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Manon Germain symbole de la réussite de Jérôme Reynier
Publié le DIMANCHE 08 JANVIER 2023


Révélation de Calas, Manon Germain a attaqué la saison 2023 comme elle avait terminé l’année 2022, à savoir par une victoire à Vivaux sur Beni Khiar. En cette soirée du 2 janvier, la jeune-jockey a même concrétisé le second coup de deux de sa carrière grâce à Carmen Sandiego, toujours pour le compte de son patron Jérôme Reynier. Rencontre avec une Salonnaise qui, durant quelques jours, aura dominé la course à la cravache d’or.

Au soir du 4 janvier, Manon Germain a gommé le nom de Maxime Guyon, notre cravache d’or 2022. Elle se poste là, en tête du Top jockey, avec deux victoires obtenues dès le lancement de la nouvelle saison à Marseille-Vivaux. A peine remise de son réveillon de la Saint Sylvestre avec un invité de marque, un certain Beni Khiar. Oui, oui « Beni ». Si l’on ne peut pas prétendre que la grâce du seigneur y soit pour quelque chose, on devine par contre que sa jockey y participe pour beaucoup. Elle, qui lui avait déjà permis de s’imposer le 21 décembre sur le tourniquet de la cité phocéenne. « Voilà bientôt deux ans que je m’en occupe. Petit à petit on a appris à se connaitre et j’ai même eu la possibilité de courir mon premier Quinté avec lui. C’est incontestablement mon cheval de cœur », savoure-t-elle. Jolie façon de célébrer ses vœux à Yves Jacquin, le copropriétaire avec Marie Richert de son associé, qui n’est autre que le Président de la société des courses de Salon-de-Provence. Autant dire que la boucle est bouclée pour cette jeune professionnelle née vingt ans plus tôt à quelques encablures de l’hippodrome de la Crau. Pour autant, au début de ce siècle, rien ne supposait rapprocher les trois acteurs. Ni même les quatre si l’on associe à l’événement son maître d’apprentissage Jérôme Reynier. « A la base, je voulais échapper aux études traditionnelles et j’ai trouvé l’Afasec de Cabriès sur internet qui proposait un stage de découverte. Quand je me suis inscrite mes parents m’ont dit ce sera ton métier. Je suis rentrée avec le sourire, trop contente. Et je ne l’ai jamais perdu depuis. Avant cela j’ai fait les Championnats du Monde de Pony-Games. Depuis l’âge de 3 ans, je monte à cheval. Depuis mes 5 ans j’ai des poneys à la maison. Du reste, la seule fois où j’étais entrée à l’hippodrome de la Crau c’était justement pour un concours de Pony-Games. De par tous les préjugés qui circulent, les courses ne m’avaient jamais intéressée. J’imaginais un milieu avec beaucoup de garçons et des méthodes un peu barbares avec les chevaux. Au final, je me suis aperçue que c’est tout l’inverse. Chaque cheval est choyé, considéré comme un prince ». Manon en profite pour écarter les vieux clichés. Elle, pour qui ce milieu n’appartenait qu’aux autres. Fermé à double tour. La réalité est toute autre. « Mes parents ne s’attendaient pas à ce que je monte en course d’autant plus qu’à la base ce n’était pas mon objectif. Ce que je souhaitais c’était de travailler dans les chevaux sans idées bien claires. Ne venant pas de ce métier, je ne me voyais à la base aucune chance de monter en courses. Mais je suis tombée sur la bonne écurie pour apprendre. Dès mon arrivée chez Jérôme Reynier, ça m’a immédiatement plu ».

Le besoin de rentrer à la maison

En fin de scolarité, l’entraîneur marseillais lui propose de changer d’air, de découvrir autre chose. Un passage chez Christophe Escuder, pour qui elle remporte son premier succès, un arrêt chez Nicolas Perret le temps de réaliser son premier coup de deux à Vichy puis, la nostalgie galopant,… « j’ai demandé à Jérôme s’il pouvait me reprendre. J’avais besoin de revenir à la maison. Ils sont peu d’entraîneurs à laisser leur chance aux apprentis. Je suis très bien entourée dans une écurie dynamique et sympa qui a quand même totalisé 120 succès rien qu’en 2022 et qui ne court qu’à bon escient », rappelle Manon. Et quand un Marseillais monte à Paris, aux courses tout du moins, c’est pour ramener une belle allocation. Comme le 8 octobre dernier quand Purple Bling sacrait notre Salonnaise pour sa première percée parisienne à Chantilly. « Paris fait rêver surtout quand on vient du Sud, de Marseille. Soit on a la confiance de son patron et on a le feu vert, soit on n’ira jamais. Je suppose qu’il est plus compliqué pour un apprenti de province de monter dans la capitale que pour un jeune travaillant à Chantilly ou Maisons-Laffitte. J’ai eu cette aubaine. Comme Marie Vélon, la meilleure femme jockey, l’a eu avant moi. Aujourd’hui, elle remplace beaucoup de garçons. Mais si elle est au sommet, elle le doit à Jean-Pierre Gauvin qui n’a jamais cessé de lui témoigner sa confiance. Jérôme Reynier a la même approche avec ses apprentis et je lui en suis très reconnaissante. Au-delà de la compétition, quand son cavalier n’est pas là, je m’occupe de Facteur Cheval. Ritournelle était ma yearling même si son caractère de cochon a quelque part eu raison de moi. On tourne un peu sur les chevaux, même si les cracks de l’écurie restent en principe fidèles à leurs cavaliers du début. C’est crucial de connaître son cheval par cœur. Mais c’est avant tout très encourageant d’avoir cet effectif de qualité qui vous attend chaque matin », enchaîne Manon qui veut saisir la réussite tant qu’elle frappe à la porte. « 2022 aura été une superbe année, pour l’écurie, pour moi professionnellement ainsi que sur le plan personnel. J’ai désormais envie de monter toujours plus, de progresser, d’enfiler les victoires pour gagner la confiance d’autres entraîneurs. Cela passe par une condition physique et une hygiène de vie irréprochables. Et surtout par l’amour des chevaux. Sans cela, inutile d’insister ».  

Fabrice Rougier


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