malgré un sensationnel mois de janvier, 2021 n’aura pas été une année facile avec une écurie en sourdine durant quatre mois en raison d’un virus. L’argent que mes pensionnaires n’ont pas pris, ils le prendront par la suite. Peut-être même dès cet hiver à Cagnes. On verra, mais on va attaquer l’année avec beaucoup d’envie et de détermination. C’est un nouveau départ. Les compteurs sont remis à zéro. On ne vit pas de son passé. 2022 s’annonce bien, il faut toujours aller de l’avant. On a l’impression de voir un peu le bout du tunnel et si « Bahia » venait à poser la cerise sur le gâteau ce serait exceptionnel ». Celui de l’an passé était succulent. On en reprendrait bien une part…

Fabrice Rougier


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