Enfant Roi file à l'anglaise ![]() Après Clondaw Cian, l’automne dernier à Auteuil, après Zurekin, cet hiver sur la Côte d’Azur, l’Anglaise Sophie Leech, dont nous n’avions plus vu de partants en France depuis son succès dans la Grande course de haies de Pau, a fait un come-back remarqué au pays des mangeurs de cagouilles en enlevant le Prix Karcimont, première course préparatoire au Prix du Président de la République. Réclamé un peu plus de 20 000 € le 22 octobre suite à sa victoire sur le parcours du jour, Enfant Roi, un ex « Papot », a largement dominé l’opposition qui lui était présentée après avoir pris l’avantage dès le saut du gros open-ditch. James Reveley a ensuite filé à l’anglaise pour laisser Gaboriot, le protégé de François Nicolle qui découvrait les handicaps, à neuf longueurs. Effectuant un dernier kilomètre de toute beauté, Milanesca, qui restait sur deux chutes, concluait bonne troisième devant le courageux Drop Flight, toujours pointé aux avant-postes et Filovent. Le Prix Lutteur III, dans trois semaines, nous en apprendra certainement plus à quelques semaines des grands tournois du printemps.
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Domingo d'Ela... et bien là ! ![]() C’est devenu une habitude. Domingo d’Ela, comme l’an passé, a bouclé son Meeting d’hiver par un second succès de Quinté. Le quatrième de la carrière du fer de lance de la petite écurie de Jean-Philippe Borodajko. Avec la même facilité tout en employant une tactique bien différente. Attentiste le 21 février dernier, le fils d’Opium s’est, cette fois, porté en tête en plaine puis, épaulé par Dorado Bello dans la partie montante, est reparti dans l’épilogue sans se soucier d’un quelconque retour. Elu de Dompierre a tenté de se lancer à sa poursuite sans vraiment y croire. La propriété de David Haon devait même courber l’échine quand Diva du Granit, en pleine piste, et Whole Lotta Love, après un confortable parcours le long du rail, lui contestaient les accessits. Un peu plus tard, le bouquet final était tiré dans le Prix de Sélection (Grp. I) sans l’ombre d’un 4 ans qui aurait pu jouir de 25 mètres d’avance. Peu de volontaires du reste pour défier un Face Time Bourbon seul contre tous qui conservait dans un canter après la faute de Frisbee d’Am son trophée pour la troisième année consécutive comme l’avait réussi Jamin à la fin des années 50. Jamin deux sans trois pourrait dire Eric Raffin qui reste invaincu avec ce grand champion en trois associations.
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Enzo d'Essarts profite de sa jeunesse ![]() Ah qu’il est bon de retrouver la province. Le retour du public serait néanmoins apprécié par de nombreuses sociétés de courses, notamment en Mayenne, un bout de France toujours rassembleur. C’est justement à Laval que se produisaient les quinze concurrents du Quinté vendredi. Avec Enzo d’Essarts, un favori logique qui s’était déjà, depuis le début de l’année, illustré à trois reprises à Vincennes. Cadet à 7 ans de cette course pour trotteurs d’âge, le représentant de la famille Lagadeuc changeait brutalement de vitesse au bout de la ligne d’en face et décontenançait ses adversaires sur un bout-vite peu commun. Du travail vite fait bien fait pour cet « Enzo » qui ne boxait pas dans la même catégorie. Derrière, les ambitions se restreignaient aux accessits que prenaient respectivement Caviar du Vivier, en pleine piste, Dexter des Baux, le long de la corde, et l’extrême outsider Belphégor du Paj. Cinquième, Désir de Bannes peinait pour sa part dans les deux cents derniers mètres après avoir espéré beaucoup mieux. Après le Prix de Château-Gontier, le 16 février à Paris, Enzo d’Essarts remporte à Laval un deuxième Quinté en une quinzaine de jours. Pour les lauréats normands, nous donnerons beaucoup plus que la Mayenne.
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Etonnant : la cartouche était bien dans le Barrier ![]() Vainqueur surprise du Prix de Paris dimanche dernier, le subtilement baptisé Etonnant a permis à Anthony Barrier de goûter à la saveur particulière d’un premier Groupe I à l’attelé sur le sol français au terme d’un meeting en demi-teinte. L’occasion de faire le point avec un pilote totalisant près de 1300 succès.
« Comme on n’allait pas trop vite, il s’est montré un peu brillant en tête durant le premier tour. Forcément, il manque encore d’un peu d’expérience à l’attelage. Il ne sait pas encore bien se gérer, même s’il progresse dans ce domaine, mais sincèrement je n’ai ensuite douté à aucun moment. Dans le dernier tour de piste, quand les attaques ont fusé dans la montée, il est reparti vraiment de bon cœur, sans rien lui demander. Je me doutais que des adversaires tels que Diable de Vauvert finiraient fort, mais les mètres s’enchaînaient et mieux je me sentais. Au passage du poteau, j’ai immédiatement pensé à ma femme restée à la maison avec nos filles. Ces moments sont très particuliers car dans le même temps défilaient encore dans ma tête des images de la course ». Quelques jours après avoir cueilli dans le jardin de Vincennes un premier Groupe I à l’attelé, Anthony Barrier demeure surpris par la prestation de Etonnant dans le marathon du Grand Prix de Paris. Après un meeting loin de toutes promesses, le protégé de Richard Westerink a soudainement gommé les désillusions et les doutes qui le hantaient depuis plusieurs semaines. « Cette victoire a un peu tout chamboulé car il faut bien avouer que j’ai réalisé un hiver assez moyen. Surtout en début d’année. C’est malheureusement coutumier. Cette période est toujours compliquée pour moi. J’étais dans une passe de remise en cause permanente. Tu doutes, tu ne sais plus, tu fais des conneries. Quand tu as de bonnes chances tu les foires. C’est un engrenage, donc finir le Meeting sur un Prix de Paris c’était tout simplement un peu inespéré », reprend le driver aux 1280 victoires qui n’a découvert cet éclectique champion qu’à l’automne dernier dans le Prix Edmond-Henry (Grp. II). "Se faire une place dans les pelotons n'est jamais simple" « Eric Raffin était ce jour-là déjà associé à Feeling Cash. J’ai donc accueilli la proposition de Richard avec beaucoup de plaisir et de détermination. Le cas fut identique avec Frisbee d’Am qu’Alex Abrivard a dû abandonner pour sa jument Féérie Wood », explique celui que le cœur d’activité appelle amicalement « Moustik ». Un petit insecte tropical dans cette profession où le renouvellement des forces vives prend souvent sa source au sein même des écuries. Jeune, Anthony suivait les trotteurs en tribunes, en simple spectateur, avec un père passionné. « Je m’estime vraiment chanceux d’avoir connu de si belles sensations étant donné que je n’étais pas destiné à faire ce métier à la base. Quand on arrive de nulle part, il faut se faire sa place dans les pelotons. Ce n’est jamais simple. Il a fallu jouer serré tout en restant correct et dans l’ensemble ça s’est plutôt bien passé. Je n’ai pas beaucoup d’ennemis dans le milieu. A mes yeux, c’est le plus important » poursuit ce jockey que Jean- Paul Marmion avait rapidement promu driver de son écurie. « Il m’a tout de suite mis à l’attelage. Après quatre ans passés chez Jean-Baptiste Bossuet, un an chez Franck Leblanc, j’avais déjà eu l’opportunité de monter de très bons chevaux sans vraiment faire mes gammes au sulky. Je ne comptais du reste qu’une seule victoire à l’attelé. J’avais, je me souviens encore, drivé les deux premiers partants de mon patron à Fougères. On était reparti de Bretagne avec un coup de deux. Roi du Lupin, Triode de Fellière, Talicia Bella et d’innombrables chevaux de tiercé ont ensuite suivi l’exemple de Général du Lupin ». Depuis, l’expérience a surclassé la nostalgie d’une époque. Si ses succès dans le Saint-Léger des Trotteurs en 2008 et son Prix de Cornulier pour Fabrice Souloy en 2011 avec Olga du Biwetz ne nous apprenaient plus rien, même au plus haut niveau, sur le talent d’un cavalier, il a cependant fallu patienter une décennie pour enfin gagner son « Paris » à l’attelé. "On sait qu’il a désormais le droit d’affronter les meilleurs à l’attelé" Faudra-t-il encore attendre une décennie pour survoler l’Amérique ? Anthony en sourit mais ne s’emballe pas. « S’il faut attendre dix ans pour le Prix d’Amérique on va attendre. Mais avant cela, l’objectif reste de donner la meilleure carrière possible à Etonnant. Les chevaux de monté sont souvent plus durs que les autres. Quand ils alternent les deux spécialités, cela donne généralement de bons chevaux. Roi du Lupin et bien d’autres l’ont démontré. Après coup, beaucoup évoquent le regret de ne pas avoir pris part au Prix d’Amérique. Mais ce n’était pas dans les projets. Nous avions axé son programme sur le Prix de Cornulier et le Prix de l’Ile-de-France et il n’a pas déçu. On sait qu’il a désormais le droit d’affronter les meilleurs à l’attelé. Alors s’il reste dans ce degré de forme, on changera peut-être notre fusil d’épaule l’an prochain. Son mentor m’a toujours dit qu’il avait un moteur extraordinaire. On aurait pu penser qu’il s’agissait au regard de ses performances d’un cheval de vitesse, mais Richard ne s’est pas trompé. Sur 4000 mètres, il tient aussi la route. Il est de surcroît agréable à accompagner que ce soit aux heats ou au canter. Il n’a aucun vice. C’est un super cheval ». Intelligent aussi. Au point d’attendre l’hiver prochain pour devenir, comme son père Timoko, le chouchou de tout un peuple. Sans public, c’est forcément moins jouissif. « Quand tu rentres en tête dans la ligne droite un dimanche de Grand Prix, que tu jettes un œil dans les tribunes et qu’il n’y a personne, tu te dis merde ! Mais c’est comme ça… ». Plus rien n’est Etonnant mon cher ! Fabrice Rougier |
On a retrouvé le vrai Sobel Conway ![]() Après un début de meeting quasi parfait, Sobel Conway restait sur deux compositions trop pâles pour en tirer de radicaux enseignements. D’autant plus que Jean-Michel Bazire avait prévenu, il y a quelques heures, s’être occupé de son cas le matin à l’entraînement. Et le professionnel n’a pas son semblable pour réveiller ceux qui somnolent dans son écurie. Revenant pimpant dans le Quinté de jeudi, ce Suédois qui passait davantage pour un trotteur de vitesse s’est parfaitement accommodé au parcours classique de la Grande Piste tout en laissant au favori Fire Cracker, qui aodre mener, une totale liberté d’expression. Le nez collé au coffre de Nancy America déjà entreprenante en haut de la montée, Sobel Conway contre-attaquait dans le tournant final. Quand JMB fait parler la classe de ses partenaires à cet endroit du parcours, la vérité n’est jamais loin. L’exemple du jour illustrait bien cette règle « bazirienne » et ce sympathique trotteur traversait la ligne sans voir poindre la moindre menace. Wild Love revenait de la seconde moitié du peloton s’accaparer l’accessit d’honneur devant notre outsider le rentrant Calle Crown, un court instant enfermé côté corde derrière Décoloration peut-être lessivée au bout de dix productions hivernales. Fire Cracker s’accrochait mais perdait la bataille des accessits tout en contenant Nancy America, cinquième. Même s’il apparaît irréalisable de battre son propre record de victoires du précédent Meeting, « JMB » agrafe une soixante-quatorzième victoire à son costume parisien. Inégalable !
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Helena Di Quattro comme Un Mec ![]() Elément pétri de vitesse comme l’était également son père Un Mec d’Héripré, Helena Di Quattro a mis un point d’honneur à son meeting d’hiver en enlevant mercredi le Prix de Sedan, une course européenne pour des trotteurs expérimentés. Après avoir laissé Ghazi B.R. et Eliot d’Ambri un court instant aux commandes, le favori Dorado Bello prenait ses responsabilités dans la montée sans être attaqué… tout du moins jusqu’à l’amorce du tournant final où Ollé Rols décidait de lancer les hostilités de loin. Le pensionnaire de Jean-Michel Baudouin, dans un bien mauvais jour, cédait alors totalement mais il restait quelques hectomètres, longs, très longs, pour l’associé de Gabriele Gelormini impuissant face aux conclusions de Helena Di Quattro et de Vincent Ferm qui avaient bondi dans son sillage au moment de son accélération. Eliot d’Ambri, quatrième, qui pensait avoir le bon dos le long de la corde derrière le favori, revenait conclure quatrième devant Eire d’Hélios. Le onzième Quinté de « Helena » aura donc été le bon sur un parcours où elle n’avait paradoxalement jamais réussi à s’imposer. La grande dame, stationnée en France depuis maintenant plus de deux ans, ne confond pas vitesse et précipitation.
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Bakoel Koffie leur fait encore boire la tasse ![]() Mauricio Delcher-Sanchez doit s’adapter. Force est de constater que ses pensionnaires sont rarement gâtés par le tirage au sort des boîtes ce qui, sur le parcours cantilien des 1300 mètres, avec ce tournant qui vous arrive rapidement en pleine poire, n’est pas une sinécure. D’autant plus quand on doit porter sept livres de plus, comme ce fut le cas mardi de Bakoel Koffie après sa victoire sur ce même parcours le 13 janvier. Comme on ne change rien d’une équipe qui gagne, Eddy Hardouin était une fois encore appelé en renfort, porté par trois victoires de Quintés en trois semaines sur la Côte d’Azur. Rapidement en tête, malgré son handicap, le fils de Naaqoos a semblé dominé à deux cents mètres du poteau sous les multiples attaques dont celle de Barakatle, paraissant en roue libre, mais dans un sursaut de courage, allant puiser des forces au plus profond des paturons, Bakoel Koffie se ressaisissait aux abords du poteau pour doubler la sanction de nombreux adversaires. Battu d’une courte tête Barakatle sortait indemne après photo d’une lutte à trois pour l’accessit d’honneur à laquelle Magic Vati et Funny Valentine, séparés uniquement d’un nez, s’étaient invités. Mais pour dominer le « corsé » Bakoel Koffie il reste du grain à moudre.
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